Avoir la chance d’observer ce géant des mers, au chant quasi hypnotique, est quelque chose qui ne relève pas du commun sachant que sa présence n’est jamais totalement acquise. Se positionner en tant qu’observateur privilégié doit aller de pair avec une respectueuse approche conscientisée et d’autant plus lorsque celle-ci se veut motorisée. Si ce discours de sensibilisation peut paraitre annuellement redondant, il ne semble malheureusement pas pleinement assimilé par le commun des mortels. En effet, le Parc naturel marin de Mayotte a déjà recensé depuis ce début de saison 2 individus présentant des blessures importantes ET récentes, au niveau de leur dos et de leur dorsal. Sachant le caractère fragile de leur posture, il est évident que le respect de leur quiétude est de mise et ce, sous condition.
Une réglementation nationale
Depuis 2021, il est une loi nationale relative à toutes les aires de marines protégées et les eaux mahoraises ne font pas office d’exception. C’est ainsi que, depuis notre lagon, s’étendant à la territorialité maritime de notre zone économique — soit une superficie globale de 69 000 km2 — toute approche de nos mammifères marins se veut strictement encadrée afin de préserver leur quiétude. Il est donc formellement interdit de perturber de manière intentionnelle, de poursuivre et/ou harceler une baleine, tout comme s’approcher à moins de 100 mètres. D’une vitesse limitée à 5 noeuds, seuls 2 navires maximum peuvent observer les baleines dans une zone variant de 100 à 300 mètres, dans le sens parallèle de leur nage (l’approche est interdite par l’avant et par l’arrière des mammifères marins).
Le manuel des bonnes pratiques de l’observation
Proposant des conditions propices à leur reproduction, notre lagon offre donc aux baleines à bosse de quoi répondre pleinement à leurs attentes annuelles . Ce cadeau de Dame Nature en lien avec notre hiver austral se doit d’être préservé le plus longtemps possible. Après une période de nourrissage dans les abondantes eaux froides de l’Antarctique, ces douces créatures viennent s’accoupler, mettre bas, se reposer et accompagner les premières brasses coulées de leurs baleineaux. Des activités de vie importantes qui se font sur réserve; raison double pour ne pas amplifier leur vulnérabilité.
Afin de profiter pleinement de ce spectacle vivant, le Parc naturel marin de Mayotte vous rappelle ce petit récap’ pour une bonne approche et belle observation :
- Si 2 bateaux sont déjà présents dans la zone d’observation, je me place du même côté qu’eux et patiente à plus de 300 mètres ;
- En entrant dans la zone d’observation, j’avance calmement vers les animaux à une vitesse maximale de 5 noeuds par les 3/4 arrières (jamais pleinement de face ou par l’arrière) ;
- Arrivé à 100 mètres des animaux, je ne vais pas plus près. Je les suis parallèlement à leur trajectoire, pas plus de 30 minutes, tout en respectant la vitesse maximale autorisée ;
- Si les animaux viennent à moi, pour leur sécurité, je débraye mon moteur le temps de l’observation (rappelons que s’ils ne viennent pas oui qu’ils s’éloignent, je respecte leur quiétude et je cherche absolument pas à les poursuivre) ;
- Je reste à bord de mon bateau et ne me mets pas à l’eau au risque de les déranger et de les faire fuir ;
- À la fin de mon observation, je m’éloigne calmement sans leur barrer la route.
Que faire si j’observe une baleine en détresse ou morte ?
Quelle que soit la posture de l’animal, restez à bonne distance et alertez le Réseau échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines (REMMAT) au 06.39.69.41.41. Dans la mesure du possible, restez sur place jusqu’à l’arrivée des personnes disposant des autorisations réglementaires pour intervenir sur ces espèces protégées.