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Mamoudzou

Mlezi au rapport ! 

Présentation à la presse, ce mardi matin, du rapport global d’activité 2022 de l’entité associative quasi historique, Mlezi Maoré, en présence de son directeur général, Hugues Makengo, au sein de son antenne d’Action éducative en milieu ouvert (AEMO) implantée à Mamoudzou. 

En qualité d’association, aucune obligation légale ne pousse Mlezi à dévoiler publiquement un quelconque document de ce type. Cette transparence est pourtant la pleine volonté de la direction afin de communiquer davantage sur les diverses et nombreuses actions, ainsi que les moyens octroyés, relatifs à ses 5 pôles majeurs que sont la Jeunesse, le Handicap, l’Insertion et Vie sociale, l’Accès aux soins et enfin, les Solidarités. Et bien que certains faits divers, plus ou moins récents, soient parvenus à entacher quelque peu les respectifs travail de terrain et expertise de ladite structure, il n’en demeure pas moins que le Capitaine Makengo — ex directeur territorial de la PJJ de Mayotte — et son équipage, gardent le cap. Une sorte de saine priorisation des besoins et enjeux de notre département, face à cet adage qui rappelle que « l’on peut faire 99 fois bien les choses et rendre service mais soyez certains que l’être humain ne se souviendra que de la 100ème qui comportait une erreur ou un refus… ».

Ghislaine Didier, Cheffe du service AEMO et Hugues Makengo, directeur général Mlezi depuis le 1er décembre 2022

Et niveau choses bien faites et solutions concrètes proposées, on peut dire qu’en plus de 20 ans d’existence, il y en a eu ! Tâchons de ne pas avoir la mémoire courte et « la puissance des impuissants » à employer l’Art de la critique face à l’humaine entièreté de ces 667 acteurs Mlezi Maoré.

Présentation et grandes lignes chiffrées

En 2022, Mlezi Maoré c’est au bas mot 50 établissements et services pour un budget de fonctionnement total de 36,4 millions d’euros. Il est à noter que les budgets les plus importants se veulent proportionnels à la dominante des pôles, plaçant ainsi en ’’première position’’ la Jeunesse et le Handicap (respectivement 33,8% et 33,2% de la budgétisation globale). À travers ces différents pôles et actions de terrain, ce sont 7 493 bénéficiaires directes et/ou accompagnements et suivis réguliers, 50 552 orientations en lien ou non avec la structure et près de 144 340 publics touchés par des actions collectives terrain de sensibilisation, concernant des parents, des lycéens ou bien même des jeunes dans la rue par exemple.

Présentation et découpages des budgets, des bénéficiaires, du nombre de services et de la masse salariale en 2022

À ce recensement purement numérique, s’ajoute les ouvertures et créations de nouveaux dispositifs. Ils sont 7 au total, répartis sur tout le territoire afin d’accentuer cet efficient choix d’implantation délocalisée et de promiscuité :

  • Un 3ème centre d’action médico-sociale précoce à Chirongui, rattaché au Pôle handicap ;
  • Un tout 1er dispositif médico-éducatif à Kangani, offrant ainsi une offre de scolarisation adaptée aux jeunes présentant un handicap ;
  • Une 1ère auto-école sociale et solidaire à Tsoundzou II ;
  • Un 5ème atelier et chantier d’insertion, situé à Combani et dédié à la mécanique automobile ;
  • Un 1er espace de rencontre et médiatisation à Doujani, permettant d’améliorer, voire de créer, des liens entre parents et enfants ;
  • Un établissement d’accueil premier et mise à l’abri (23 jours maximum) de mineurs non-accompagnés en danger à Acoua ;
  • Et enfin la mise en place, au sein de l’antenne Pôle Jeunesse de Combani, d’un dispositif de réunification familiale permettant ainsi d’organiser le ’’rapatriement’’de l’enfant auprès de sa cellule parentale, directement en son pays d’origine (Comores, Madagascar et même Afrique de l’Est voire Centrale).

    Pour Chacrina Moussa, la richesse des établissements Mlezi, c’est justement de proposer et mettre à disposition une équipe de professionnels pluridisciplinaires

Le Pôle Jeunesse 

Si nous devions aborder l’intégralité des pôles, antennes et sous-ramifications de Mlezi Maoré, clairement, une matinée présentation et bilan comme ce jour ne suffirait pas. Et les écrits se voudraient indigestement longs et non flatteurs au regard l’immense travail de la structure. Et c’est bien parce que le Pôle Jeunesse, sous la direction de Chacrina Moussa, représente la part majeure des activités de l’association, en plus du fait que nous ayons été reçus au sein du service d’Action éducative en milieu ouvert (AEMO), que nous allons nous arrêter plus en détail sur ce volet. Sachant d’autant plus le pourcentage important de mineurs sur notre territoire (près de 50%)… 

À travers différents dispositifs répartis sur 11 établissements/services spécialisés, pour 150 acteurs dédiés, les missions du Pôle Jeunesse s’articulent autour de 3 directions majeures que sont :

  • La direction des mineurs non accompagnés (MNA) ;
  • La direction des établissements de la protection de l’enfance ;
  • Et enfin, la direction des établissements judiciaires.

Qu’il soit question de jeunes mères mises en sécurité, ayant été confrontées de manière précoce à la maternité, ou bien de mineurs victimes d’atteintes physiques et/ou psychologiques de tout ordre, il est évidement que leur prise en charge ne peut être stérilement discutée ou débattue. C’est en ce sens qu’il est important de ne pas faire de raccourcis et diaboliser Mlezi en avançant sans fondement que leurs actions relèvent principalement d’un jeune public délinquant. Il est important de bien faire la distinction entre l’approche de prise en charge civile (victime) et pénale (délit), financée justement par la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ). Entre les centres éducatifs renforcés (CER) et les établissements de placement éducatif, il a été question de 37 bénéficiaires pour cette année 2022 (au regard des 2 478 bénéficiaires, tout service du Pôle Jeunesse confondu, comptabilisés en 2022). Jouissant d’une grosse et légitime équipe d’accompagnement, comme le souligne Thierry Lande, directeur des établissements judiciaires : « Mlezi porte l’unique solution de placement en établissement judiciaire pour les mineurs. Notre travail se veut d’accompagnement et de prévention afin de recadrer l’enfant dans le but justement d’éviter la récidive et le curatif. C’est un dispositif très spécial à Mayotte où une vraie action collective des services est là ».

Répartition et motifs d’entretien des 767 dossiers traités en 2022 par la permanence sociale au centre de rétention administratif (PSCRA) financée exclusivement par le Préfecture. Dispositif exceptionnel dans le cadre des procédures de reconduite à la frontière

Du côté de l’AEMO, financé par le Conseil départemental, ce sont 537 jeunes qui ont été pris en charge par ce service. Des mineurs passés devant le juge des enfants qui estime que leurs conditions d’éducation sont compromises pour motifs de grande précarité, de violence, de rupture familiale, de fugue, de déscolarisation… À l’issue, c’est une mesure d’accompagnement allant de 6 mois à 2 ans qui est statuée. Deux établissements d’accueil de ce type existent à Mayotte, un à Mamoudzou et l’autre Nyambadao. Le but étant de redonner un cadre sain et fixe, projet de vie compris, à ces jeunes, notamment au moyen du travail d’intermédiaire et de médiation proposés par les 12 référents éducateur, afin de renouer, voire créer des passerelles de dialogues avec la cellule familiale. Tout au long de cet encadrement évolutif, un compte-rendu est établi à destination du juge, incluant des préconisations.

Malgré sa majorité, Loubna (à g.) est toujours indirectement accompagnée mais surtout en lien avec son éducatrice référente, Zaoudjati Hamza. Un accompagnement qui lui a réellement apporté concret soutien, apaisement et redynamisation dans son projet de vie à construire

Pour Loubna, désormais âgée de 18 ans, re-scolarisée et ayant aspiration à devenir journaliste, il a été question d’une ordonnance de 1 an afin de l’aider à canaliser ses problèmes de sociabilisation et de gestion émotionnelle plutôt volcanique, notamment dans la sphère familiale. Accompagnée par Zaoudjati Hamza, elle a pu travailler sur ses traumatismes de l’enfance, s’apaiser, reprendre confiance en elle et repartir sur le bon chemin. 

Une structure qui monte en puissance et en besoins 

Quel que soit le service ciblé, il est évident que tous les pôles sont impactés par une pleine sollicitation, notamment au regard de l’approche démographique croissante, des publics en situation de handicap, toujours trop peu accompagnés mais également des mineurs déscolarisés (évalués entre 5 400 à 9 300 enfants selon la publication d’un rapport officiel publié en mars 2023 dernier). À cela se greffe aussi l’actualité sociale liée notamment aux décasages, aux reconduites aux frontières et à la rétention de mineurs en Centre de rétention administratif (CRA). L’année dernière, ce sont 767 dossiers qui ont été traités en ce sens, afin de déclarer ou non le statut de mineur isolé des enfants concernés et de déclencher par la suite toute la procédure escomptée et appropriée au cas par cas. Pour cet immense ensemble que représente Mlezi Maoré, il est évident que les besoins ciblent également des profils professionnels pluridisciplinaires; métiers médicaux, paramédicaux et sanitaires inclus.

Répartition des antennes et services Mlezi à travers tout le département

À cela se joint toutefois une approche cohérente d’accompagnement et de formation(s) en interne prodigués par les services de l’association afin aussi de palier avec efficace réactivité à ses aspirations et nécessité de développement. Les recrutements sont au rendez-vous alors si la motivation et le sérieux sont palpables, n’hésitez pas à vous rapprocher de l’association. C’est un métier, certes, intense mais avant tout humain et qui a du sens; et les objectifs 2023 devraient s’inscrire dans la même lignée si ce n’est plus, au regard des nombreux facteurs précités. 

Souhaitons à l’ensemble des équipes Mlezi de poursuivre avec pleine productivité, moyens logistiques et financiers, leurs nobles actions de solutions concrètes et de terrain pour les 20 prochaines années à venir…

 

MLG

Répartition par secteur géographique de notre île, des 416 mineurs pris en charge par le Service d’évaluation des mineurs non accompagnés. Dans 44%, les mineurs ne sont pas en total isolement familial.
Le travail des éducateurs référents se veut de sortir les jeunes en difficulté de leur environnement, de les encourager, de travailler leur socialisation et de préparer aussi un projet d’insertion pour ceux dont le décrochage scolaire est trop marqué. Les objectifs se fixent à la fois sur la Santé, la Scolarité et l’Insertion en plus d’un travail de médiateur pédagogue auprès des familles

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