1 200 chevaux supplémentaires au service de la protection de nos eaux 

C’est dans le cadre d’une introduction à la presse qu’étaient dévoilés, ce vendredi 5 mai en fin d’après-midi, les 2 nouveaux intercepteurs voués à agrémenter la flotte des conjointes unités maritimes, Police aux frontières et Gendarmerie nationale, basées en Petite-Terre.

C’est beau, ça brille, ça sent encore le neuf et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça pousse ! Et pour cause : 2×300 chevaux sous le capot pour chaque embarcation. Deux semi-rigides de 12 mètres, respectivement baptisés Dharubba et Titan, issus d’une cuvée nouvelle génération en provenance des chantiers navals du constructeur français Sillingerbasés dans le Loir-et-Cher — dédiés aux polyvalentes missions techniques des professionnelles et militaires. De jolis outils de travail évalués à 700 000 euros par unité élaborés selon les besoins précis des missions de nos forces de l’ordre en eaux mahoraises.

Le nouvel intercepteur de la brigade maritime de la Gendarmerie nationale

Mais pour faire quoi de plus au juste ?

Pas plus mais surtout mieux et davantage moderniser les respectives unités concernées qui oeuvrent H24, dans les eaux intra et extra lagon, allant jusqu’à 12 nautiques de nos côtes (soit près d’une vingtaine de km). Parmi la flotte totale qui comprend 9 embarcations, ces 2 nouveaux semi-rigides, parfaitement adaptés selon les dires du Commandant de groupement de gendarmerie départemental, viendront se substituer à 2 de plus anciens : « On ne peut et on n’a besoin d’accentuer les 3 rotations permanentes actuelles; il y a aussi la contrainte des moyens humains » notifie le général Olivier Capelle avant de poursuivre : « Ce type d’engin nécessite une qualification particulière, sachant qu’il s’agit d’un pilotage d’embarcation sur-motorisée. Armés d’un équipage de 4 gendarmes, là aussi obligatoirement formés, ces bateaux ont été conçus pour aller vite sur l’eau, notamment pour la détection de kwassa, et être en mesure de transborder rapidement des personnes et marchandises ». Des interventions variées confirmant la présence maritime de l’État français en cette zone économiquement pauvre — sujette aux mouvances migratoires de plus en plus marquées — Canal Mozambique / océan Indien, pour des patrouilles, interception et sauvetage en mer* renforçant le caractère prioritaire basé sur « la vie humaine » comme tient à le rappeler Thierry Suquet, préfet de Mayotte.

(de g. à d.) Thierry Suquet, préfet de Mayotte et le général O. Capelle, commandant du groupement gendarmerie de Mayotte

Bien que les conditions actuelles soient restreintes, la lutte contre l’immigration se poursuit…

Sur un fond d’intimidation, sentant la légère crise diplomatique franco-comorienne, les réactives reconduites à la frontières, tout comme les liaisons maritimes inter-archipel Mayotte-Comores — assurées par la compagnie SGTM — se voient restreintes, voire à l’arrêt total, depuis près de 2 semaines.

Arrêt complet des rotations maritimes de la SGTM

Une impasse administrativo-logistique engendrant une gestion de capacité d’accueil, sur le fil du rasoir, des respectifs centre de rétention administrative (CRA) et locaux de rétention administrative (LRA) déjà remplis à 61% auxquels s’ajoutent tout de même 40 places supplémentaires, aussi au regard des récentes instructions qui avaient été formulées par le tribunal administratif à l’encontre du préfet. Il est à noter, selon les dires du précité, que depuis le 24 avril dernier, il semblerait que les arrivées de kwassa kwassa se veuillent faibles; une diminution s’expliquant par le dispositif actuel allié tout de même aux fortes houles de la saison; quoiqu’il en soit « c’est une bonne nouvelle de savoir que moins de gens risquent leur vie actuellement », souligne Thierry Suquet. De rares interceptions, 5 dernièrement, pour lesquelles les occupants, après prise en charge médicale, se voient dans l’immédiat placés en CRA auxquelles s’ajoutent des « fauteurs de troubles » à l’ordre public et des sortant de prison sans visa et/ou autorisations françaises.

Le préfet par le hublot de poste de pilotage

Pour les personnes qui ne sont pas placées en rétention, une notification de quitter le territoire (OQT) leur est transmise avec une obligation d’assignation à résidence (adresse officielle vérifiée en amont) ainsi qu’un marquage de présence en lieu limitrophe domicile pénalement dédié (police ou gendarmerie), plusieurs fois par semaine. En cas de non respect des consignes et de seconde interpellation, les concernés sont immédiatement placés en CRA.

Concernant les individus d’autres nationalités, sortant du cadre et des problématiques politico-diplomatiques énumérées en amont, les reconduites se poursuivent. Des chiffres moindres certes mais tout de même soulignés par les autorités compétentes, réaffirmant la volonté du Gouvernement français dans sa lutte contre l’immigration illégale et du même traitement pour tous qu’elle semble accorder. À ces actions se greffent également des combats parallèles notamment contre le proxénétisme, la fraude documentaire ou encore les marchands de sommeil. Un travail complémentaire plurilatéral, basé sur une mutualisation des moyens aussi pour une lutte efficacité long-terme contre la clandestinité et ses ramifications.

Le second et nouveau intercepteur rattaché à la brigade maritime de la Police nationale

Cette opération de communication supplémentaire fut également l’occasion de faire un point à J+14 Wuambushu. Bien qu’il n’ait été communiqué de chiffres officiels au regard des arrestations et interceptions globales ainsi que des reconduites, le préfet a tout de même tenu à réaffirmer sa pleine satisfaction au regard de la fermeté des récentes réponses pénales et judiciaires qu’il estime exemplaires, notamment concernant le volet des passeurs récidivistes.

 

MLG

*D’un capacité maximale estimée à 24 pax, les embarcations concernées peuvent tout à fait prendre davantage de personnes s’il est question d’une situation de secours.

3 des 4 membres d’équipage de la brigade nautique côtière gendarmerie de Pamandzi

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