Les stands et les emplacements du marché couvert Boura Mouta à Tsararano ne sont pas tous encore aménagés mais des vendeuses sont déjà installées pour proposer leurs produits. Vous trouverez, entre autres, des tomates à 5 euros le kilo, des bananes, des ananas, des piments, des courgettes, quelques citrouilles même, ainsi que des oranges, des salades, ou encore des noix de coco… Il y en a pour tous les palais. La municipalité de Dembéni a, au préalable, organisé une réunion samedi dernier afin d’informer les commerçants, présents sur le marché, sur les nouvelles mesures et les conditions de vente mises en place. Cette réunion d’information fut ainsi l’occasion d’échanger sur les modalités d’ouverture.
Les marchés couverts ont pour vocation de mettre en valeur les savoir-faire agricoles de notre territoire, ainsi que l’agriculture locale tout en garantissant aux consommateurs des produits en règle concernant les normes sanitaires mais aussi la traçabilité.
Encourager le développement de l’agriculture mahoraise
Même si l’Agriculture mahoraise est encore insuffisante pour atteindre l’autonomie alimentaire sur notre territoire, elle se développe de plus en plus grâce à des organismes comme l’Ucoopam (Union des coopératives agricoles de Mayotte) dont un des objectifs est de créer une marque de valorisation de la production locale, comme nous l’avait indiqué Bryce Bouvard, coordinateur de l’Ucoopam et ingénieur agronome, il y a quelques mois de cela.
En effet, actuellement, il est impossible de suivre la traçabilité des produits vendus aux abords des routes. Pour pallier à cela, il faut structurer la filière en soutenant des méthodes agricoles respectueuses de la biodiversité tout en assurant la meilleure qualité possible aux consommateurs. A cet égard, le développement d’une filière bio est en train de se développer à Mayotte, notamment le label AB d’agriculture bio qui a été délivré au 101e département français en mars dernier. En effet, l’objectif affiché à terme est la structuration d’une filière agricole biologique dans l’île avec des filières de production structurées et durables. Tout un écosystème d’ingénierie s’est mis progressivement en place afin d’inscrire le bio dans la transformation du monde agricole de l’île.
Des communes comme Coconi avec le Pôle d’excellence rurale (PER) ou encore Bandrélé avec le pôle agricole de Mro Mouhou semblent aller dans ce sens. La municipalité de Bandrélé a en effet mis à disposition à plus d’une dizaine d’agriculteurs de l’île 19 hectares de terres agricoles réparties en parcelles afin de pouvoir cultiver des fruits et légumes. Certains maraîchers se sont ainsi mis au bio.
La Coopac, coopérative agricole ne vendant que des fruits et légumes cultivés sur le territoire est affiliée à l’Ucoopam, elle est composée d’une trentaine d’agriculteurs dans l’île. Son objectif est de « récolter » la production des agriculteurs locaux, éventuellement de la stocker, mais surtout de la distribuer et de la vendre. Elle a également pour ambition d’accompagner les producteurs en les aidant à planifier leurs cultures, à savoir ne pas faire la même production en même temps dans le but de diversifier les produits.
Enfin, les médailles remportées par la vanille de Mayotte aux deux dernières éditions du Salon International de l’Agriculture à Paris ne font que rendre plus crédible, encore, le développement dans un futur proche d’une filière agricole de qualité sur notre territoire.
B.J.