Voilà la ’’star’’ internationale de cette amorce 2023 ayant enregistré sa cyclonique empreinte en la catégorie 5, soit des vents pouvant dépasser les 249km/h. Au cours des 10 dernières années, notamment en cette partie hémisphère sud du globe, aucune tempête de cette ampleur n’avait été enregistrée plaçant ainsi notre Freddy dans le top 5 mondial des cyclones tropicaux jamais recencés en ce calendrier février de début d’année. Bien qu’il ait été noté un léger affaiblissement de ses forces, et une rétrogradation en la catégorie 4 propre au CTI (cyclone tropical intense), il n’en demeure pas moins que notre Freddy n’est pas prêt de s’arrêter en si bon chemin.
Nos voisins insulaires
Ayant pris forme en ce début de mois, au nord-ouest des cotes australiennes (zone appelée internationalement le 90°E) où il était déjà question de la lettre F les concernant (notre zone océan Indien étant à la lettre D), le cyclone a donc été baptisé Freddy et gardera son prénom jusqu’à sa fin de vie au regard des lois internationales correspondant à la dénomination des cyclones tropicaux.
Relativement compact mais non moins intense, le diamètre global de Freddy s’élève à 260 km, pour une pression atmosphérique estimée en son centre à 939 hectopascales et une vitesse de croisière de 30 à 33 km/h.
À l’heure de ces écrits, (16h30 heure locale), Freddy passe au plus près des côtes nord mauriciennes, entre 130 et 150 km, avant de se diriger vers les eaux est/nord-est réunionnaises en cette nuit de lundi à mardi. Placée en vigilance orange, le noyau centre de cette tempête devrait être au plus près du département réunionnais, à 150/200 km des cotes. En plus des orages et forts vents liés au phénomène (pouvant souffler à près de 150 km/h), il est à craindre beaucoup de houle cyclonique et une mer donc, dangereuse.
Poursuivant sa route courbée, Freddy encore virulent, frappera mardi en fin de journé l’île malgache en sa partie centre-est/sud-est, aux abords de Mananjary. Bien que les spécialistes s’entendent à dire que l’intensité du cyclone devrait s’amoindrir en la traversée terrienne de Freddy, pour ressortir côté Canal Mozambique, près de Morondava en fin de semaine, il est à craindre que les forts vents et intempéries générés soient catastrophiques pour la région centre du pays.
Le second souffle et l’impact à Mayotte
À l’image du vieil adage et des antipodes qui caractérisent ce bas Monde, on aurait pu effectivement croire, sans l’interpréter au sens strict et déshumanisé du terme, que « le malheurs des uns fait le bonheur des autres… », en l’occurrence notre bonheur pluviométrique au regard du niveau d’eau toujours aussi lacunaire en nos respectives retenus collinaires. Et pourtant, il est un phénomène physique et météorologique contradictoire propre aux cyclones qui tend à aspirer, tel un effet ventouse, tout ce qui est instable, frais et humide en son centre.
C’est donc une atmosphère lourde et des températures élevées qu’il est à prévoir nous concernant. Pas de pluies généralisées et diluviennes en vue… Ni d’impact alarmant bien que Freddy ait toute l’étoffe d’un grand cyclone tropical en cette saison propice. Une saison qui se veut paradoxalement « déficitaire » aux dires d’Ahmed Zouhair, prévisionniste Météo France, antenne Mayotte, depuis plus de 23 ans: « La naissance de cyclones en ce calendrier est tout à fait normale pourtant le phénomène est de plus en plus rare et il induit un impact plus destructeur ». En somme, la rareté au profit de la destructive intensité pour certains mais le positif aspect de prévisibilité de trajectoire de plus en plus marquée. Une trajectoire qui verra Freddy reprendre force et second souffle de vie, tel un marathonien, lors de son arrivée entre mercredi et jeudi, dans le Canal Mozambique à plus de 1 200 km de notre île.
Bien que Mayotte soit déjà en vigilance jaune, ’’vagues submersion marine’’, cette alerte n’est aucunement jointe au phénomène cyclonique Freddy mais bien relative au calendrier actuel propre aux grandes marées nous confirme Ahmed Zouhair en lien direct et régulier plusieurs fois par jour, avec le centre météorologique régional spécialisé (CMRS) cyclones, basé à La Réunion. Il est à noter que de potentiels résidus de houles soient envisagés en fin de semaine offrant au large de nos cotes des creux de vagues pouvant aller jusqu’à 4m50 mais là encore, il est important de rappeler le miracle naturellement protecteur de notre barrière de corail.
MLG