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Les difficultés des entreprises mahoraises évoquées à la Rencontre des Entrepreneurs de France

Lors du déplacement du Medef Mayotte à la Rencontre des Entrepreneurs de France les 28 et 29 août dernier, il était déjà question de la crise de l’eau. Les 8 membres de la délégation, dont la présidente Carla Baltus, ont également pu interpeller les membres du gouvernement sur différentes problématiques.

C’est sur un défi à la James Bond que s’est calqué le slogan de la REF 2023, « Demain ne meurt jamais » ! Place était faire à l’espoir donc, notamment dans le discours de Patrick Martin, nouveau président national du MEDEF à la suite de Geoffroy Roux de Bézieux, qui a rendu hommage aux territoires ultramarins – une première –  « en soulignant leur importance pour la France et de l’Union Européenne aussi bien pour leurs richesses qu’en terme d’expérimentation des nouveaux modèles économiques centrés sur la stratégie de développement de modèles écologiques et sociaux-responsables. »

Si le président Macron et la Première ministre Elisabeth Borne ont valorisé le rôle des entreprises face au risque de récession et de crise de l’emploi,  la présidente du Medef Mayotte a demandé au ministre de l’Économie et des Finances Bruno Lemaire un accompagnement financier pour les entreprises, « en raison des crises multiples que subissent les acteurs économiques de Mayotte et leurs impacts sur leur survie et la création de la richesse mahoraise tant nécessaire au territoire pour sortir de cette crise sociale et sociétale. »

Si certaines entreprises s’en sortent plutôt bien à Mayotte et dégagent des marges appréciables, toutes ne sont pas à la même enseigne.  Nous avons joint Carla Baltus au téléphone, qui prêche à la fois pour son secteur, mais aussi pour tous ceux qui subissent les aléas propres au territoire : « Il va y avoir des négociations sur le droit conventionnel dans plusieurs branches, mais les caillassages continuent contre les véhicules dont les bus scolaires, et on voit que les écoles ferment, réduisant notre activité. » En dépit d’un temps d’adaptation à la pénurie d’eau, les réserves tiendront-elles sur des coupures de 48h ? beaucoup de secteurs s’interrogent.

A chaque ministère sa thématique pour Mayotte, et Carole GRANDJEAN, chargée de l’enseignement et de la formation professionnelle auprès du Ministre du travail, a été interpellée par la présidente du Medef Mayotte  et par son vice-président Fahardine Mohamed, sur la formation professionnelle et l’insertion des jeunes. Une rencontre est prévue sur la situation financière de la transition professionnelle à Mayotte, à laquelle nous avons consacré de nombreux articles, sur le déploiement du compte professionnel de formation, sur le problème de la captation des talents sur le territoire, sur la formation des dirigeants, etc.

Les questions du droit conventionnel, c’est-à-dire les négociations collectives, ont fait l’objet d’un échange avec le ministre délégué aux Outre-mer Philippe Vigier, « nous l’avons interpellé sur les efforts faits par les entreprises et sur l’accompagnement nécessaire pour sauvegarder les emplois. »

Carla Baltus s’entretient avec Bruno Lemaire

Rappelons qu’à Mayotte, le rattrapage du SMIC brut vers celui de la métropole est en cours avec une convergence en 2036, induisant des augmentations de charges annuelles pour les patrons comme pour les salariés. Se rajoute la réévaluation au 1er mai dernier de +2,22% du SMIC sur le plan national, dont à Mayotte, pour amortir l’inflation.

Plusieurs sujets ont également été abordés, l’eau bien sûr avec l’interpellation du vice-président du MEDEF Mayotte, Jean Luc OJEDA au ministre Vigier, le déploiement des énergies renouvelables sur le territoire évoqué auprès d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, les projets de constructions actuelles et futurs ont été mis en avant et discutés sans oublier les logements vacants, enfin, une rencontre entre les Présidents MEDEF ultramarins avec le Ministre de l’Outre-mer au Ministère de l’Outre-mer ainsi qu’une réunion avec la FEDOM ont permis à la Présidente MEDEF Mayotte de revenir sur l’ensemble des sujets évoqués lors de la REF MEDEF et réclamer des interventions urgentes et perspicaces pour accompagner et protéger les entreprises de Mayotte face aux crises successives 2023.

« Pour conclure un fonds de solidarité aux entreprises en crise accompagné d’exonérations de charges sociales, l’activation rapide de l’activité partielle et le CICE  sont nécessaires pour ne pas dire vitaux », conclut Carla Baltus.

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