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Crise de l’eau : Consignes du rectorat suite à la fermeture alternée des écoles à Koungou

Le maire de Koungou a pris un arrêté de fermeture temporaire des écoles de la commune, calquée sur le calendrier des coupures d’eau. Pour le recteur Jacques Mikulovic, une solution de raccordement était pourtant prévue pour tous les établissements, avec pour tout incident éventuel, un dispositif de continuité pédagogique.

Face aux coupures d’eau, élargies au tout début d’après-midi, la commune de Koungou a réagi au coup par coup la semaine dernière. L’organisation fut particulièrement complexe pour les écoles en rotation. Avec une remise en eau par la SMAE à 8h, en toute rigueur, les élèves accueillis en matinée n’ont pas eu de problème, mais ceux qui avaient cours l’après-midi ont été mis au régime sec avec les coupures anticipées à 13h et non à 16h comme annoncée sur le papier. C’était le cas de la récente école Koungou Maraicher dont les enfants n’ont eu qu’une seule heure quotidienne de cours pour cette deuxième semaine de rentrée.

L’élargissement des plages de coupure à 2 jours sur 3 impliquait de sécuriser l’alimentation en eau des écoles. Un « chemin de l’eau » était balisé pour sécuriser l’approvisionnement malgré les coupures vers les établissements hospitaliers et scolaires. Et quand ce n’est pas le cas, notamment pour les écoles, elles doivent être raccordées à une cuve, mise en remplissage en dehors des coupures. Mais si pour le second degré, l’organisation est en cours de cadrage, pour le primaire qui relève des maires, on est loin du compte à Koungou. Privées d’eau, la gestion au coup par coup n’était plus possible et le maire Assani Saindou Bamcolo prenait un arrêté de fermeture temporaire des écoles calquée sur le calendrier fourni par la SMAE.

A l’école Koungou Maraicher les agents d’entretien vont devoir assurer l’hygiène malgré tout

Une nouvelle histoire de rotation en somme, mais celle d’ouvertures et fermetures de portails d’école à tour de rôle en fonction des villages.

Les élèves ont donc déjà perdu beaucoup d’heures, et la scolarité est en passe d’être affectée comme sur les périodes de confinement en période Covid. Nous avons donc contacté le rectorat pour savoir ce qui a été mis en place en continuité pédagogique.

Un chemin de l’eau qui fait l’école buissonnière

Un courrier a été remis aux mairies par le rectorat dès le 31 août, nous informe Jacques Mikulovic, un recteur qui doit jongler avec les organisations propres à chaque commune alors qu’un cadre avait été défini. « L’information que nous avons eue c’est le raccordement de tous les établissements secondaires au ‘chemin de l’eau’, ainsi que de 104 écoles sur 188. Pour les autres, les équipements en cuves devaient se faire. Or, 40 écoles n’étaient pas raccordées la semaine dernière notamment dans les communes de Mamoudzou et Koungou. Pourtant, les cuves financées par l’Etat ont été livrées dans toutes les communes, et la DEALM doit accompagner techniquement les raccordements. »

Mais à Koungou, on se plaint d’une désorganisation du côté de la SMAE, « ils avaient du mal à nous dire quelles écoles étaient réellement sur le chemin de l’eau. En fonction de leurs informations, nous avions identifié 7 écoles qui en étaient exclues, puis c’était 13 et maintenant la totalité des écoles doivent en être pourvues ! », nous indique le DGA chargé du Développement économique et social de la mairie.

Les cuves doivent servir de « tampon » entre deux coupures comme le fait valoir le recteur, mais se pose la question de la capacité : « Nous avons évalué en avril le besoin à 10l pour une classe de 25 à 30 élèves sur une coupure de 24h. Mais maintenant, on nous avertit d’une coupure de 48h. Il faut donc mettre en place des mesures de sobriété. Nous expérimentons à vue les capacités de stockage de nos cuves. »

Minimum pédagogique

Le courrier du rectorat évoque les enjeux, « Nos évaluations montrent clairement la corrélation entre la présence à l’école et la réussite des élèves, raison pour laquelle l’ouverture des écoles est indispensable », et l’organisation à mettre en place pour y arriver. Précisément sur l’utilisation des cuves pour les sanitaires et le lavage des mains, ainsi que l’hygiène des locaux. Un kit spécifique pour le lavage des mains a été expérimenté et devrait être proposé aux écoles.

Du lavage abondant des mains lors de la crise Covid, les élèves passent à un lavage mesuré

Pour éviter tout gaspillage, il est recommandé de limiter la quantité d’eau dans les chasses d’eau, avec quelques astuces, « incorporer une brique ou une bouteille avec du sable dans la chasse », pour en limiter le débit.

Pour assurer le remplissage des gourdes distribuées aux élèves qui n’auraient pu le faire à la maison, chaque professeur devra disposer d’un jerrican de stockage d’eau potable, à ne pas stocker plus de 48h, pour les approvisionner.

En cas de vidange complète des cuves, les écoles devront être fermées,  et le code de l’éducation prévoit que la commune propose une alternative à l’accueil des enfants. Jacques Mikulovic nous en précise l’organisation : « Nous mettons alors en place un protocole pédagogique dégradé d’accueil des élèves, avec en matinée, un mi-temps d’une heure de français et une heure de maths, et pour ceux qui sont en rotation sans eau, une permanence en matinée permettra de délivrer les devoirs à faire avec récupération en après-midi. »

Un ajustement qui va se faire dans la durée, estime-t-il, « et j’espère que dans 15 jours, toutes les écoles qui ne sont pas sur le ‘chemin de l’eau’, seront raccordées aux cuves. »

Anne Perzo-Lafond

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