Caméraman, preneur de son, directeur artistique, monteur ou encore étalonnage et post-production… Ce sont des métiers ça ? Eh bien oui ! Loin de la caricature du vieux cousin Yunis qui fait bénévolement une petite vidéo souvenir, avec son téléphone, du manzaraka de la tante de sa demi-soeur, il existe dans l’envers du décor et ce, à travers le monde, des milliers de petites fourmis professionnalisées à qui l’on doit nos plus beaux films au ciné, nos séries Netflix préférées, nos clips YouTube des plus dynamités ou bien même les émissions et lives actu télé. Des métiers qui, à tort, ont souvent été catalogués comme des hobbies peu sérieux à la portée de tous, au profit des ’’vrais métiers’’ plus classiques pour lesquels parents et sociétés ont bien souvent (et continuent même), à pousser. Pourtant, dans cette ère du tout numérique, de la communication visuelle et dématérialisée, le Monde des écrans n’aura jamais été autant sollicité et désormais nombreux sont les débouchés.
Notre territoire, bien que fortement ancré dans ses traditions, n’est pas en reste et ça, la Communauté des communes du Sud l’a bien compris.
Une touchante genèse
À l’initiative de ce projet pilote ultramarin entièrement filmé, ayant pour portée majeure un caractère social et insertion à destination des jeunes résidents de la CCSud, âgés de 18 à 30 ans, le groupe Trace TV a souhaité spécifiquement venir sur le territoire mahorais afin d’adapter son concept de Trace Talent, existant déjà au sein de la citée phocéenne (Marseille). Alors, pourquoi Mayotte me direz-vous ?
Et bien en raison d’une dynamique personnelle de la propre et nouvelle directrice de la chaîne Trace Vanilla (aussi connue sous le nom de Trace océan Indien) originaire de l’île Maurice : « Cela fait 5 ans que cette chaîne du groupe a été créée. Je reprends donc les fonctions de ma prédécesseure. Il est vrai qu’avant notre actualité été plus tournée notamment sur La Réunion et j’aspirais à opérer un changement. L’océan Indien est très vaste et les autres îles et/ou pays ne bénéficient pas toujours d’une bonne publicité auprès de l’Héxagone malgré la richesse de leurs respectives cultures » nous confie Teolinda Henriette avant de poursuivre : « … Je suis moi-même issue d’un milieu très populaire dans un quartier difficile mauricien où drogue, prostitution, délinquance et taux de chômage élevé font partie du quotidien. Mayotte fait écho à mon vécu et je souhaitais sincèrement offrir à ce territoire, une plus juste mise en lumière attractive tout en proposant à ces jeunes une perspective d’avenir autre, les accompagnant dans ce projet de découverte et d’insertion lié à la filière audiovisuelle ».
C’est ainsi que le lancement officiel du projet, en partenariat avec la CCSud, a été annoncé ce jour notamment auprès de la Mission locale, des associations sociales, de même que l’organisme Pôle emploi. S’en suivra une importante campagne digitale via les réseaux sociaux ainsi que la radio afin d’inviter le maximum de profils plus ou moins éloignés du marché de l’emploi, à déposer leurs respectives candidatures.
Déroulement et aspirations
Volontairement stimulante et condensée, cette formation étalée sur près de 3 semaines, offrira l’opportunité à 16 jeunes de se confronter aux réalités professionnelles attenantes à 4 métiers spécifiques de l’audiovisuel : la direction artistique, la production, la réalisation et enfin, le montage.
Tout au long des 100 heures dédiées à ce challenge entrepreneurial, les heureux sélectionnés apprendront à mutualiser leurs compétences, à travailler en équipe avec des inconnus, à toucher du doigt les légitimes contraintes existantes tout en acquérant des spécificités techniques, des conseils et en ne perdant pas de vue l’objectif final lié à leur propre et personnel projet qui s’en suivra.
Le parrain de cette toute première promotion made in Mayotte n’est autre que l’artiste international Meiitod, également originaire de la région sud de notre département. Car cette approche vitrine de proximité est justement dans les priorités du concept de la chaîne : « Le but de Trace Talent est de mettre en valeur et en richesse les entreprises locales accompagnantes car ce projet doit appartenir à tous et mon engagement actuel est justement de me connecter avec les partenaires et acteurs de cette île pour renforcer leur mise en avant et implication » nous précise Lucile Ranger, coordinatrice pédagogique chez Trace TV en charge de la mise en place globale de cette toute première édition mahoraise qui ne veut absolument pas relever du »one-shot ».
« Il est important de comprendre que les motivations de notre initiative ne sont justement pas liées au fait qu’on veuille se servir de ces jeunes pour les besoins de notre émission et à l’issue de cela on disparait, les laissant retourner à leurs galères. Non. Cette visibilité et amorce d’apprentissage que nous allons leur offrir se veut dans une optique d’accompagnement sur du long terme répondant aussi directement au développement économique du sud de l’île » souligne Teolinda Henriette qui notifie que si leur action avait été purement intéressée, elle n’aurait pas obtenu de subventions de la part de la ville de Marseille avec qui elle travaille sur ce concept depuis presque 3 ans.
Un concept donc volontairement cadré et valorisé ayant déjà aspiration, par exemple, à travailler auprès de la Cress dans un projet partenariat et d’aide à l’élaboration de création d’entreprise médias pour la suite de ces jeunes apprentis ainsi que de la CCI afin d’officialiser la reconnaissance de cette formation intensive et compacte comme nous le mentionne Kaouthara Abdou Souilihi — chargée de mission préfiguration agence de développement CCSud.
Une première à visée locale, nationale et internationale
Le groupe Trace TV, c’est 20 ans d’existence, 29 chaînes, 350 millions de spectateurs répartis à travers le monde et une communauté de fidèles via les réseaux sociaux tout aussi importante. La chaîne Trace Vanilla, créée en 2018, s’adresse aux habitants des Seychelles, de Madagascar, de la Réunion et de Mayotte donc mais incarne aussi la visible fenêtre sur l’océan Indien à travers le monde entier.
L’envers du décor de cette toute première édition sera diffusé via la chaîne Mayotte 1ère au moyen de capsules format court enfin d’inviter les spectateurs mahorais dans les coulisses de cette formation. La fin des inscriptions étant fixée à ce 30 avril, le début du tournage est acté pour le 10 mai 2023 et devrait voir sa diffusion internationale en octobre prochain 2023 au moyen de 3 épisodes ainsi que d’une conjointe campagne médiatique.
Une campagne mettant indirectement en avant la politique d’engagement de l’intercommunalité du Sud, au regard de ses missions d’insertion, notamment auprès de ces jeunes exclus du marché de l’emploi mais aussi les richesses territoriales qui la composent, relevant directement de l’attractivité de ses terres. « Notre objectif est d’offrir un maximum de chance à notre jeunesse pour qu’elle puisse s’ouvrir, se former, s’épanouir et avoir à terme un vrai emploi. Les métiers de l’audiovisuel, c’est clairement le monde d’aujourd’hui, c’est porteur et incontournable. C’est une chance pour ces jeunes, c’est une chance pour la positive image de Mayotte qui va être diffusée nationalement et internationalement par phénomène de ricochets » nous commente avec légitime fierté Ali Moussa Moussa Ben, président de la CCSud.
Alors, jeunes passionnés de la région sud, déjà vidéastes dans l’âme, mordus de cinéma, gestionnaires et organisateurs de projets, connaisseurs post-prod, autodidactes ou bien juste extrêmement curieux et motivés, à vos smartphones pour une candidature 2.0 via présentation vidéo de votre personnalité et croisons les doigts pour le prochain mai…
MLG
Infos et modalités d’inscription :
www.tracetalent.fr ou lranger@trace.tv