Comores : le président Azali désigné candidat à l’élection du 14 janvier

Une cérémonie d’intronisation des candidats du pouvoir eu lieu dimanche 5 novembre à Anjouan. Il s’agit du dernier quinquennat de ce nouveau cycle de dix ans de la présidence tournante, accordé à l’île de la Grande-Comores. La présidence doit ensuite aller à Anjouan en 2029 et à Mohéli en 2039. L’élection d’un ressortissant de la Grande-Comores n’interviendra, en principe, qu’en 2049 sauf en cas de modification de la constitution adoptée en 2018.

Le parti au pouvoir a rendu publics, dimanche 5 novembre, les noms des candidats aux élections du président et des gouverneurs des îles. Sans surprise, le parti présidentiel a désigné l’actuel chef de l’Etat, Azali Assoumani, comme candidat à l’élection du président de l’Union. L’Alliance de la Mouvance présidentielle (AMP) a également choisi Ibrahim Mzé (Grande-Comores), Dr Zaidou Youssouf (Anjouan) et Chamina Mohamed (Mohéli) pour l’élection des trois gouverneurs.

Une dizaine de formulaires de candidatures pour la présidentielle

Président du Comité olympique et sportif des îles Comores (COSIC), Ibrahim Mzé est aujourd’hui le directeur général de Comores Câbles, la société qui gère les câbles sous-marins à fibre optique connectés aux sociétés des télécommunications. Médecin connu, le docteur Zaidou Youssouf a fait sa carrière dans le système de santé comorien avant de prendre sa retraite il y a quelques années. Il est le mari de l’actuelle ministre de la Santé, Loub Yakout Zaidou. Députée de l’île de Mwali, Chamina Mohamed est une inconnue du paysage politique national mais tire les dividendes de sa fidélité au parti présidentiel.

Azali Assoumani à Anjouan

Les larmes aux yeux, Azali Assoumani a accepté le choix porté sur lui pour porter les couleurs du parti à cette élection et briguer un nouveau mandant de cinq ans. «J’accepte volontiers ce choix. Et ceux qui n’ont pas été désignés doivent garder leur calme et savoir que nous sommes dans le même bateau. Dieux va exaucer nos vœux, merci à vous tous », a-t-il déclaré devant une foule immense réunie dans un grand foyer de la ville de Wani, à proximité de Mutsamudu.

À ce jour, selon un tableau mis à jour par la CENI, onze personnes ont retiré, dimanche 5 novembre, les formulaires des candidatures à la présidentielle de l’Union prévue le 14 janvier prochain sur l’ensemble du territoire. La date butoir pour le dépôt des candidats est fixée au 17 novembre. D’autres personnalités politiques ont annoncé leurs candidatures. Il s’agit, entre autres, de l’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said Soilihi (Parti RDC), de l’ancien ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou (Parti Orange) et du Dr Salim Issa Abdillah (Candidat indépendant) mais porté par un mouvement du parti Juwa de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi.

La sixième élection présidentielle après la crise séparatiste de 1997

L’avocat et ancien ministre des Affaires étrangères, Fahmi Said Ibrahim, pourrait annoncer sa candidature. Tout laisse penser à d’autres candidatures dans les prochains jours. Seul l’actuel gouverneur d’Anjouan, Anissi Chamsidine, a renoncé à se représenter pour un nouveau mandat supplémentaire après dix ans à la tête de l’administration de l’île. L’actuelle gouverneure de la Grande-Comores, Mhoudine Sitti-Farouata et son collègue de Mwali, Mohamed Said Fazul entretiennent le flou quant à leurs éventuelles candidatures. Il n’y a pas de grands enjeux si ce n’est la consolidation du pouvoir par le régime actuel dirigé par Azali Assoumani et le souhait d’une alternance politique voulu par les candidats de l’opposition.

Le candidat Mouigni Baraka Said Soilihi, dimanche à Ntsoudjini

Les hommes politiques de la Grande-Comores doivent attendre 20 ans avant d’espérer gouverner le pays. Il s’agit en effet du dernier quinquennat de ce nouveau cycle de dix ans de la présidence tournante, accordé à l’île de la Grande-Comores. La présidence doit ensuite aller à Anjouan en 2029 et à Mohéli en 2039. L’élection d’un ressortissant de la Grande-Comores n’interviendra, en principe, qu’en 2049 sauf en cas de modification de la constitution adoptée en 2018. Celle-ci a mis les compteurs à zéro après quatre alternances politiques réussies (de 2002 à 2016) au lendemain de la fin crise séparatiste de 1997.

A.S.Kemba, Moroni

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