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mercredi 22 janvier 2025

Comores : le pays entre dans une période pré-électorale

Une opération de révision des listes des électeurs a démarré dimanche 28 mai. Pouvoir et opposition se défient par rassemblements politiques interposés. Les deux camps, avec la société civile, dénoncent collectivement l’opération Wuambushu. Mais le processus électoral lancé risque de tordre le cou au plan de mobilisation contre cet évènement toujours en cours à Mayotte. Le premier tour des élections du président et des gouverneurs des îles devrait avoir lieu avant la fin de l’année.

Les Comores entrent dans une période pré-électorale qui devrait aboutir à l’élection du président de l’Union et des gouverneurs des îles et à leur investiture le 26 mai 2024. Dimanche 28 mai, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et le Centre national de traitement des données électorales (CNTDE) ont lancé officiellement les opérations de révision des listes électorales à Anjouan, à Mohéli et à la Grande-Comores.

«Il s’agit de corriger les listes existantes, radier les décès, enrôler de nouveaux électeurs, procéder à des modifications de résidence et disposer d’un fichier électoral actualisé», a souligné le président de la CENI, Idriss Ben Said Ahamada, juriste de formation et chef du département juridique de l’Assemblée nationale. «Les cérémonies de lancement des opérations de toilettage ont été lancées simultanément dans le pays et prendront fin le 17 juillet prochain», a-t-il ajouté.

Une campagne électorale en perspective

Des opposants dans une réunion publique à Moroni

Le nombre d’électeurs aux Comores est aujourd’hui estimé à 318.000.

En attendant, les partis et les mouvements politiques des deux bords fourbissent leurs armes en prélude à ces échéances électorales décisives. Le Front commun des forces vives, opposé au pouvoir d’Azali Assoumani, a mobilisé ses militants samedi 27 mai dans un foyer plein à craquer à Moroni avec deux grands mots d’ordre : la libération de l’ancien président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi condamné à la prison à vie et l’alternance politique aux Comores. «Ce régime doit partir, à vous les citoyens de le faire. Et nous allons retrousser les manches, nous allons nous battre par tous les moyens, préparez-vous dans vos villages et dans vos régions», ont-ils lancé, estimant que le pouvoir a démissionné dans son «devoir de s’opposer objectivement et ouvertement à l’opération Wuambushu».

L’opération Wuambushu au second plan ?

Le parti présidentiel mobilise ses militants au sud de Ngazidja

Du côté du parti d’Azali Assoumani, l’heure est à la mobilisation et à l’enrôlement des militants dans les circonscriptions électorales. Dimanche 28 mai, le parti présidentiel avait organisé une séance d’enregistrement de nouveaux membres dans ses rangs dans la localité de Malé au sud de la Grande-Comores dans un foyer bondé de monde. La même activité sera organisée dans les différentes régions du pays pour, dit-on, sensibiliser les militants et préparer le prochain congrès du parti. «Nous allons cultiver une campagne civique, et non invectiver les gens. Que les uns et les autres se préparent aux prochaines batailles électorales», ont également lancé les responsables du parti au pouvoir qui estiment que les opposants se limitent à « des discours sans visions ni contenus ».

Les deux camps, avec la société civile, dénoncent collectivement l’opération Wuambushu. Mais le processus électoral lancé risque de tordre le cou au plan de mobilisation contre cet évènement toujours en cours à Mayotte et qui est vivement dénoncé par la presse locale ici. Le premier tour des élections du président et des gouverneurs des îles devrait avoir lieu avant la fin de l’année, selon le calendrier de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). La dernière élection aux Comores remonte au 24 mars 2019 avec la réélection contestée d’Azali Assoumani.

A.S.Kemba, Moroni

Légende photo 1 : Lancement du recensement des électeurs à Anjouan
Légende photo 2 : Des opposants dans une réunion publique à Moroni
Légende photo 3 : Le parti présidentiel mobilise ses militants au sud de Ngazidja

 

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