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Mamoudzou

Seconde matinée bilan circulation alternée 

Réveil aux aurores comme la majorité des résidents vivant en dehors de la zone du Grand-Mamoudzou. Ce mardi 20 juin marque la deuxième journée de la mise en route de l’arrêté municipal du chef lieu économique de notre île qui fait tant polémique. Nous avons voulu nous imprégner de l’ambiance matinale en différents points de circulation, navettes Cadema grandement incluses.

C’est depuis le village d’Hajangoua, en zone sud, que le premier bus de la Cadema de 4h30 entame les festivités. Il fait encore nuit mais les usagers se veulent en nombre. Sans surprise, ce sont bien entendu ces premiers créneaux horaires qui sont pris d’assaut jusqu’aux alentours de 6h30. Et bien que le phénomène de nouveauté, allié à divers autres facteurs, se voulait discutable en la première journée, qu’on l’accepte ou non, en toute et saine objectivité, ça fonctionne. N’en déplaise aux éternels insatisfaits râleurs et spécialistes de la critique 2.0 derrière leur écran, eh bien ça roule ! Ça roule plutôt bien même et la réactivité des services de mobilité de la Cadema y est pour beaucoup, c’est indéniable.

Nanguy A. chauffeur : « Les gens doivent pouvoir se coordonner pour ne pas arriver en masse. Il y a des navettes toutes les 15 à 30 minutes, pas la peine de stresser »

J’en prends pour exemple cet incident matinal qui nous a été rapporté au niveau de l’arrêt de Tsararano — vers les 4h45 — où, déjà excédés de voir cette première navette quasi pleine, du point de départ précédent, les usagers ont tout bonnement décidé de bloquer la route afin de faire valoir leur mécontentement. L’information ayant été très vite relayée aux hautes et compétentes instances escomptées, un bus supplémentaire de renfort est venu se greffer à la rotation. Cette flexibilité est un engagement pris par les équipes de la Cadema, comme nous l’avait confirmé Fabien Trifol, lors d’un précédent entretien. Et l’on peut confirmer que la parole est tenue.

Dalila, agent médiateur assure le comptage et les consignes de sécurité

Un dispositif complet 

Dès l’arrivée en zone de stationnement, nous sommes accueillis par les services de sécurité qui gèrent le positionnement cohérent et stratégique des véhicules. Ils sont au minium 2, soutenus par des agents de surveillance de la voie publique (ASVP). Et bien qu’il fasse terriblement sombre en ces prémices matinières, soyons honnêtes, leur présence est rassurante; sachant d’autant plus leur communication continue avec leur respectifs PC. Du côté de la logistique Cadema, ce sont des agents médiateur et information du groupe Transdev qui assurent la distribution des tickets, la fluidité du traffic humain dans les navettes mais également la part consignes et civilités pour un agréable voyage à bord. En somme, on ré-apprend aux gens à respecter son prochain, à mettre son portable en mode silencieux et à porter des écouteurs si l’on souhaite regarder des vidéos. Un vrai travail de pro qui n’altère en rien les gentillesse et disponibilité de ces respectives personnes rencontrées tout le long du parcours tels Dalila et Anziz, positionnés à Tsararano et sur le terrain depuis 4h : « Nous régulons volontairement le nombre de tickets donnés afin de ne pas créer d’inutiles bouchons humains. Les bus se veulent réguliers, il faut juste que les personnes comprennent qu’il y a des horaires et qu’il faut les respecter, tout comme on respecte l’ordre d’arrivée ».

Un rapport de suivi est établi et transmis entre les norias de sécurité pour chaque parking surveillé

Du côté du parking d’Hajangoua, ce sont Said A. et Ibrahim qui assurent la surveillance des véhicules depuis la pré-aube et ce, bien avant le départ du premier bus. Ils resteront jusqu’à la mi-journée avant de passer le relais aux équipes qui assureront la continuité du service jusqu’au départ du dernier usager, vers les 19h/19h30.

Un public plutôt conquis

Qu’il soit question de têtes nouvelles par force des choses ou bien d’usagers quasi émérites, les avis se veulent à majorité, et sans surprise, positifs : « Mon épouse et moi même habitons Sada. Nous avons pris l’habitude de venir en co-voiturage jusqu’à Tsararano et de prendre par la suite la navette jusqu’au centre de Mamoudzou. C’est bien plus agréable, moins stressant et moins physique aussi pour les articulations car dans les embouteillages, les douleurs au niveau cheville et genou se font ressentir à force de jouer avec les pédales » nous partage Moussa.

Il fait encore bien nuit au départ de ces premières navettes

Pour Mohamed, rencontré à l’arrêt de la Barge et résident de Barakani, c’est un soulagement physique et pécuniaire : « Entre les frais d’essence et de parking, je vous le dis, c’est plus de 200 euros d’économie. Hier nous avons vu une vague de nouveaux passagers un peu indisciplinés mais avec les consignes de sécurité données en début de trajet, on constate déjà la différence aujourd’hui et c’est vraiment plaisant. Pour rien au monde je ne reprendrai ma voiture pour aller travailler et j’ai plutôt hâte d’essayer les navettes maritimes qui ont été annoncées ».

Mohamed plus que satisfait…

Sur la zone de Passamainty, le traffic navettes et passagers se voulait plutôt calme, gage que le renfort octroyé et anticipé a fait ses preuves . Ce sont Camar et Daroussi, travaillant sur Kawéni, qui ont décidé de tester pour la toute première fois ce dispositif gratuit : « Sachant que je n’ai pas autorisation à circuler aujourd’hui, nous nous sommes dit que nous allions jouer le jeu avec mon collègue. Nous n’avons entendu que du bien alors pourquoi pas ! Le parking est facile d’accès, il est bien surveillé, allons-y »…

Par leurs collègues de travail, Daroussi et Camar (de g. à d.) ont entendu parler de ces navettes et ont tenu à les tester pour la 1ère fois

Les contrôles de circonstance

C’est donc passés les arrêts principaux desservis par le réseau navette Cadema que nous retrouvons les équipes de la Police municipale en charge de faire appliquer au mieux ces restrictions d’accès à la ville de Mamoudzou. Jour pair, éviter de commettre un impair ! Les mesures se veulent avant tout informatives et relativement souples pour cette première semaine, comme nous le confirme Anfane M’Dogo, Directeur adjoint prévention sécurité urbaine que nous retrouvons au check-point de Kawéni : « Dans l’ensemble, les gens se veulent relativement disciplinés. On a toujours quelques éternels réfractaires mais ça va. Le trafic s’en ressent déjà. Les barrages ralentissent quelque peu le flux mais l’équipe des 16 agents mobilisés est efficace. Notre approche est dans l’immédiat préventive mais, dès la semaine prochaine, nous durcirons un peu plus les choses ».

Contrôle des plaques impaires à la sortie de Passamaïnty, non autorisées à circuler ce jour

Les mesures dérogatoires concernent les résidents des 5 villages du Grand-Mamoudzou, les 2 et 3 roues, les personnels de santé, de secours et de sécurité sur présentation d’une carte professionnelle, ainsi que les véhicules professionnels sur présentation de la carte grise. 

Pour Inzou, croisé à l’entrée de Tsararano vers 9h30, livreur de médicaments sur la zone sud ayant son entrepôt sur Kawéni, le contraste est déjà saisissant : « Oui, il y a un peu plus de monde à l’amorce de la ligne droite au niveau du rond point de la zone Nel mais clairement, on roule beaucoup mieux, c’est vraiment appréciable ». Cette sensation, Nadia, résidente dérogataire rencontrée au barrage contrôle de Passamainty, la partage totalement : « C’est vraiment le jour et la nuit, il faut continuer dans cette voie là. Par la solidarité, le co-voiturage et les transports en commun, on revit enfin ».

Les transports en commun ont se mérite d’offrir le temps d’observer le paysage et notamment ce joli lever de soleil sur notre lagon

Un arrêté décrié mais qui semble faire ses preuves au regard de notre petit caillou où la décentralisation apparaît de plus en plus inéluctable. Un département victime de son succès économico-démographique où la moyenne des véhicules neufs, nouvellement immatriculés tournoie autour des 2 300 plaques, selon les chiffres de l’Insee** de ces 4 dernières années, sans compter ceux d’occasion déjà existants ou bien ceux arrivant par containers.

Le contrôle se veut efficace aussi au niveau de l’entrée nord de Kawéni

Il est évident que notre île ne peut pousser indéfiniment ses murs ni même ses routes, soyons lucides. Les solutions miracles n’existent pas mais il est impératif d’y trouver efficientes alternatives, en plus de prises de conscience. En attendant le 21 juillet prochain, prévoyez une marge de manoeuvre, arrivez à l’heure à votre arrêt et sinon, préparez une bonne playlist pour le covoiture avec vos collègues ou voisins ! Et pour la Cadema, souhaitons l’amplification des navettes aux heures rouges escomptées et que cette initiative porte aussi ses fruits auprès des autres territoires interco, tout comme le développement d’un respectueux réseau maritime et/ou de pistes cyclables sécurisées (liste non exhaustive).

 

*Du 19 juin au 20 Juillet 2023 inclus. L’arrêté prévoit l’alternance de circulation entre les véhicules de plaque d’immatriculation pair ou impaire de 5h à 19h sur la zone couvrant les villages Kawéni, Mamoudzou centre, Cavani, M’Tsapéré, Passamaïnty. 

** 2022 : 2 556 plaques / 2021 : 2 790 plaques / 2020 : 2 161 plaques / 2019 : 2 316 plaques

Ce mardi matin, malgré la densité de circulation centralisée vers les 7h/8h, on finissait de peindre l’arrêt destiné aux navettes Nord Cadema, arrêt Mayotte la 1ère/Hauts Vallons
Youoïda, agent médiateur Transdev sur le stop de Passamaïnty qui communique régulièrement avec son PC pour toute réactive remontée
Les usagers montent tranquillement dans leur navette 15 minutes avant départ du côté d’Hajangoua
Adidja, conductrice méticuleuse et seule petit bus de cette ligne Nord Cadema
Le parking principal de l’arrêt Tsararano se veut bien rempli. Il en existe un second un peu plus loin au niveau du marché
Anfane M’Dogo, Directeur adjoint prévention sécurité urbaine de Mamoudzou
Nassur Soulaimana, chef d’équipe chez Transdev et à la gestion des personnels terrain médiation et information

 

Cette automobiliste non autorisée à rouler ce jour pensait que l’arrêté prenait effet à partir du rond point Baobab. Les équipes de la police municipale situées à Passamaïnty ont été conciliantes et informatives demandant au véhicule de faire demi-tour
Inzou, livreur de médicaments constate déjà les effets positifs de circulation ce qui simplifie grandement une partie (routière) de son travail
(de g. à d.) Said A. et Ibrahim, super agents de sécurité sérieux et accueillants
Les contrôles se suivent et se ressemblent
Pensez à bien conserver votre ticket pour le trajet retour
Bon voyage !

 

 

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