Fonds européens : Mayotte danse-t-elle avec les millions ?

Cela fait longtemps que nous n’avons pas parlé de fonds européens tant les sujets sécuritaires, hydrique, sanitaires, envahissent les rédactions. Dans un communiqué, le préfet se veut rassurant sur leur consommation, et surtout, leur paiement.

Si les échos de la consommation des fonds européens sont mitigés, les premiers chiffres viennent d’être publiés par le préfet François-Xavier Bieuville. Il réagit en réalité à une mise en cause, plutôt mise au pilori, dont aurait été victime la secrétaire générale aux affaires régionale de la préfecture, puisqu’il dénonce « des propos insultants, menaçants et diffamatoires ». Un mode d’expression qui ne peut être que critiquable, mais n’ayant pas eu connaissance du contenu, nous nous concentrerons sur les infos données en termes de fonds européens.

Rappelons que l’enveloppe FEDER-FSE 2014-2020 se montait à 214 millions d’euros pour Mayotte, dont 148 millions pour le FEDER. Il s’agit du fonds alloué aux développement structurel du territoire. Pour exemple donnés par le préfet, 39 millions d’euros pour CARIBUS, 24 millions d’euros pour deux barges et deux amphidromes, 21 millions pour les projets relatifs à l’eau (forages, réseau d’addiction, interconnexion des retenues collinaires) et 10 millions pour la construction de la technopôle, afin de doter le territoire d’outils économiques modernes.

Pour les plus de 62 millions d’euros du FSE (Fonds social), l’accent est mis sur la formation, dont près de 2 millions d’euros pour la formation au métier d’infirmier au CHM, 19 millions au RSMA, 5,1 millions pour la mobilité de LADOM.

Prés de 40 millions pour Caribus

Sur l’épineux sujet de la mise en paiement qui fut déficiente sur la précédente enveloppe, le représentant de l’Etat l’assure, « les dossiers sont progressivement mis en paiement par l’autorité de gestion. La date maximale de mise en paiement est fixée par la Commission européenne à la fin d’année 2024 pour le FEDER et jusqu’en juillet 2025 pour les autres fonds. » Un délai qui sera tenu, assure-t-il, « la mise en paiement de l’ensemble des dossiers mahorais sera réalisée dès la fin de cet été, et ce sans qu’aucun risque de sous-consommation des fonds européens ne soit pressenti. Le suivi et le bilan des fonds européens se font par ailleurs en toute transparence. »

L’inquiétude de nos interlocuteurs vient de l’enveloppe en cours, 2021-2027, avec 350 millions d’euros en FEDER et 110 millions d’euros en FSE+, alors que les appels d’offre ne sont pas encore sortis pour le FSE, « les premiers appels à projets sont lancés au titre du FEDER », précise le préfet.

A suivre donc, dans un département au lourd passif dans ce domaine et qui a mis du temps à se doter des capacités de consommer.

A.P-L.

Partagez l'article :

spot_imgspot_img

Les plus lus

Publications Similaires
SIMILAIRES

« Journée du bénévolat » : le CROS Mayotte réunit plus de 125 participants

La première Journée du Bénévolat s’est tenue le 5 décembre 2025 au siège du CROS Mayotte, à Mamoudzou, à Cavani.

Le procès de Théophane Narayanin dit « Guito » s’ouvre enfin, dix ans après les faits

Après plusieurs reports, le procès de Théophane Narayanin, dit “Guito”, et de quatre autres prévenus pour l’agression de Me Emma Buttet en 2015 s'est ouvert ce mardi 9 décembre au tribunal judiciaire de Mamoudzou.

Safee, le boîtier qui veut protéger les Mahorais 

Un petit boîtier, une alarme de 105 décibels, des preuves sauvegardées automatiquement… Safee débarque à Mayotte et à La Réunion comme un véritable "garde du corps personnel", pour se protéger des agressions et du harcèlement.

UNICEF France s’alarme de la situation des enfants à Mayotte

Alors que cela va bientôt faire un an que le cyclone Chido et de la tempête Dikelédi ont ravagé notre territoire, l’UNICEF France vient de publier un rapport intitulé : « Grandir à Mayotte : la situation des droits de l’enfant après Chido ».