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Mamoudzou

CHM : une première promotion d’assistants de régulation médicale diplômée

Ce lundi, le Centre Hospitalier de Mayotte organisait une cérémonie de remise de diplômes concernant les assistants de régulation médicale. Intermédiaires entre les victimes en détresses et le service soignant, les ARM répondent aux appels d'urgence. Après avoir pris connaissance de la gravité de la situation, ils se chargent de dépêcher les services adaptés. La nécessité d'avoir un personnel diplômé à ce niveau était donc essentielle.

Ambiance des grandes cérémonies à la cour centrale du CHM, à Mamoudzou. Le directeur général, le directeur des soins, le président du conseil de surveillance, le médecin chef de service ou encore la cadre SMUR-EVASAN : la grande majorité des hauts gradés du CH de Mayotte s’est libérée pour assister à la remise de diplômes des assistants de régulation médicale*, devant leur famille et d’autres membres du personnel soignant. Cela témoigne de l’importance de l’événement.

Les premiers, mais pas les derniers

Jean-Mathieu Defour y est allé de son petit discours d’introduction

S’ils sont les premiers diplômés de ce service, « ce ne sont pas les derniers », Jean-Mathieu Defour, directeur général du CHM nous le rappelle. Nous avons recueilli ses premières réactions : « Je suis très heureux d’être présent à cette première remise de diplômes des ARM. Leur importance n’est plus à prouver, c’est le premier lien entre une personne en détresse et l’hôpital. C’est la première promotion de diplômés, d’où l’organisation de cette cérémonie. Ce seront les premiers, mais pas les derniers, l’idée étant de diplômer au maximum les agents de l’hôpital. »

Quels critères ?

Bien évidemment ils n’ont pas été sélectionnés au hasard. Oulfa Ahmed, cadre SMUR-EVASAN, a elle aussi répondue à nos sollicitations. Elle en a profité pour nous en dire davantage sur les critères dont ils se sont appuyés, afin de sélectionner les candidats à envoyer en formation : « Un des critères les plus importants était l’adaptabilité. Il faut savoir que les personnes qui exercent dans ce service sont d’anciens ambulanciers. Ils ont toutes les bases du secourisme et connaissent les rouages des services d’urgence. Ce sont des personnes parfaitement adaptées pour orienter efficacement les victimes. On s’est aussi basé sur d’autres critères, comme avoir le langage qui correspond, et la compréhension des situations d’urgence lorsqu’elles se présentent, entre autres. Aujourd’hui, nous sommes l’un des établissements qui compte le plus de diplômés dans ce service de régulation et c’est une fierté. »

La cérémonie et les réactions

Une cérémonie qui s’est déroulée de manière assez conviviale

Les têtes d’affiche de l’hôpital ont ouvert la cérémonie avec quelques mots d’introduction. Ces derniers ont même remis à nos protagonistes du jour, leurs diplômes, en main propre et chaleureusement. L’émotion était palpable. C’est le moment que nous avons choisi pour prendre les réactions des principaux concernés. Le premier interrogé, Taouhidi Maindhoi, nous exprime sa fierté : « C’est une fierté et un honneur pour moi de recevoir ce diplôme. Je travaille dans ce domaine de régulation médicale depuis 2014. Aujourd’hui on peut dire que notre métier est reconnu, car c’est un diplôme d’état que nous avons obtenu. Je tiens à dire qu’il n’est pas du tout facile d’exercer là-dedans, mais avec le cœur et l’envie d’aider les mahorais, je me réjouis d’être au travail chaque jour. Mes remerciements vont à toutes les personnes qui m’ont aidé, peu importe la manière. »

Zaouiati Issa est aussi une de nos récipiendaire du jour. Voici sa réaction : « C’est un moment très important pour moi aujourd’hui. Je viens de loin et mon parcours n’a pas été tout beau tout rose, mais lorsque je regarde l’arrivée je ne peux qu’être satisfaite. Je suis très fière d’être là aujourd’hui. J’ai envie de dire ‘quand on veut on peut !’. J’encouragerai donc tout le monde à croire en soi, car avec de la détermination et de la discipline, on peut y arriver. » Simple efficace.

Oulfa Ahmed qui décore d’un collier de fleur, Taouhidi Maindhoi, lors de la remise de son diplôme

Cette cérémonie était aussi une manière de mettre la lumière sur ces personnes de l’ombre, si essentielles à notre société, comme nous l’explique Pauline Laudiere, infirmière au SMUR : « Je suis émue et fière d’eux. Ils sont un peu dans les coulisses, on ne les voit pas, mais leur rôle est décisif. C’est eux qui répondent aux appels et posent un premier diagnostic. Ce dernier permet de déterminer les moyens adaptés de secourir les personnes. Ils rendent l’accès aux soins plus facile à Mayotte, il faut les féliciter. »

Au total, ils sont 14 à avoir été récompensés de leurs efforts, ce lundi. Aujourd’hui c’est une avancée non négligeable dans la professionnalisation du personnel soignant mahorais. C’est Mayotte qui gagne !

Une dernière pour la route !

Houmadi Abdallah

*Avec tout ce qui a été dit plus tôt, pas besoin de trop rentrer dans les détails. Lorsqu’on appelle le « 15 » c’est les assistants de régulation médicale qui nous répondent. Nul besoin de souligner l’importance de ce métier. La plupart des diplômés exerçaient déjà dans ce domaine, grâce à leur expertise. L’obtention d’un diplôme d’état, acquis au bout de plusieurs mois de formation, théorique et pratique, rajoute une professionnalisation et une montée en compétences du personnel.

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