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Mamoudzou

Réussite des prépa écoles de commerce et implication des élèves saluées par le recteur

C'est un petit scoop : alors que depuis trois ans, le rectorat parie aussi sur l’excellence à Mayotte, à Sada, 11 élèves sont admissibles aux grandes écoles de gestion. Aux Lumières on remettait des prix de l’adhésion aux valeurs républicaines.

Depuis 2021, le lycée de Sada abrite deux parcours d’excellence : la 1ère classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE), et lancée avant elle, la classe préparatoire Economique Commerciale Générale (ECG) pour les candidats aux grandes écoles de commerce. Ils étaient onze à avoir planché en avril dernier sur les concours d’entrée, pour décrocher des écoles de renom, Kedge Business School, HEC, EDHEC, Rennes School of Business, EM Lyon, ESSEC, etc.

Et la bonne nouvelle est tombée la semaine dernière : ces élèves bûcheurs sont tous admissibles, comme nous le confirme le recteur Jacques Mikulovic : « Les onze élèves de la prépa ECG ont tous décroché au moins un oral dans une école. » Des oraux qui sont organisés sur le mois de juin jusqu’à début juillet. Bonne chance à eux !

C’est peut-être le parcours qui attend les élèves qui étaient couronnés ce vendredi au lycée des Lumières. Durant deux jours, le rectorat a mis en avant les élèves les plus méritants, car les plus impliqués dans des actions citoyennes, et leurs parents.

Une classe lauréate du Concours national de la Résistance et de la Déportation

L’école, lieu de défense des valeurs républicaines

Une cérémonie qui se tenait au lycée des Lumières, inaugurée par le discours du recteur Jacques Mikulovic. Pas de lecture des notes qui lui avaient été préparées par Laetitia Fayolle, Inspectrice d’académie d’Histoire-géographie, mais face à un auditorium rempli, l’incitation à s’approprier les valeurs de notre pays : « Il faut prendre conscience des valeurs de la République, et les défendre, c’est cela qui doit vous porter. Elles vous donnent un socle de connaissances pour vous construire. Il y a beaucoup de cérémonies républicaines en Petite Terre, dont la victoire de 1945, vous êtes invités à y participer. Cela force à s’interroger sur l’humanité et la direction que l’on a envie de lui donner. »

Un discours « pas académique », relevait l’IPA d’Histoire, qui prenait le relais : « Cette cérémonie est organisée autour des valeurs de l’école, merci aux parents présents, il faut encourager l’engagement des élèves dans ces concours. Ce sont des cérémonies ni désuètes, ni surannées », en l’illustrant par l’émotion et la solennité retranscrites par Anatole France, « le jour de la distribution des prix, nous étions méconnaissables, Fontanet et moi. Cela tenait, sans doute, à ce que nous étions peignés. Nos vestes neuves, nos pantalons blancs, la tente de coutil, l’affluence des parents, l’estrade ornée de drapeaux, tout cela m’inspirait l’émotion des grands spectacles ». Une plongée dans l’école du 19ème siècle.

Laetitia Fayolle invitait les jeunes à s’investir dans leurs études, « elles vont vous donner les clés pour construire votre avenir. Et à la question habituelle de l’avenir de la planète, je dirai plutôt, quels enfants allons nous laisser à notre planète ?, en étant convaincue qu’ils seront meilleurs que nous. »

« Des personnes courageuses »

Les deux élèves lauréates et leurs enseignants du collège Zakia Madi

Le premier prix « Samuel Patty » soutenu par l’association des professeurs d’histoire géo, disciplines de l’enseignant assassiné, portait logiquement sur les conséquences des fake news, des manipulations, des images modifiées par Intelligence artificielle. Ce sont les 1ère Bac de Français international du lycée des Lumières qui l’emportaient et recevaient une attestation de citoyenneté.

L’un des plus anciens, le Concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD) est ouvert aux collégiens de troisième et aux lycéens en France, il rassemble de 35.000 à 60.000 élèves par an. Le thème de cette année portait sur « L’école de la Résistance – Des jours sombres au lendemain de la Libération 1940-1945 »

Pour les collèges et les lycées, deux catégories, individuelle, et production collective. La première est décrochée par trois lycéennes de Dembéni, alors que pour la seconde, ce sont les Terminales du lycée des Lumières qui s’illustrent pour le choix d’utiliser des marionnettes retraçant la montée du maréchal Pétain et la diffusion par la force des idées collaborationnistes dans les écoles. « Nous avons mené une enquête approfondie sur les enseignants résistants, les documentaires de l’époque, les œuvres d’art, tout ça pour comprendre les attitudes des enseignants et des élèves sur cette période. Des personnes courageuses », rapporte Fatoumatia, une des élèves de la classe.

Des représentants des anciens combattants étaient présents à la cérémonie.

Un maréchal Pétain en marionnette, au milieu d’une classe

Chez les collégiens, en individuel, ce sont à nouveau des filles, deux élèves du collège Zakia Madi de Dembéni, qui ont été les meilleures, alors qu’en collectif, ce sont les collégiens de Halidi Selemani de M’gombani qui l’emportent pour leur implication dans une vidéo sur l’école de la Résistance, « Les pas des étoilés ». Ce sont les pas qui résonnent dans les couloirs de tous ces élèves qui ont commencé à porter l’étoile jaune avant de disparaître les uns après les autres des bancs des écoles. Chez les actrices et acteurs en herbe, c’est la révolte qui domine, « on en a marre de toute cette hypocrisie, on veut vivre », comme pour porter sur leurs frêles épaules la revanche de l’Histoire de tous les disparus. Une façon de rejoindre le journaliste Pierre Brossolette qu’ils citaient, « Résister ! C’est le cri qui sort de votre cœur à tous, dans la détresse où vous a laissés le désastre de la Patrie », et qui s’était suicidé alors torturé par la Gestapo.

Des élèves à la fois impliqués et respectueux, « nous sommes très honorés d’être là », à chaque prise de parole, un peu comme en écho aux propos introductifs du recteur.

Anne Perzo-Lafond

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