Insécurité : le mouvement sportif mahorais se mobilise !

Suite aux graves violences entre les supporters des clubs de Ouangani et de Combani, ayant entraîné la mort d’un jeune footballeur de 17 ans et le coma d’un jeune supporter, la préfecture a interdit toute manifestation sportive jusqu’au samedi 6 janvier. Cette dernière n’a pas renouvelé son arrêté, mais le CROS Mayotte, représentant le mouvement sportif mahorais, s’interroge : que mettre en place pour éviter les violences en marge des manifestations sportives ?

Madi Vita, président du CROS et de la CRDS, se sent dépassé par les violences qui ont cours actuellement et réclame l’aide des instances communales, départementales et étatiques.

Alors que l’arrêté de la préfecture de Mayotte touchait à sa fin ce week-end des 6 et 7 janvier 2024, le CROS de Mayotte a décidé de tenir une réunion samedi matin pour suggérer des mesures à prendre pour que les violences ne reprennent pas. « Les présidents des principales ligues sportives de l’île ont répondu à notre invitation au siège du CROS pour que nous discutions ensemble des mesures à prendre pour éviter les violences en marge des manifestations sportives », a déclaré Madi Vita, le président du CROS (Comité Régional Olympique et Sportif) et de la CRDS (Conférence Régionale des Sports). Le but de cette réunion était de faire des propositions dont la synthèse sera ensuite présentée ce lundi 8 janvier devant la CRDS, composée du CROS ainsi que d’un collège d’une 20aine d’élus de Mayotte, d’un autre composé de personnalités du monde économique ainsi que des représentants de l’Etat. Madeleine de la Perrière, présidente de la DRAJES (Direction Régionale Académique à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports) a d’ailleurs assisté à cette première réunion de samedi en visio.

« Même si les récentes violences qui ont conduit à la mort d’un jeune et au coma d’un autre ne sont pas directement liées aux manifestations sportives, mais en situent en marge, la préfecture a bien fait de publier cet arrêté d’interdiction. Cela a évité le phénomène de représailles et de vengeance », a déclaré Madi Vita qui constate que désormais « les violences sont transversales à beaucoup de domaines ». « Avant, les violences qui s’exerçaient dans le cadre sportif concernaient directement le sport. Elles faisaient suite par exemple à des contestations d’arbitrage qui pouvaient parfois mener à des insultes ou des agressions physiques de l’arbitre. Ça, on pouvait encore gérer grâce à notre protocole disciplinaire. Mais à présent, ce sont des violences qui ne concernent pas directement le sport. Ce dernier sert juste de prétexte aux bandes rivales pour s’affronter. Donc cela nous dépasse et nous avons besoin de l’aide de toutes les instances possibles pour nous épauler afin d’éviter de nouveaux drames », poursuit-il.

Unir tous les services possibles pour contrer la violence

Madeleine De la Perrière (Drajes) est intervenue en visio lors de la réunion.

« Avant, les tensions entre clubs se manifestaient lors des grands matchs entre adultes. Maintenant, tous les matchs sont concernés, même ceux des dernières divisions. L’une des solutions que nous allons proposer lundi sera donc de renforcer et de banaliser notre protocole de sécurité aux matchs de toutes les catégories, pas seulement les plus hautes », déclare encore le président du CROS. Comme cela ne sera pas suffisant, le mouvement sportif mahorais compte également s’appuyer sur le CLSPD (Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance), mais aussi sur la police municipale pour mettre en place un protocole de sécurité renforcée à l’ensemble des matchs sportifs du territoire. « Nous souhaitons nous appuyer sur les instances existantes, mais nous voulons être sûrs que nos demandes seront prises en compte », ajoute-il.

Pour les déplacements des sportifs sur la route, même combat, car les cars transportant les joueurs sont régulièrement pris pour cible et caillassés. « Nous devons voir comment associer les communes, la collectivité et l’Etat pour que les déplacements ne soient plus périlleux. Il y a des possibilités », assure Ichirac Mahafidhou, président de la ligue de kick-boxing et patron de l’entreprise de communication Atsika Sport, engagé par le CROS comme prestataire pour rédiger la synthèse qui sera présentée ce lundi devant le CRDS.

N.G

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