Qui dit saison des pluies, dit risque de développement des bactéries Leptospira… La leptospirose, aussi appelée « maladie du rat » continue de se propager à Mayotte. Mais quelle est cette maladie et surtout, comment s’en protéger ?
Depuis le début de l’année 2024, Santé publique France Mayotte a recensé 28 cas de leptospirose du 1er janvier au 5 mars 2024, soit la moitié de l’ensemble des cas enregistrés en 2023, où 57 cas confirmés de leptospirose avaient été déclarés.
La leptospirose, quésaco ?
La leptospirose est une maladie infectieuse transmise des animaux aux êtres humains de façon directe ou indirecte. Ces bactéries du genre Leptospira peuvent toucher de nombreux animaux, tels que les chiens, les chevaux, les bovins, les porcs, les chats, les chèvres, les moutons, les lapins et notamment les rongeurs, qui les excrètent dans leur urine.
Quel mode de contamination ?
L’être humain peut être contaminé par contact direct avec l’urine de l’animal infecté ou par contact avec un environnement contaminé par de l’urine, comme les eaux de surface ou les sols (flaques d’eau, cours d’eau…). Ces bactéries du genre Leptospira peuvent être présentes dans tout environnement humide contaminé par les urines des animaux infectés. Tout contact non protégé avec des flaques ou des eaux stagnantes peut donc entraîner une contamination.
Quels symptômes ?
Les symptômes peuvent survenir 2 jours jusqu’à 3 semaines après le contact avec la bactérie. Généralement, les symptômes correspondent à de la fièvre, des maux de tête, des nausées, des vomissements, des frissons, de la diarrhée, des douleurs musculaires, une éruption cutanée et une infection oculaire. Ces symptômes peuvent faire penser à une simple grippe mais peuvent entraîner une défaillance multi-viscérale potentiellement létale s’ils ne sont pas pris en charge à temps.
Comment s’en protéger ?
Pour se protéger de la leptospirose, les autorités sanitaires recommandent à toute personne pratiquant une activité à risque d’être au contact de la maladie (agriculteur, éleveur, pêcheur…) de se protéger dans la mesure du possible en portant des bottes et des gants, d’éviter la baignade en eau douce en cas de coupure ou de plaies, d’éviter de marcher pieds nus ou en chaussures ouvertes sur des sols boueux et de consulter sans délai un médecin en cas d’apparition des symptômes de la leptospirose.
Si ces mesures doivent être significativement renforcées durant la saison des pluies, la question de la gestion des déchets doit également être prise au sérieux par les communes. En effet, les déchets entassés près des poubelles, le long des routes ou laissés trop longtemps sur les sols favorisent la prolifération des rats. Malgré la levée des barrages liés à la crise sociale, les déchets continuent de s’entasser sur les routes du département à mesure que la leptospirose croît.
Mathilde Hangard