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Immigration clandestine : Aux grands maux les grands remèdes 

Déploiement, ce jeudi matin, d’un impressionnant dispositif de contrôle et Sécurité publique, estampillé Gendarmerie nationale, à travers notre département dont celui de Tsararano qui a bénéficié de surcroit de la venue du préfet Thierry Suquet. L’occasion d’effectuer une pré-analyse des stratégies terrain Wuamsbushu déjà déployées et d’autant plus à quelques jours de la venue ministérielle de Gérald Darmanin et Jean-François Carenco.

Si vous comptez parmi ces (nombreux) résidents ayant été amenés à effectuer un déplacement matinal, vous avez très certainement pu croiser sur votre itinéraire une présence gendarmique. Jusque là, vous me direz, rien de bien nouveau sous les cocotiers sachant que cela fait un peu — et désormais — partie de notre quotidien. Il était pourtant question d’un déploiement global et simultané comptabilisant plus 150 gendarmes, répartis en 15 points de contrôle à la fois sur la Petite et la Grande-Terre. Une opération routière d’envergure qui a le mérite d’être soulignée, en parallèle de toutes les autres actions régulièrement relayées par les services de la Préfecture : « Il s’agit là d’une grosse opération menée par les équipes de la Gendarmerie, nous permettant d’être présents sur la totalité du département », introduit Thierry Suquet.

Des gendarmes mobiles de l’escadron de Chambéry contrôlent l’entrée sud de Tsararano

Une mutualisation globale des forces 

Chaque point de contrôle s’articule de la même manière à savoir, un positionnement stratégique sur un axe routier qui l’est tout autant, une couverture globale des entrées/sorties de la zone, notamment à heure de pointe et ce, dès l’aube. Pour Tsararano, c’est une partie des respectifs escadrons de Sélestat ( Bas-Rhin/Alsace ) et de Chambéry ( Savoie/Auvergne-Rhône-Alpes ) qui assurent la filtration du flux.

Colonel Jonathan Voisin

Près de 30 hommes présents depuis 5h30, remplissant leur mission de Sécurité publique, auxquels se joignent 2 brigades mobiles de secteur, renforçant ainsi l’effectif précité de 8 gendarmes supplémentaires. Ces unités mobiles permettent d’assurer un lien entre 2 postes fixes d’une même zone de contrôle, comme nous l’indique le colonel Jonathan Voisin : « Si des gens ne souhaitent pas obtempérer, ce sont les sections mobiles qui seront les primo intervenantes. Le reste du temps, ces brigades véhiculées sont également là pour de la Sécurité publique, approche pédestre et préventive de lutte contre la délinquance directement dans les quartiers, incluse. Cela permet d’aller à la rencontre des populations. Cette proximité est importante ».

En plus de tout ce dispositif se greffe un appui spécifique rattaché au Pôle OQTF ( Obligation de quitter le territoire français ) qui s’occupe de prendre le relais en cas d’interpellation de personne(s) contrôlée(s) en situation irrégulière : « Rentrant dans une procédure de reconduite à la frontière, ces personnes sont, dans un premier temps, amenées en Centre de rétention administrative (CRA) avant d’être renvoyées rapidement dans leur pays d’origine par voie maritime ou aérienne » précise le préfet.

Après l’interpellation d’une personne qui a dans un 1er temps menti sur son identité, puis s’est avérée en situation irrégulière confirmée, les gendarmes de l’unité mobile rédigent leurs premiers éléments de rapport avant la prise en charge de cet individu par les services du Pôle OQTF

Des moyens et outils conséquents

À l’image de ce monde qui évolue et se modernise, les forces de l’ordre assurent également une meilleure et efficiente réactivé de leurs missions, notamment au moyen d’outils dématérialisés. En effet, en plus d’un service préfectoral joignable par voie téléphonique, pour assurer le relais informatif état-civile et juridique d’un individu soumis au contrôle de sa régularité sur notre sol mahorais, les gendarmes sont également dotés d’une tablette afin d’avoir accès à la fiche globale d’une personne. Pour connaître ses droits de circulation donc, mais également savoir ci cette dernière fait l’objet d’une recherche. Il s’agit là d’actions sécuritaires simultanées au moyen de fichiers sources régulièrement actualisés. La perquisition d’un véhicule pouvant être également conduite si doutes il y a (stupéfiants, possession d’armes…).

Pour le général Olivier Capelle et ses troupes, tous ces dispositifs se veulent de porter un message fort contre l’immigration clandestine. En marquant de manière soutenue leurs présence et moyens d’action sur le terrain, les forces de l’ordre souhaitent montrer qu’il sera de plus en plus complexe d’évoluer illégalement sur le sol mahorais

Les contrôles routiers fixes c’est bien beau mais si les gens envisagent des itinéraires bis ? Cette interrogation, nous l’avons soumise au général Olivier Capelle : « Vous savez, notre réseau de circulation est finalement assez contraint, avec des zones de passage obligées. L’intérêt d’amener ces actions à des heures stratégiques de fortes mouvance, en des points de circulation précis, c’est de limiter forcément la marge d’action des personnes qui ont nécessité d’une manière ou d’une autre de se déplacer. L’option de se terrer quelque part et d’attendre avant de repartir peut être envisageable mais comme le dispositif est disséminé un peu de partout sur le territoire, le contrôle se présentera forcément ».

Dissuasives dispositions

En plus de ces actions terrestres qui effectivement appuient la présence soutenue des forces de l’ordre, il est aussi question H-24 de la lutte maritime contre l’immigration clandestine au moyen notamment de notre parc d’intercepteurs mais également de la présence d’une navette rattachée à la Gendarmerie maritime. À tout cela s’inclut désormais une couverture aérienne qui vient compléter le dispositif des radars. Des moyens plutôt impressionnants qui, bien que pouvant « être perméables » comme le souligne le préfet, permettent grandement d’identifier et de réduire la marge de manœuvre des passeurs et quand bien même certains arriveraient à se glisser entre les mailles des filets de notre lagon, ils seront très vite restreints par les dispositifs terriens.

Le préfet (chemise claire) confirme par les chiffres et les remontées terrain que les arrivées de kwassa ne sont pas plus importantes qu’avant. Les actions menées en mer et au sol contribuent fortement à dissuader les potentiels candidats à la traversée

Des actions de plus en plus dissuasives pour les profils en situation irrégulière, au regard de la complexité que cela représente en termes de praticité de vie quotidienne. Une opération globale plurilatérale, initiée à la demande des hautes et étatiques instances qui semble faire ses preuves aux dires des intéressés mais qui aspire avant tout à s’inscrire dans le temps : « Le ministre nous avait demandé d’accélérer les opérations de lutte contre la délinquance, l’habitat insalubre et l’immigration clandestine (…) Nous avons obtenu beaucoup de renforts pour la mise au concret de tout cela. Sa venue sera effectivement l’occasion de tirer les bilans de ces renforts » nous précise Thierry Suquet, avant de prolonger son allocution  :

Double, voire triple vérification de l’identité réelle, du visage et du justificatif obligatoire

« L’objectif qui m’a été demandé c’est de poursuivre ce que nous mettons en place; alors pas obligatoirement dans les mêmes formats et les mêmes formes qu’actuellement (…) mais cela se veut de durer dans le temps. Il vient (ndlr Gérald Darmanin) regarder ce qui s’est déjà passé, pour en tirer avec nous les éléments de conclusion nécessaires pour continuer sur cette lancée ».

Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin et le ministre délégué en charge des Outre-mer Jean-François Carenco seront sur le sol mahorais à compter de ce samedi 24 juin pour une durée express de 2 jours.

MLG

Les moyens se veulent plutôt dissuasifs…
Vérification de ce véhicule présentant manifestement une dégradation matérielle au niveau de sa vitre arrière gauche. Le général Capelle et le préfet sont une fois de plus en pleine immersion terrain

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