La commune de Dembéni épinglée par la Chambre régionale des comptes

La chambre régionale des comptes de Mayotte a procédé au contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Dembéni. Elle formule huit recommandations, dont cinq concernent la régularité.

Avec une population de 15.848 habitants en 2017 et disposant d’un budget de 19,3 millions d’euros en 2022 contre 15,8 millions d’euros en 2018, le défaut de fiabilité et de qualité des comptes de la commune de Dembéni masque une situation alarmante. « La qualité des informations budgétaires est insuffisante. Les inventaires physiques et comptables ne sont pas cohérents. La commune paie à tort la taxe foncière en lieu et place de particuliers. Les produits progressent moins vite que les charges de gestion entrainant une capacité d’autofinancement négative de 1,3 M€ en 2022 », rapporte la chambre régionale des comptes.

De plus, « l’absence de plan pluriannuel d’investissement (PPI) ne permet pas une gestion efficace des dépenses d’équipement », ajoute la chambre. Même si depuis 2023, la commune dispose d’une aide de l’agence française de développement pour porter un projet de PPI. Aussi, Les charges de personnel constituent le premier poste des dépenses de fonctionnement avec 7,5 M€ en 2020 et 2021. « La commune ne dispose d’aucune stratégie dans le pilotage des ressources humaines . Par ailleurs, la chambre constate une gestion lacunaire des heures supplémentaires et l’absence de contrôle du supplément familial de traitement et des avantages en nature ».

Le maire Dembeni, Moudjibou Saidi, aux côtés de la Première ministre Elisabeth Borne lors de sa récente visite officielle (illustration/archives/®MLG)

Concernant les compétences scolaires, la commune comptait sur son territoire 11 écoles accueillant entre 4.139 et 4.225 élèves à la rentrée 2022–2023. « Le nombre d’élèves croit plus vite que la capacité d’accueil alors que la commune éprouve de sérieuses difficultés à réaliser un recensement fiable des effectifs. Les travaux d’entretien et de sécurisation des écoles donnent lieu à des interventions multiples et récurrentes qui s’expliquent en partie par les dégradations liées à la situation d’insécurité de Mayotte. Cependant, la commune pourrait améliorer la planification et la priorisation de ces travaux au moyen d’enveloppes annuelles et de marchés dédiés », conclut la chambre régionale des comptes.

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