La dizaine d’agents de sécurité du Département invoquait un droit de retrait pour dénoncer leurs conditions de travail ce lundi, déléguée du syndicat Snuter-FSU en tête. Et c’est elle, Souoi Mzé Ali, qui prenait la parole. « Nous pensons que nous ne pourrons jamais avoir de progression dans nos carrières, car aujourd’hui (ce 13 mars), c’était la dernière journée pour se faire noter, et nous ne savons pas où nous en sommes. Nous sommes conscients que beaucoup d’entre nous ont besoin d’être formés, car certains ne parlent pas bien français. » Elle déplorait qu’un chef de service soit décoré, alors que la dizaine d’agents autour d’elle n’avaient pas de nouvelle de leurs dossiers.
Se greffent d’autres demandes, « nous n’avons pas de local, pas de matériel, le chef sait nous sanctionner, mais pas nous faire évoluer. » La déléguée syndicale lançait un appel pour une « reprise en main du service », et émet un « droit de retrait » pour ce mardi 14 mars 2023.
Du côté de la direction, on est parfaitement au courant de ce dossier, et on s’étonne du timing. « J’ai reçu l’ensemble des syndicats il y a quelques semaines, et nous avons arrêté un plan d’actions partagé, avec un calendrier », explique la DGS Christine Ayache.
Facilité dans les recrutements, pas dans la formation
Celle qui chapeaute à la fois le Numérique et les moyens généraux du conseil départemental, Faouzat Mli, s’étonne aussi du préavis de grève : « Le sujet de l’avancement des carrières a été en effet discuté avec la DGS qui a reçu ces agents. Les formations qui leur avaient été proposées dans le passé ont été un échec, certains doivent suivre une formation de base avant pour apprendre le français. »
Comme dans beaucoup de secteurs, les recrutements dans la sécurité n’étaient pas regardant, mais en 2023, on leur demande de savoir maitriser les consignes et suivre des procédures, « il faut une professionnalisation, ce qui a amené la DGS a proposer plusieurs pistes : un objectif de réussite dans l’apprentissage des compétences, un rajeunissement des chefs d’équipe auquel les plus compétents d’entre eux peuvent postuler, et l’octroi d’un local qu’ils pourront utiliser comme vestiaires. Nous en avons immédiatement visité un qui était utilisé pour les coursiers. Un compte rendu de cette rencontre a été envoyé. »
Par contre, le droit de retrait n’est pas le bon moyen, rappelle la directrice, « c’est une procédure par laquelle un agent doit pouvoir se mettre à l’abri en cas de danger. Or, ce n’est pas le cas. Il faut utiliser les procédures à bon escient. » Là aussi, il va falloir une formation…
En tout cas Faouzat Mli se dit « déterminée à appliquer les consignes données par la DGS », pour une évolution positive de ces agents.
La rédaction