Une après-midi conviviale à Pamandzi !

Si les enfants arrivent progressivement et dans le calme, ce n’est qu’une question de temps avant que la température ne change ! C’est à peine si les divers intervenants présents sur place ont pu faire un petit discours d’introduction. Il faut dire que la jeunesse avait hâte de commencer cette après-midi 100% jeux et ambiance. Ce n’est pas Célia qui nous dira le contraire : « Je suis heureuse d’être ici, je peux sortir de la maison et jouer avec les autres. » Conclut-elle, à moitié distraite par son activité.

Célia, en train de jouer avec ses camarades

Le directeur de la bibliothèque a quand-même pu s’exprimer, notamment pour notifier à la jeunesse « l’importance de profiter de ce genre d’événements, mais aussi de s’instruire ». Après tout, le lieu d’aujourd’hui n’a pas été choisi au hasard.

Parents/enfants/médiateurs/cadis… Le parfait cocktail pour prôner le vivre ensemble

Oui, car c’était l’objectif numéro un de cet après-midi et de ces derniers mois, le vivre ensemble, en tout cas d’après Malika Bouti, conseillère conjugale et familiale à l’acfav. Nous nous sommes entretenu avec Toihiri M’hidine, cadi de la commune de Dzaoudzi-Labattoir et présent sur place. Il nous explique l’importance de cette collaboration « inédite » : « Il est important que nous travaillions tous ensemble pour améliorer l’éducation de nos petits. Il faut savoir que ce n’est pas seulement le père ou la mère qui élève l’enfant, mais toute la société. Dans notre temps, on se retrouvait aussi avec les plus anciens pour jouer, échanger, apprendre de la vie. Je ne dis pas qu’on pourra reproduire la même chose car la société a changé, mais se retrouver ainsi comme aujourd’hui, est une solution pour encadrer les enfants et leur faire adopter de bons comportements ».

Les cadis de Petite-Terre avaient fait le déplacement. De gauche à droite, le cadi de Dzaoudzi-Labattoir et le cadi de Pamandzi

Ça peut paraître étonnant vu son jeune âge, mais Saïd Bacar, un jeune présent à l’événement, partageait le même avis. Voici ses propos : « Moi je suis content d’être ici avec mes amis. On s’occupe de différentes manières et c’est mieux que de traîner dehors. Quand il n’y a rien à faire on a tendance à traîner et malheureusement on prend de mauvaises habitudes et un mauvais comportement. Les adultes ici sont bienveillants . » Très jeune et si mature.

Habiba Abdallah, mère de famille présente sur place, a elle aussi été emballée par l’événement. Elle nous en dit davantage : « Déjà, il faut dire que c’est une nouveauté et en temps que parent je suis assez satisfaite. Ça permet aux petits de s’éclater entre eux. En plus nous sommes vers la fin de l’année scolaire, c’est la période parfaite pour les occuper, j’espère qu’il y aura plus d’activités de ce genre ».

La course de gouni avait séduit bon nombre de jeunes

Les ateliers, il y en avait pour tout le monde

Jeux de sociétés, course de gouni*, ou même peinture, le choix était vaste. Nous nous sommes attardés sur l’atelier de peinture pour prendre quelques réactions, notamment sur la conception d’une fresque pour « valoriser l’amitié et le… vivre ensemble ! « . Malika Bouti avait troqué sa casquette de conseillère conjugale, pour devenir professeur d’arts plastiques. Elle nous en dit plus sur cette fameuse fresque et aussi sur les vertus de la peinture pour les plus jeunes : « Nous avons décidé de réaliser une fresque. Sur cette dernière, les enfants avaient pour but d’exprimer ce que signifiait le vivre ensemble pour eux. Je pense que l’art et la culture sont un language. D’ailleurs si vous regardez, la plupart des choses que les enfants écrivent, ce sont leur prénom, ou bien ce qui est représentatif de leur identité. Lorsqu’elle sera terminée, elle sera exposée devant la bibliothèque. » Sympa !

La « fresque de l’amitié » symbolisant le vivre ensemble

Amri, a fait partie de la conception de cette « fresque de l’amitié ». Il nous a livré sa réaction : « On a fait cette œuvre entre amis, ça a donc été très cool. J’ai bien aimé peindre et j’espère pouvoir faire des activités comme ça encore et encore. »

Quelques mots des organisateurs quand-même

Zaïdou Abdallah, coordinateur CISPD* à la Communauté des communes de P-T nous en dit un peu plus sur cet événement : « Cette après-midi jeux vient conclure plusieurs échanges faits tout au long de l’année entre les parents, les enfants, les cadis, les médiateurs et l’Acfav. Cette ambiance conviviale que vous voyez est la conclusion idéale d’une action qui aura duré plusieurs mois et qui aura à chaque fois attiré du monde. Nous remercions tous nos divers partenaires, notamment la commune de Pamandzi où nous sommes cet après-midi, mais aussi tous les autres acteurs qui nous ont aidé à réaliser nos objectifs. »

L’atelier peinture était co-animé par Malika Bouti et quelques médiateurs

Au total, plus de 140 individus, jeunes et moins jeunes, auront fait partie de cette aventure, notamment grâce au travail de « bouche-à-oreille » des médiateurs. Si le bilan est plus que positif, nul doute que meilleurs chiffres peuvent être espérés. S’unir pour éduquer nos enfants tous ensemble et leurs proposer divers conseils et activités; et si c’était LA solution pour nous faire espérer un meilleur avenir ?

 

Houmadi Abdallah

*Cadi : c’est le chef religieux, mais… il règle aussi divers litiges conjugaux et familiaux. Leur influence s’est quelque peu estompée, mais leur présence aujourd’hui montre qu’ils restent toujours aussi importants.

*ACFAV : Association Conditions Féminine Aide aux Victimes

*Course de gouni ou bien course ya ma gouni : gouni signifie « sac » en shimaoré. Le but de cette course est de rentrer ses deux pieds dans un sac et d’être… Le plus rapide, bien évidemment, c’est une course.

*CISPD = conseil intercommunal de sécurité et de prévention contre la délinquance

Partagez l'article :

Subscribe

spot_imgspot_img

Les plus lus

More like this
Related

Les députés adoptent la suppression des titres de séjour territorialisés en 2030

Les échanges houleux entre députés étaient à prévoir, qui illustrent la méconnaissance du phénomène migratoire à Mayotte. L’évolution est à souligner au sein du gouvernement où le curseur commence à bouger. La mesure doit être assise sur une lutte contre l’immigration clandestine efficace… ce qui reste encore à démontrer

Au lycée de la Cité du Nord, la possible fin des récréations embrase la communauté éducative

Entre la contestation de la suppression des récréations, des pannes informatiques persistantes et des locaux dégradés, les enseignants du lycée du Nord dénoncent une situation de plus en plus intenable.

Intercommunalités de France, Interco’ Outre-mer et l’association des intercommunalités de Mayotte alertent sur une « loi de programmation » sans programmation

Les présidents d'Intercommunalités de France, d'Interco Outre-mer et d'Interco 976 (Mayotte), alertent sur la contradiction majeure entre une volonté politique et le projet de loi qui doit la traduire. Ils soulignent que le texte, en l'état, ne s’apparente pas à une loi de programmation réelle et ne donne pas aux territoires les moyens de la mettre en œuvre, risquant ainsi de transformer une promesse d'avenir en une crise durable.

Air Austral déplore un manque de repères pour poursuivre sa croissance

Hugues Marchessaux, président du directoire d’Air Austral et président d’Ewa Air et Drissa Samaké, directeur général d’Ewa Air, ont dressé, ce mardi 24 juin, le bilan de l’exercice 2024-2025 des deux compagnies. Avec des résultats d’exploitation positifs, malgré les événements perturbateurs et les contraintes, l’avenir semble prometteur, mais le manque de visibilité à moyen et long terme, notamment sur les infrastructures, laisse planer le doute.