FiltraLife, une machine à potabiliser l’eau, arrive sur le marché

Voilà une invention qui va nous mettre l’eau à la bouche. Un ingénieur fait breveter une filtration de toute source d’eau non potable sans aucune autre source d’énergie que le maniement d’une manette. Et hop, un verre d’eau pour la 2 ! Précieux sur les territoires où sévissent des pénuries…

C’est bien connu, c’est en période de crise que se développent les inventions. Actuellement, on n’a pas d’eau, mais on a des idées. Même en métropole. Le cerveau en ébullition, Paul Minot, ingénieur dans les télécoms qui fournit l’Afrique sub-saharienne, a travaillé sur un concept facile d’utilisation pour rendre l’eau potable. Telle une tireuse à bière, un tour de manivelle et l’or bleu devient pur. Pas d’autres énergies pour un procédé qu’il nous annonce simple, à la fois d’utilisation et d’entretien.

Les échos de la conférence de presse du préfet de Mayotte annonçant des mesures restrictives ayant fait le tour de la planète France, il nous a contacté pour nous informer détenir LA solution à travers sa Filtra Life, du nom de la société qu’il a créée.

« Selon l’OMS et l’UNICEF, 2,1 milliards de personnes, soit 30 % de la population mondiale, n’ont pas accès à l’eau potable. Parmi elles, 159 millions continuent de boire de l’eau de surface non traitée provenant de rivières ou de lacs. Le fleuve Amazone est bourré de mercure utilisé par les chercheurs d’or. De graves maladies en découlent, alors qu’il suffit de filtrer convenablement pour la rendre potable », constate-t-il.

FiltraLife, un simple bloc de 60kg

Acréditée bonne pour le service

Vous prélevez l’eau d’un puits, vous la versez dans la machine, et un coup de manivelle plus tard, vous étanchez votre soif. « Ma machine apporte une vraie solution pour les zones en déficit d’eau potable. Au départ je l’ai conçue pour les populations des pays en précarité, mais je vois qu’en France, les besoins sont importants aussi. »

En Guadeloupe, de nombreuses coupures empêchent les habitants d’accéder chaque jour à l’eau potable, dans les Pyrénées orientales, des villages ont également été coupés d’eau, en juin, et selon le ministre de la Transformation et de la Fonction publique, « 700 communes ont été privées d’eau potable et 1.260 rivières ont été en rupture d’écoulement en 2022 ». Mais c’est à Mayotte que la situation est la pire avec une aggravation des coupures sur 48h. « Les élus peuvent me contacter comme l’a fait le maire d’une commune de 200 habitants dans le Sud de la France où l’eau n’était plus potable. C’est aussi le problème de l’eau infestée par la chlordécone aux Antilles. FiltraLife-Solution est capable d’éliminer grâce à son système de filtration 99.99% des pesticides et herbicides. »

Face à la situation de pénurie, à Mayotte des particuliers se sont dotés de système de filtration notamment à U.V., mais qui fonctionnent à l’électricité. La FiltraLife ne demande pas d’autre énergie que l’huile de coude : « Elle est entièrement mécanique et peut produire 1.300 litres par heure, soit 10.400 litres en 8h. Comme nous l’avons conçue pour des populations à faibles moyens, elle n’a pas de consommables. Il suffit de nettoyer les filtres quand la machine l’indique ».

Le brevet est déposé et des tests ont été menés par le laboratoire IANESCO, accrédité par le COFRAC (Comité Français d’accréditation), et agréé par les ministères en charge de l’environnement (pour l’eau) et celui de la santé.

Une machine baladeuse

Prise d’eau en rivière

La machine est capable de filtrer toutes les sources d’eau, rivière, lacs, fleuves, puits, mare, étangs, à l’exception de l’eau de mer, pour en faire « de l’eau potable de qualité supérieure ». Et ses 60 kg se déplacent aisément, « les pieds sont adaptables ».

Depuis quelques jours, tout s’accélère, notamment parce que La Nouvelle République lui a réservé sa Une : « Je suis convié à La Rochelle en septembre pour une conférence en présence de plusieurs ministres au sujet d’un problème environnemental en Afrique du Sud, puis nous allons tenter le concours Lépine* en avril ».

Il fabrique actuellement 16 machines par jour et peut en insérer 47 dans un container 40 pieds, pour un marché destiné aux professionnels, collectivités, etc. Son prix unitaire est de 6.900 euros, « c’est intéressant quand on connaît le prix d’un pack de bouteilles d’eau. » Elle est garantie 5 ans, « mais elle peut aller bien au-delà, elle ne tombera pas en panne. »

Les cuves de stockage d’eau fleurissent à Mayotte

Alors qu’à Mayotte fleurissent enfin les cuves à récupération d’eau de pluie, FlitraLife pourrait bien jouer l’acte II en permettant de potabiliser toute forme d’eau stockée dans les grandes collectivités.

Anne Perzo-Lafond

*Le concours Lépine est un concours d’inventions créé en 1901 par Louis Lépine, préfet de police

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