Estelle Youssouffa : « Mayotte a soif ! »

Alors que la crise de l’eau sévit plus que jamais à Mayotte, la députée Estelle Youssouffa a publié un communiqué intitulé « Mayotte a soif » dans lequel elle demande au Gouvernement de prendre des mesures urgentes pour notre territoire.

Suite aux récentes pénuries d’eau, la députée interpelle : « L’eau coule quand les gens sont au travail, rendant impossible le réapprovisionnement des réserves des familles qui payeront des factures d’une eau qui impropre à la consommation pour 50% du temps qu’elle coule dans nos robinets. Le taux de manganèse de l’eau qui coule dans les robinets, est anormalement au-dessus de la norme sanitaire. Ce sont les plus fragiles qui le payent. La crise de l’eau qui frappe Mayotte n’est pas naturelle : ce n’est pas la seule sécheresse qui nous accable mais c’est bien la calamité gouvernementale qui assèche nos robinets ! Le gouvernement Borne pointe du doigt la sécheresse historique qui frappe Mayotte : nous dénonçons l’inertie de la politique publique pour la production d’eau potable. La population a augmenté mais nos infrastructures n’ont pas suivi. Pour rappel, Mayotte subit chaque année des coupures d’eau, même pendant la saison des pluies ! ».

Aussi pour l’élue du Palais Bourbon les solutions proposées par le Gouvernement ne vont pas dans le bon sens : « La pluie ne tombe pas et nous ne pouvons plus compter sur elle. Le département est entouré d’eau de mer et l’usine de dessalement pompe du sable pendant que nous attendons de nouvelles unités déjà financées depuis plus de 5 ans. La crise de l’eau va être couplée d’autres crises que Mayotte n’est pas en mesure d’absorber : crise sanitaire immédiate dû au manque d’hygiène et une crise économique pour des foyers qui vont devoir acheter de l’eau en bouteille importée à un prix plafonné à 5€ le pack de 6 bouteilles. C’est quatre fois plus cher que dans l’Hexagone ou dans le département voisin de La Réunion.

C’est aussi une crise sociale grave qui nous attend avec les solutions que propose votre gouvernement : contre l’avis des élus locaux, le gouvernement Borne construit des fontaines et des rampes d’eau potable gratuite pour les bidonvilles de clandestins à côté des foyers qui paient des factures pour des robinets qui tournent à vide… Des rampes d’eau dont certaines alimentent l’agriculture illégale sur des terrains volés. Des citernes ont été distribuées aux écoles pour la rentrée mais pas les pompes, des gourdes seront achetées par le rectorat pour les enfants scolarisés mais avec quelle eau les parents vont-ils les remplir ? ».

Députée Estelle Youssoufa, prise de parole à l’Assemblée nationale

Puis Estelle Youssouffa demande des réponses : « J’alerte depuis plus d’un an : nous voulons de l’eau. Maintenant. Quand entamerez-vous la distribution massive et gratuite de bonbonnes d’eau potable pour tous les foyers à Mayotte ? Quelle solution pour rembourser les factures d’eau pour des robinets vides ? Quelle solution pour la pollution plastique des bouteilles que nous allons importer ? Quelle protection sanitaire contre les maladies inhérentes au manque d’eau ? (gastroentérite aigue, choléra, gale, maladie de la peau…) et à la surconsommation de PET, ces perturbateurs endocriniens qui flottent dans l’eau des bouteilles en plastique ? ».

Et de conclure : « L’eau est un élément vital à la vie, la santé des mahoraises et des mahorais est en danger, Mayotte a soif ! ».

Partagez l'article :

spot_imgspot_img

Les plus lus

Publications Similaires
SIMILAIRES

Mayotte : enseignants contractuels, l’acompte annoncé ne calme pas la colère

Après des retards de salaire déjà signalés, la mobilisation s’intensifie à Mayotte. Sit-in à Mtsamboro et rassemblement prévu demain devant le rectorat, les enseignants expriment leur exaspération.

Cancer du sein : la lutte passe par la vigilance

Comme chaque année, Mayotte participe à la campagne nationale d’Octobre Rose pour informer sur le cancer du sein et encourager son dépistage. Le Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers (CRCDC) et ses partenaires organisent diverses actions et événements sur l’île. L’objectif est de sensibiliser, éduquer et inciter à agir tôt.

La filière volaille retrouve peu à peu ses rendements d’avant Chido

Alors que le passage du cyclone Chido a ravagé l’agriculture mahoraise il y a de cela un peu plus de 9 fois, la filière volaille commence à retrouver son rythme de croisière comme nous l’a expliqué le directeur de l’abattoir de volailles de Mayotte (AVM), Loïc Breton.

Economie : le climat des affaires freiné par les lenteurs de la reconstruction post-Chido

L’économie mahoraise traverse un deuxième trimestre 2025 difficile, selon la dernière publication de l’IEDOM (Institut d’émission des départements d’outre-mer). L’indicateur du climat des affaires recule de 5,1 points et s’établit à 104.8, confirmant un ralentissement de l’activité.