Marie Guévenoux : « Mayotte c’est une situation unique avec une réponse unique »

Invitée chez nos confrères de France Info en fin de semaine dernière, la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, est revenue sur le contexte actuel dans le 101e département français. Elle a notamment réaffirmé l’engagement de l’État dans la mise en place de deux projets de loi concernant d’une part la fin du droit du sol et d’autre part l’urgence pour Mayotte.

A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. La ministre déléguée aux Outre-mer a été sensible à la situation mahoraise lors de sa visite dans l’île le 11 février dernier. Même si elle a reconnu sur le plateau de France Info que « Mayotte était le territoire le plus pauvre de France et même d’Europe », les échanges qu’elle a eus l’ont visiblement touchée et elle assure que les annonces faites seront concrétisées le plus rapidement possible. « Quand vous discutez avec les Mahorais et qu’ils vous racontent les problèmes d’insécurité, ça vous prend aux tripes ! La situation est préoccupante… Aussi lors de ma visite avec le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, nous avons fait deux annonces radicales. Nous allons mettre en place deux projets de loi, un sur la suppression du droit du sol et un autre concernant une loi d’urgence pour Mayotte en ce qui concerne la sécurité, l’immigration mais aussi pour le développement économique de ce territoire ».

Les deux projets de loi soumis en conseil des ministres dans 3 mois

Gérald Darmanin, Marie Guévenoux, Estelle Youssouffa, Mayotte
Gérald Darmanin, Marie Guévenoux et Estelle Youssouffa après la rencontre de plus de trois heures avec les élus et les représentants des forces vives, le 11 février dernier

Marie Guévenoux a ainsi confirmé que ces deux projets de loi seraient soumis en conseil des ministres le 22 mai prochain. Elle a en outre assuré que le Gouvernement s’était engagé et ne laisserai pas tomber les Mahorais et qu’il allait poursuivre ses efforts. « Depuis 2020, c’est 84% de hausse concernant les expulsions », a-t-elle rappelé. Elle a par ailleurs insisté sur le fait que cette proposition de loi sur la suppression du droit du sol changerait la situation à Mayotte, répondant ainsi à de nombreux détracteurs de l’opposition. « Cela aura forcément des effets car 90% des titres de séjour sont faits pour des raisons familiales. Beaucoup de femmes originaires des Comores, notamment, décident de venir à Mayotte pour accoucher… Une fois qu’un enfant est né sur ce territoire la famille peut prétendre à un titre de séjour. Nous avons décidé d’envoyer un signal fort en mettant fin au droit du sol et en diminuant drastiquement les titres de séjour, avec la loi d’urgence notamment ».

Enfin quant à savoir si cette mesure sur la fin du droit du sol pourrait s’appliquer à l’ensemble du territoire national, comme le demande de nombreux élus de l’Assemblée nationale et du Sénat, la ministre déléguée aux Outre-mer indique « qu’il n’y aura pas d’ouverture sur d’autres territoires de la République. Mayotte c’est une situation unique avec une réponse unique ».

La rédaction

Partagez l'article :

spot_imgspot_img

Les plus lus

Publications Similaires
SIMILAIRES

Qu’est-il réellement prévu dans le cadre de la refondation de Mayotte?

Après la loi d’urgence votée en février 2025, une loi de programmation pour la refondation de Mayotte a été promulguée en août 2025 pour préparer le développement du territoire et accélérer la reconstruction de l’île.

À Mayotte, des étudiants sans papiers coincés entre cours et contrôles

Il a 18 ans, il est brillant… et pourtant, malgré une attestation officielle de dépôt de demande sur le site de l’ANEF, il continue à être interpellé et envoyé au centre de rétention.

Mamoudzou poursuit sa décentralisation municipale

La Ville de Mamoudzou a officiellement mis en service la mairie annexe de M’tsapéré, ce jeudi 18 décembre dans l’après-midi. Après Vahibé, Passamaïnty et Kawéni, c'est la 4ème mairie annexe de la ville chef-lieu.