Ils sont près de 300, issus de la France hexagonale et ultramarine, à concourir pour cette édition 2023, marquant par la même occasion, le symbolique anniversaire des 10 ans de la création de ce bel événement ayant pour objectif majeur « d’améliorer la vie en société ». Cette année, c’est donc le thème « Semer la paix, ou l’art de prendre soin au quotidien » qui a été soumis aux jeunes, 3 mois en amont, telle une sorte de sujet philo pour lequel les concurrents sont invités à faire pleinement appel à leur imagination, leur créativité et ce, quel qu’en soit le support choisi.
Et quel symbolique sujet pour notre île, au regard du calendrier et de cette amorce de mois sacré pour l’Islam !
Parce qu’il est avant tout question de valorisation
Sans jouer les bouddhisto-psychalistes de comptoir, abordant la théorie du sociomètre, il n’est guère un scoop que de reconnaitre qu’en chaque construction d’un être (adulte) en devenir, l’approche psychologique et sociale est aussi une conséquence directe d’un vecteur lié à sa propre conscience de valorisation; à sa propre estime. Et de cette estime individuelle découlera l’ouverture d’esprit, la bienveillance, le respect collectif et la prise de décision de construire un chemin de vie selon ses propres bases. Des bases bien souvent fragiles, discutables voire même sombrement douteuses lorsqu’elles ont étaient échafaudées dans des carences émotionnelles familiales, logistiques, juridiques voire mêmes pécuniaires. Et c’est justement pour oeuvrer concrètement à son échelle, et à taille humaine, que l’antenne AA de Mayotte — créée en 2008 — propose diverses activités éducationnelles, préventives, certifiantes et même d’accueil afin de lutter contre la fatalité d’un sillon tirant majoritairement sur les phonèmes de bande et la violence. Ils étaient 2 000 jeunes l’année dernière à être passés entre les murs des différents services de l’association.
À l’énergie initiale d’une re-mobilisation et dynamisation pour l’apprentissage des savoirs de bases, à destination d’un public bien souvent en décrochage scolaire, se greffe également des ateliers moins formels, plus artistiques donnant matière à l’individu à s’exprimer, extérioriser, parfois même, se révéler : « Lorsqu’il n’y a plus l’appréhension de la barrière de la langue mal maîtrisée, ces activités permettent justement que les messages passent mieux. Les résultats sont même assez bluffants », nous confie Guillaume Jeu, directeur de la fondation AA de notre territoire. Et c’est bien parce qu’il existe une réelle implication et un sérieux de la part de ces jeunes et ce, de l’imagination à la concrétisation d’un projet, que l’antenne mahoraise a souhaité renouveler sa participation au concours national artistique.
Des œuvres exposées virtuellement mais pas que…
C’est donc au total 29 groupes, issus de 26 établissements à travers la France, qui présentent au grand jour, et au monde, leurs respectives créations. 29 œuvres marquant l’engagement et les aspirations portés collectivement envers la Paix, relevant de la peinture, de la sculpture, du numérique, de l’origami, de la poésie ou encore du chant; disponibles à même le site national d’Apprentis d’Auteuil telle une visite virtuelle et introductive qui pourra être suivie jusqu’au mardi 4 avril 2023 prochain, date de la pleine consécration, marquant le vernissage officiel de l’exposition réelle qui se déroulera en début de soirée en le non moins célèbre Hôtel de Ville de Paris. À l’issue de cette ouverture officielle (et gratuite), déjà annoncée par tous les sites culturels parisiens, se succédera la remise des prix et notamment celui du Public pour lequel, tout un chacun est invité d’ores et déjà à porter sa voix.
Pour nos ambassadeurs mahorais de la Paix, ça n’est pas une mais deux oeuvres* qui ont été pensées, écrites, élaborées, conçues et concrétisées par la vingtaines d’artistes en herbe rattachés à la fondation. Un travail mutualisé pour lequel il a fallu apprendre à unir les forces, la différence, la tolérance et la patience permettant ainsi de se dévoiler et de transmettre sa vision au plus grand nombre. Une forme d’émotionnelle mise à nu qui suscite aussi le respect en plus du message délivré. « L’année passée, nos participants ont décroché le Prix de la persévérance; il s’agit là d’une pleine récompense et valorisation de leur travail par le beau et l’esthétisme. Une valorisation personnelle qui prend aussi une dimension productive beaucoup plus globale sachant que ces jeunes deviennent à leur tour des transmetteurs auprès d’autres, montrant et ouvrant la voie du possible », souligne Guillaume Jeu.
Pour la remise des prix, une toute petite délégation composée d’une jeune candidate et de sa formatrice d’arts plastiques (Sandrine Colin, professeure à la fondation), iront représenter les couleurs de Mayotte, et surtout de la vingtaine d’artistes concernés, ce mardi à Paris.
Pour ne pas dévoiler l’intégralité des oeuvres, leur genèse et l’émotion personnelle qui s’en dégage, propre à tout un chacun, la rédaction du JDM vous invite à vous rendre sur le site officiel de l’exposition et à voter en votre âme et bienveillante conscience.
Nous ne manquerons pas de vous tenir informés mais quels qu’en soient les résultats, rappelons que la grande gagnante est surtout l’Énergie déployée quotidiennement par l’ensemble de ces anonymes qui oeuvrent sans relâche pour offrir aussi un vivre ensemble et un avenir meilleur à cette talentueuse jeunesse mahoraise.
Allez Mayotte !
MLG
- Le clip musical de « Au paradis«
- Le Triptyque intitulé « Le voilier de l’espoir étoilé«