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mardi 30 avril 2024
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Tribunal judiciaire : Il terrorise plusieurs victimes pour un butin de 5 euros !

Les semaines se suivent et se ressemblent au tribunal judiciaire de Mamoudzou. Un jeune homme de 19 ans passait hier en comparution immédiate pour plusieurs faits survenus fin juillet mais également début août. Plusieurs personnes ont été victimes de ces méfaits.

« Tentative de vol aggravé par trois circonstances ; vol aggravé par deux circonstances ; tentative de vol aggravée par deux circonstances ; violence aggravée par deux circonstances suivie d’incapacité n’excédant pas 8 jours ; entrave à la circulation des véhicules sur une voie publique », la présidente du tribunal égraine un à un à n’en plus finir les chefs d’inculpation du prévenu et ce uniquement pour des faits qui se sont déroulés le 27 juillet dernier puisque l’auteur présumé était également jugé pour des actes remontant au 11 août 2023 pour « deux vols aggravés par deux circonstances ».

Malgré son jeune âge et l’absence de casier judiciaire jusqu’à ce jour, l’individu a fait d’une pierre plusieurs coups. Pour le 27 juillet, les faits se sont produits vers 6 heures du matin du côté de la station-service de Passamainty. Alors que l’individu en question avait passé une bonne partie de la nuit jusqu’à 4 heures du matin avec des copains, certains décident d’aller détrousser des automobilistes et autres scooteristes vers la station TotalEnergies. « Ils m’ont dit de prendre la machette, de l’aiguiser parterre pour faire peur au scooter. Je l’ai juste observé, explique l’accusé. Le conducteur est parti en laissant son scooter… les autres l’ont pris il y avait 20 euros à l’intérieur du coffre. On s’est partagé cette somme, j’ai reçu 5 euros ». Telle était la déclaration du prévenu devant le tribunal

« Je n’aurais pas aimé que l’on me fasse ça »

Le bâtonnier maître Yanis Souhaili.

La victime en question était présente à l’audience et a vivement contesté cette version des faits : « Je ne suis pas d’accord avec ce que je viens d’entendre, rétorque la victime. Il m’a sélectionné, visé avec sa machette, a couru vers moi, j’ai accéléré et heurté un trottoir et j’ai fait une chute dans laquelle j’ai fait tomber mon téléphone qu’ils ont ramassé et ont pris le scooter. J’avais non pas 20 euros mais 45 euros en plus de 3 chèques déjeuners, les cartes d’identités de mes enfants et les clés de chez moi », raconte la victime. La présidente du tribunal aborde ensuite l’attaque de deux véhicules par les mêmes individus toujours sur les coups de 6-7 heures du matin. « Saviez-vous que dans la voiture où vous avez brisé une vitre il y avait une femme enceinte de 6 mois ? Interroge la présidente. Depuis cet incident elle prend des médicaments car elle a peur ».

Elle était avec son mari pour se rendre à Mamoudzou quand elle a vu surgir au feu tricolore de Passamainty trois individus armés d’une hache et d’une machette avec la volonté d’ouvrir sa porte pour lui dérober son portable. Une vitre a été brisée la blessant légèrement. « Vous pensez que c’est une bonne idée de faire ça ? – Non ce n’est pas bien du tout. Ce n’est pas moi qui ai eu l’idée d’agresser.  – Vous êtes devant un tribunal, il va falloir que vous assumiez ». La présidente enchaine ensuite sur les faits du 11 août dernier. Le soir vers 19h40 alors qu’une voiture arrive vers Tsoundzou un automobiliste voit des jeunes en train de retirer les barrières de ce qui semblait être un barrage. Croyant qu’il ne craignait rien, l’automobiliste s’engage quand il reçoit un premier caillou lui faisant perdre le contrôle de son véhicule puis une seconde pierre. Il voit alors 4 jeunes arriver vers lui cagoulés avec des machettes et des pierres. « J’ai foncé pour quitter les lieux », a-t-il expliqué dans sa déposition. Même s’il n’a pas subi de violences physiques il n’en demeure pas moins très choqué. « Croyez-vous que l’on puisse vivre tous ensemble de cette façon ? Demande la présidente. – Non je ne pense pas. Je n’ai frappé personne, je voulais juste le téléphone. Je reconnais que c’est pas bien, moi-même je n’aurais pas aimé que l’on me fasse ça ».

La procureure Delphine Mousny n’a pas mâché ses mots dans son réquisitoire.

Après étude de sa personnalité, on apprend que le prévenu est en situation régulière, qu’il a fait plusieurs allers-retours entre Anjouan et Mayotte ces dernières années et qu’il est père d’un enfant né le 20 août dernier. « On m’a dit que si j’ai un enfant je peux avoir des papiers », raconte le prévenu devant le tribunal. Suite à ça la procureure prend la parole pour son réquisitoire. « Les jeunes ne réfléchissent pas à ce qu’ils font. C’est comme un jeu pour eux. Malgré le fait qu’il soit jeune papa, il n’a aucune responsabilité alors qu’il est adulte. Il sème la terreur à Mayotte pour 5 euros !? On fait des barrages, on terrorise, on caillasse tout ça pour 5 euros !? Il ne réalise pas ce qu’il a fait. Il n’y a pas de réflexion, de recul. Il n’a même pas eu un mot pour ses victimes », assène-t-elle. La procureure a ainsi demandé 3 ans de prison dont 6 mois avec sursis et son maintien en détention. L’avocat du prévenu, le bâtonnier maître Yanis Souhaili, a mis en avant pour sa défense le fait qu’il n’avait, à ce jour, pas de casier judiciaire et que c’était un primo délinquant. « Il vient d’avoir un enfant, c’est quelqu’un qui essaie de s’en sortir, il a fait des formations…Pour moi cette peine n’est pas justifiée. Je vous demande donc de la diminuer », a-t-il argumenté.

Après avoir délibéré, le tribunal a condamné le prévenu à 18 mois de prison dont 6 mois avec sursis probatoire pendant 24 mois, l’obligation d’indemniser les victimes, de chercher une formation ou un emploi, de ne pas porter d’arme pendant 5 ans, ainsi que son maintien en détention.

B.J.

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