Santé : Une première promotion d’orthoptistes mahorais en formation à Paris

C’est une première ! Cinq mahorais ont commencé une formation d'orthoptiste dans le cadre d’un partenariat avec la prestigieuse université Paris Cité et l’hôpital Necker, un des plus grands hôpitaux d'Europe. Débutée à la rentrée de septembre 2023, elle va durer trois ans et sera sanctionnée par un diplôme de licence.

Le vent semble tourner pour le 101e département français, notamment en matière de formation pour les métiers du médical et du social. En effet, une initiative lancée en juin 2023 a permis de mettre en place une formation hybride destinée à se doter d’orthoptistes mahorais au sein l’université Paris Cité et auprès de professionnels de santé de l’hôpital Necker.

« C’est le fruit de mois de travail acharné, de dévouement et de collaboration, indique Madi VELOU, Vice-Président du Conseil Départemental en charge de la solidarité, l’action sociale et la santé. Cette formation est la première du genre que nous proposons, elle n’existait pas auparavant. Nous voulons ainsi accompagner les jeunes mahorais à suivre des formations. Cette première promotion d’orthoptistes est une très bonne chose, ce seront les premiers spécialistes mahorais dans ce domaine et sur lesquels nous pourrons nous appuyer. Notre objectif est de montrer aux jeunes mahorais que des filières existent et qui permettent d’avoir un emploi. Car une fois leur formation terminée, ils seront tout de suite embauchés », se félicite-t-il.

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Madi Velou, Vice-Président du Conseil Départemental en charge de la solidarité, de l’action sociale et de la santé (DR)

Développer les métiers du médico-social sur le territoire

Mayotte comme beaucoup de départements français (maintenant) est un désert médical, peut-être encore plus ici qu’ailleurs. Aussi le Conseil départemental a décidé de mettre le paquet pour permettre aux étudiants mahorais de se former dans les filières du médical. « Les jeunes sont de plus en plus intéressés par les métiers liés au médical… Chaque année ce sont ainsi plus de 1.200 étudiants qui s’inscrivent sur le site internet du Département afin de pouvoir bénéficier d’aides pour suivre des formations dans ce domaine. Nous ne pouvons que les encourager et les accompagner dans ce sens », raconte l’élu.

Les 5 étudiants qui ont été sélectionnés viennent de différents villages de Mayotte et sont âgés de 18 à 24 ans. En échange de la prise en charge par le Conseil départemental et par LADOM de leur frais de formation et d’hébergement, il se sont engagés, une fois diplômés, à revenir travailler dans l’île au lagon au moins 3 ans. « C’était la condition ! Confie Madi Velou. Les meilleurs ont été sélectionnés en fonction de leur niveau scolaire, de leur inscription sur Parcoursup, avoir des parents Français, … Il y avait beaucoup de candidats, plus d’une centaine, mais il fallait avant tout qu’ils acceptent de revenir ici, une fois leur cursus terminé, pour y travailler et faire profiter aux Mahorais de leur expertise ».

Ambiance studieuse pour les 5 étudiants accueillis dans les locaux de la Délégation de Mayotte à Paris (DR)

Autre ambition du Vice-Président en charge de la solidarité, de l’action sociale et de la santé, l’installation d’un deuxième centre de formation en soins infirmiers en partenariat avec la Croix-Rouge française. « Nous avançons bien, nous sommes en train de finaliser les choses car il faut encore trouver les formateurs, les lieux de stage, etc. Si tout se passe bien, il devrait ouvrir pour la rentrée 2025 », espère Madi Velou.

Le Conseil départemental entend ainsi continuer à miser sur la jeunesse et sur les métiers d’excellence pour l’avenir du territoire mahorais. Car même si LADOM prend en charge les frais de mobilité en ce qui concerne la continuité territoriale, cela représente un coût assez important pour le Département, et pas des moindres puisqu’il faut « compter entre 900 euros et 1.200 euros versés chaque mois et par personne aux 5 étudiants pour l’hébergement, les frais pédagogiques, l’accompagnement financiers, … », indique le Vice-Président, et ce durant les trois ans du temps de leur formation. L’objectif avoué est ainsi de former de plus en plus de jeunes mahorais aux métiers du médico-social.

B.J.

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