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Mamoudzou

Au royaume du corail et des bulles, les enfants mahorais sont toujours rois !

C’est sur le sable de Musicale plage et ses abords qu’a eu lieu, ce jeudi, la 10ème édition Premières bulles au pays du corail organisé par le Parc naturel marin (PNM) de Mayotte ainsi que d’autres partenaires privés et associatifs relatifs au paysage loisirs mais aussi protection environnementale.

Nouveau lieu, nouveau décor mais toujours le même entrain pour cette 10ème bougie au profit, avant tout, des 12-18 ans n’ayant guère la chance de partir en vacances ou tournant simplement en rond chez eux. Après une précédente édition en territoire Nord-Ouest, ce sont donc 90 enfants des communes de Chirongui, Dembéni et Bandrélé — commune partenaire accueillante —  qui bénéficient du plein engagement des équipes du Parc & Co. pour cette journée dédiée à la Mer et au Littoral dans leur ensemble.

François Delaroque, DGS Bandrélé

« Nous sommes très fiers d’accueillir cet événement sur notre commune », introduit François Delaroque, directeur général des service. « Notre mission se voulait d’ordre logistique, notamment au niveau des transports de ces jeunes et de la mise à disposition d’animateurs. Leur offrir des activités pendant les vacances est quelque chose d’essentiel et, de surcroît, en lien avec notre lagon. Cela s’inscrit pleinement dans notre politique, bénéficiant par la même occasion, du soutien organisationnel du Parc. C’est plutôt réussi je dirais ». Et nous rédaction du JDM, nous confirmons….

On divertit autant qu’on sensibilise 

Articulé sur 7 ateliers terrestres et 3 purement aquatiques, pour lesquels l’ensemble des pré-ado, ado et jeunes adultes vont tourner en moyenne, une demi heure à 45 minutes, le programme propose de pouvoir explorer le milieu marin à la pagaie, avec palmes-masque-tuba* et même sous l’eau, au moyen d’un baptême de plongée. Rien que ça !

Les groupes d’enfants, généralement par 10, s’entrecroisent entre les divers ateliers. Ici, le bateau les conduit au large direction le baptême de plongée

Découvrir ce pour quoi on ne cesse de leur répéter à quel point ce lagon est une richesse, tout en prenant conscience, en parallèle, des divers enjeux et problématiques auxquels il est de plus en plus confronté, faune et flore incluses. Découvrir, toucher, s’approcher. En somme, finalement devenir acteur en cet élément avec qui, au final, on ne fait que cohabiter car il n’est guère coutume de pleinement l’apprécier. On ne cessera jamais assez de le répéter : je ne peux protéger que ce que je connais ! « Il faut comprendre que la plupart de ces jeunes n’ont jamais mis la tête sous l’eau de leur vie », nous précise Karani, chargée de mission activités traditionnelles au sein du PNM. « J’ai moi même découvert l’eau très tardivement dans le cadre de mes fonctions et j’avoue avoir été comme un bébé à la première immersion. Ce patrimoine est merveilleux et il faut que nos jeunes en soient aussi les gardiens ».

(de g. à d.) Arnaud – maitre nageur, Kahani du parc marin et sa fille qu’elle souhaiterait introduire à la mer

Des gardiens dans l’immédiat un peu stressés surtout lorsqu’il est question d’aller se tester à la natation, avec le maitre nageur sauveteur Arnaud, histoire de voir si on flotte à minima; surtout si l’on doit enclencher par la suite le kayak ou PMT*. Et là, bizarrement, l’eau ne nous fait pas vraiment rêver et même les plus rebelles en temps ordinaire, dans ce cas présent, ne la ramènent guère… Mais ça n’est que passager et les phénomènes d’excitation et de saine curiosité prennent vite le relais. Pour la plongée, pas de soucis, on peut couler en toute quiétude, un moniteur par enfant est aux petits soins pour une vraie et pédagogique, pleine première immersion. Tous les clubs ont répondu présents et ce sont les structures Abalone et O’Bulles qui assurent le support technique.

Certains sourient juste pour la photo mais d’autres ne peuvent dissimuler leur inquiétude face à cette proche rentrée dans l’eau..

« En leur donnant accès à ce milieu marin, ils conscientisent pas mal de choses. Ils passent de la théorie au concret et le fait de côtoyer divers acteurs professionnels, justement impliqués directement ou indirectement à cet environnement, permet aussi de leur apporter des connaissances supplémentaires et indispensables », nous indique Abdou Dahalani, président du Parc national marin de Mayotte.

Par les loisirs, on suscite aussi des vocations 

Sur un territoire insulaire qui compte plus de la moitié de sa population en phase de s’introduire sur le marché de l’emploi, il est évident que le domaine maritime se doit aussi d’être une option pleinement valorisée en divers volets.

Abdou Dahalani

Une option que l’on souhaite voir apparaitre grâce à l’appui des politiques publiques locales ainsi que l’élargissement du panel d’offres de formations proposées par la future et proche Université de Mayotte. « La force du Parc marin, c’est d’avoir en son sein différents corps de métiers et spécialistes qui peuvent apporter leur expertise quant à ces axes de développement à prioriser. Nous avons de par le passé loupé un certain nombre de rendez-vous et l’aquaculture, où nous étions paradoxalement précurseurs, en fait partie. Il existe énormément de potentialités et le Conseil départemental dans sa volonté de soutenir de plus en plus des projets relatifs à cette économie bleue ne peut qu’envoyer un signal d’espoir. Les politiques peuvent être locales mais aussi européennes et ce renouvellement de la flotte, par exemple, pour la pêche mahoraise est aussi quelque chose d’extrêmement important à soutenir pour notre développement économique, professionnel mais également notre émancipation. Notre entité agit dans le cadre des fonctions qui lui ont été attribuées. Elle n’est aucunement un frein; elle soumet et assure la gestion du parc marin mahorais. Il est également important que notre département puisse être un centre référence de l’ingénierie maritime. Pourquoi ne pas implanter une antenne centrale Ifremer en notre île ? Nous sommes clairement un point névralgique au regard du plein développement de ce Canal du Mozambique », conclue le président du Parc.

Le lagon de Mayotte, c’est aussi sensibiliser les jeunes quant à la présence de ses mammifères marins résidants ou en migration

Un petit caillou noblement armé de possibilités qui restent à explorer, avec des idées pouvant d’ailleurs être amenées par cette jeune génération en devenir; d’où l’intérêt de ces actions de terrain, de sensibilisation mais aussi d’information transmises en une autre dynamique que purement protocolaire. Le but se voulant aussi de titiller leur curiosité, de leur permettre d’explorer leur plein potentiel et de pouvoir également les aiguiller et soutenir afin qu’ils ne quittent pas tous les navires pour des contrées universitaires, formatrices et professionnelles, hors département.

Dario, moniteurs kayak, donne ses consignes et conseils avant départ

Le volet Tourisme et Loisirs est clairement une option porteuse dans laquelle s’engouffrent de plus en plus de jeunes mahorais tels que Dario, moniteur de Kayak au sein de l’association AME (Association mangrove environnement) de Chirongui, et encadrant pour cette journée : « Il est important pour moi de transmettre ma passion à ces jeunes et leur montrer que l’on peut évoluer professionnellement dans ce bel univers aquatique qui est le notre. La mer est aussi un métier et il faut ouvrir les mentalités en ce sens ».

Une journée marquant un franc succès grâce à la pleine mobilisation des 25 membres, tout corps de métiers confondus, du Parc naturel marin de Mayotte mais également tous les acteurs actifs et passionnés qui gravitent autour de notre lagon, présents à cette occasion. Rendez-vous avec immense plaisir, l’année prochaine, pour la 11ème édition.

Idriss et Nadhir, originaires de
Bandrélé, dévoilent un magnifique dauphin. Quel talent !
Maya, d’ordinaire chargée de la cartographie au sein du PNM, se voit animatrice de l’atelier création et sculpture de sable en lien avec le milieu marin pour cette journée

 

 

 

 

 

 

 

 

On observe donc les fameuses espèces d’oiseaux présentes sur notre île
Du côté de l’atelier Gepomay on a tout prévu niveau spot d’observation des espèces aviaires de notre île. On est sûr qu’elles ne s’envoleront pas…

 

 

 

 

 

 

 

Andjilane, 18 ans de Bambo Est, est heureux d’avoir amassé de nouvelles connaissances notamment quant à la ponte des tortues marines et leur migration
Du côté de Oulanga na Nyamba, on parle tortue marine sous toutes ses formes

 

On se demande qui en profite le plus au final, les enfants ou les encadrants…

 

 

 

 

 

 

 

Le club de plongée du Jardin Maoré fournit l’ensemble des équipement pour les ateliers natation et PMT
Pendant ce temps, on met la tête sous l’eau à l’atelier PMT
Marwane, 14 ans, originaire de Bandrélé est fin prêt à partir en kayak. Même pas peur, il en a déjà fait !
Avec Gamba Arsalann, médiateur environnement Leselam, rattaché aux Naturalistes, les enfants parlent érosion et recul du trait de côte. Un sujet sensible, plus que jamais d’actualité pour lequel, étonnamment, les enfants sont énormément demandeurs d’informations et de solutions à apporter
Cette jeune association Ceta’Maore, composée à 100% de bénévoles, dont sa présidente Cyrielle RANDRIANARIVONY, ont pour but de valoriser et protéger les mammifères marin de Mayotte.
Parler du milieu maritime, c’est aussi parler de l’importance de la préservation de son environnement, notamment les nombreux déchets qui finissent dans le lagon. Sous forme ludique, les jeunes amassent des données en ce sens
Réchauffement climatique et impacts notamment sur le corail. On pousse aux idées et réflexions en cet atelier
Un souvenir inoubliable officiellement immortalisé par cette certification
Merci aux 10 membres de la Fédération française de sauvetage et de secourisme qui ont assuré la surveillance tout au long de cette journée
Après la 1ère phase de peur, Amel, 12 ans de Mtsamoudou, a juste adoré sa rando palmée
Gepomay est aussi venu avec les optiques moyens pour une efficiente observation
Carte postale pour cette journée de vacances quasi inoubliable

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