Crise sécuritaire : les prestataires nautiques restent au port

Mercredi, dans l’entre-deux chaos qui règne depuis plusieurs jours sur l’île, nous avons rencontré ceux dont l’activité économique a été fortement perturbée par les derniers événements.

Habituellement, alors que les prestataires bateau pouvaient proposer des sorties chaque semaine pour faire découvrir aux curieux et amateurs la faune du lagon, ils ne peuvent plus fonctionner que le week-end, en raison des innombrables annulations des clients, et de l’absence d’intéressés pour partir en sortie sur le lagon, coincés aux quatre coins de l’île.

« On ne veut plus partir en sortie lagon, notamment en sortie coucher de soleil, comme nous faisions parfois, car nous ne savons pas si nous pourrons rentrer chez nous le soir », témoigne un client habitué.

C’est le cas aussi des clubs de plongée qui malgré les conditions idéales sur le lagon ces derniers jours, peinent « à remplir leur bateau la semaine ».

Mais les plus touchés par ces blocages sont surtout les clubs de plongée du sud de l’île.

C’est le cas du club de plongée Abalone, qui déplore une année 2023 particulièrement difficile en raison de Wuambushu, de la crise de l’eau, des cyanobacteries, et depuis janvier 2024, d’une mauvaise météo, couplée maintenant des barrages.

Nicolas François l’exprime clairement : « Notre chiffre d’affaires a été réduit de 50% en janvier 2024. » Cette situation l’a contraint à déposer une demande d’activité partielle pour sa société où 1 salarié sur 3 est désormais en chômage technique jusqu’à nouvel ordre.

L’hôtel et restaurant Hamaha beach, très touchés par la crise sécuritaire

A la question de savoir si certains clubs de plongée pourraient proposer des navettes maritimes pour renflouer leurs caisses le temps de ces barrages, ils répondent par la négative. Même les prestataires bateau qui disposent de la classification « Navire Unité Commerciale » NUC ne peuvent proposer un transport de personnes, et les bateaux des clubs de plongée ne sont habilités que pour assurer un service de plaisance, et ne peuvent transporter des passagers pour les conduire d’un point à un autre. Il faut avoir une mention « charge » ou « transport de personnes » pour pouvoir le faire.

Ces difficultés touchent également les hôteliers de l’île que nous avons interrogés, notamment ceux implantés sur les plages les plus fréquentées de Mayotte, qui actuellement ne font « que gérer des annulations, des reports ou des remboursements », pour reprendre les mots d’un gérant d’hôtel.

Les restaurants de l’île paient également depuis plusieurs jours une addition extrêmement salée, qui ne peuvent plus assurer de services le soir notamment, en raison de difficultés d’approvisionnements ou fautes de clients qui ne veulent pas prendre le risque de s’aventurer sur les routes à la nuit tombée.

MH

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