C’est au sein de l’école primaire Bacar Chébani que les festivités de la protocolaire inauguration ont été lancées ce vendredi 7 juillet au matin. Une inauguration baignée d’une palpable et enjouée satisfaction tant chez les élus présents que les différents représentants de l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) à la charge pluridisciplinaire de ce chantier. Un parmi tant d’autres où l’estampillage Epfam fait désormais office de valeurs et de qualité, sachant leur indiscutable efficacité, bien souvent dans l’ombre et ce, de l’acquisition foncière à l’élaboration concrète de grandes réalisations. Et cette récente mise en lumière, notamment de son directeur, est une implacable preuve que l’institution gagne ses lettres de noblesse et monte peu à peu en puissance dans la confiance des partenaires locaux; l’Art de la Force tranquille « Nous avons débarqué là, il y a quelques années, un peu comme des ovnis. Oui, les temps de réaction se veulent peut-être un peu long mais la configuration et les études de l’aménagement le sont tout autant car en lien avec une procédure. Nous apprenons tous ensemble, acteurs du territoire inclus et nous franchissions ainsi ensemble les paliers » nous confie Yves-Michel Daunar.
Pour que tout le monde se sente concerné…
Obtenu en 2022, l’arrêté de la Zone d’aménagement concerté (ZAC) annonçait un début des travaux pour cette année 2023. Timing plutôt raccord qui prévoit donc, dans un premier temps, une phase de réhabilitation provisoire ainsi que la création d’une piste qui sera dédiée à ce chantier. Un chantier visant 10 hectares afin d’accueillir la construction de 900 logements aussi à caractère social sachant les aspirations prioritaires, de détruire les actuels bâtis insalubres afin d’offrir des logements décents aux habitants du quartier.
Des habitants volontairement impliqués dans cette restructuration globale et totale et cela était justement les priorités de la commune comme nous l’explique Ambdilwahedou Soumaila : « Nous avons fait le pari, de manière quasiment immédiate, d’inviter les riverains à participer à ces projets qui sont avant tout les leurs. Cette approche à la fois pédagogique et informative par le biais d’un médiateur de quartier se veut rassurante. Notre mission est d’offrir à ces gens un habitat digne, voilà la réalité et ce discours commence à être compris, ce qui fait que les choses se passent de manière simplifiée et beaucoup plus naturelle, sans forcément avoir nécessité de faire appel aux forces de l’ordre ». En ce sens de visibilité et contact permanents, une Maison de quartier ouvre officiellement ses portes en ce vendredi d’inauguration, permettant ainsi à tout un chacun de se rendre en ce lieu pour y quérir les renseignements dont il a besoin, en lien avec ce grand projet qui placera d’ici peu Doujani en qualité de premier quartier connecté de Mayotte. Une fierté qui n’est pas des moindres pour un montant qui l’est tout autant. Une petite ardoise évaluée à hauteur de 103 millions d’euros, dont une partie rentre notamment dans le cadre du Fonds de Résorption de l’habitat insalubre (RHI), soit une aide étatique de 30 millions d’euros auxquels se greffe bien entendu une participation européenne ainsi qu’un soutien du Conseil départemental de près d’1,5 million d’euros.
Quelques données-clés
La ZAC Doujani ya Messo ce sont donc au total 900 logements dont la construction sera prise en charge à la fois par l’Epfam — qui prévoit par ailleurs la construction de son nouveau et futur siège en ce quartier — mais également les entités que sont la SIM et AL’MA. Des bâtiments comportant par la même occasion des locaux de services, des commerces ou encore des bureaux dont le prévisionnel de début de travaux se cible pour 2024 et 2025*.
À ces logements s’imbriquent la construction de 2 écoles primaires (dont une de 20 classes et un début de travaux pour 2024) ainsi qu’un City stade. Une pleine réhabilitation de l’espace public offrant attractivité et viabilité du quartier avec, de surcroit, un volet environnemental sécurisant d’une part, la friabilité connue du sol de la zone et, d’autre part, protégeant et renaturant les espaces attenants à la rivière Mro wa Doujani.
Tout un sympathique programme en perspective à horizon 2030 offrant une fois de plus un nouveau visage et une belle valorisation de ce Grand Mamoudzou qui, rappelons-le et à la base, comptabilise 57 hectares de bidonville. Et pour élaborer des projets, il faut bien évidemment du foncier. Les Assises de la reconquête foncière, dont les conclusions seront dévoilées le 13 juillet prochain, offriront ainsi une visibilité plus accrue en ce sens, nourries de toutes les propositions qui ont été faites. À cela se greffe également la récente récupération de 23 hectares liés à la liquidation du Smiam (en plus des 45 hectares signés en septembre 2022) qui n’est pas pour déplaire au porte-feuille de son maire, rappelant que les fonds européens visés pour aménager et réhabiliter un territoire, ne peuvent être débloqués qu’à condition de présenter une maîtrise foncière concrète. Un travail de fourmi de mutualisation des moyens et de terrain qui porte peu à peu ses fruits et souhaitons que ça dure.
MLG