À l’image d’un interminable soap* américain qui a tout de même débuté en 2014, date à laquelle la dissolution de l’historique structure a été prononcée, le SMIAM a manifestement jusqu’à lors résisté, persisté mais semble, au final, enfin abdiquer. Une légitime, incontournable et saine capitulation administrativo-juridique, non sans mal, dirigée par l’actuel et efficace président Mouslim Abdourahaman, offrant donc au 17 communes de notre île, la répartition de 319 biens — sur un patrimoine total estimé en 2018 à 550 biens, soit une valeur de plus de 61 millions d’euros — étalés sur une superficie supérieure à 296 hectares.
Quelle providence sachant l’éternelle carte joker et problématique du foncier, systématiquement mise en avant, lorsqu’il est question de justifier le pourquoi du comment on ne peut construire, gérer ou développer certains projets.
Une 1ère phase et demi de cession
Après un transfert de près de 45 hectares de patrimoine à la commune de Mamoudzou, en septembre 2022 dernier, cette nouvelle et grande tranche de donation, qui semble sonner le glas du SMIAM — créé en 1979 — est donc essentiellement composée de bâti relevant d’équipement scolaires et sportifs (respectivement 63% et 33%). En plus de la valeur pierre à proprement parler, se greffe la plus-value purement foncière qui s’avère avoir été estimée à plus du double, soit un total de 1 74 229 667 euros. Un montant qui n’est pas des moindres, reflet de cette domination foncière qui plaçait jusqu’à lors le SMIAM en seconde position, derrière le Conseil départemental, comme le plus important propriétaire de terre de notre territoire; reflet de ses 30 glorieuses, ciblées grands chantiers publics, amplement méritées qui prévalaient pourtant d’un bel avenir à l’époque.
La suite des événements
En accord avec son calendrier initial, relatant une fin définitive de cette liquidation d’ici décembre 2024, l’actuelle présidence du SMIAM doit donc se pencher dans les mois à venir sur le restant, seconde phase, de ce patrimoine foncier estimé à 1 167 hectares. Un restant qui ne devrait pas être trop complexe à gérer car en indivision avec le Conseil départemental justement. Un Conseil départemental qui a récemment tranché faisant part de ses derniers souhaits relevant du « siège social, des actions du SMIAM à la SIM et quelques centaines d’hectares d’emprises foncières situés au Nord de Mayotte ».
Un tournant faisant disparaitre peu à peu cette emblématique structure « pilier du Département de Mayotte » qui n’aura pas manqué de rebondissements.
*Feuilleton télévisé populaire dénombrant de multiples épisodes