Dans l’immensité terrestre, de plus en plus nombreuses sont les zones couvertes par le réseau Starlink, division de la fameuse entité aérospatiale SpaceX dont le co-fondateur et président n’est autre que le célèbre homme d’affaire, Elon Musk — aussi directeur général de la société automobile Tesla et du groupe Twitter.
Il perdure pourtant des endroits du globe manifestement pas encore desservis mais sur listes d’attentes de l’ambitieux et révolutionnaire fournisseur d’accès à internet californien et pas des moindres… À l’exception du Nigéria, tout le continent africain, Madagascar inclus, n’a pas encore accès à cette option plutôt novatrice tout comme les pays du Moyen-Orient et l’Asie du sud/sud-est. Et au milieu de tout cela, tels des peuples élus : La Réunion et Mayotte !
C’est quoi au juste Starlink ?
Ayant pour ambition de proposer un accès internet haut débit partout dans le monde, et ce, même dans les zones reculées et/ou rurales, ce projet développé depuis 2020 par le milliardaire américain, se base sur des innovations technologiques et satellitaires. Alors l’internet par satellite vous me direz, rien de révolutionnaire vu que ça existait déjà grâce aux opérateurs historiques Eutelsat et Inmarsat ! Oui mais non et c’est là que toute l’innovation et la force de Starlink opèrent.
En effet, là où les puissants satellites sont en position géostationnaire parfois à plus de 36 000 km de la Terre pour un tarif utilisation/connexion exorbitant(e) et des missions devenues bien spécifiques (GPS, radio, espionnage…) ,
l’armée de petits satellites, lancés par la société SpaceX, est déployée telle une constellation en basse orbite proche de la thermosphère — soit une altitude comprise en 500 et 2 000 kilomètres — offrant légitimement une connexion à faible latence (de 30 à 60 ms) et une alternative démocratisée à ce qui est proposé sur le marché.
Et Mayotte dans tout ça ?
Pour être tout à fait transparent, la fibre et le réseau Starlink (formule initiale classique), ça se vaut niveau haut débit. Pour ce qui est des vitesses de connexion mobile ou fixe actuelles, on vacille entre 50 et 100 Mbits/s là où Starlink promet d’aller jusqu’à 200 Mbits/s. Tout comme les communes non éligibles à la fibre, les zones dites ’’blanches’’ (où le réseau n’est pas du tout assuré) sont de plus en plus rares et se situent en partie nord, vers Sazilé ou encore d’Handrema.
La différence notoire se situe en 2 points clés. En effet, notre liaison insulaire étant principalement assurée par câbles sous-marins tirés en des centaines de kilomètres, s’il arrive quelconque dommage technique, intempéries ou autre, le délai d’intervention et la gêne occasionnée ne sont légitimement pas négligeables. Dans le cas d’un satellite défaillant, il est quasi-immédiatement dérouté sur un autre à proximité, d’où la plus value de ce système de constellation.
La seconde distinction se situera à échelle pécuniaire et notamment concernant le coût d’achat du kit initial. Là où votre box et abonnement compris vous reviendront mensuellement en moyenne à 45 euros pour un opérateur classique, il faudra tout de même débourser 450 euros pour l’achat de l’antenne Starlink et à cela s’ajoutera un coût mensuel d’abonnement internet par satellite de 70 euros.
La plus-value maritime
Là où le géant américain peut tirer son épingle du jeu en nos eaux territoriales Canal Mozambique / océan Indien, c’est dans la mise en place et la proposition d’une connexion internet maritime par satellite, offrant le même haut débit que si nous étions tranquillement en train de regarder notre série Netflix préférée dans notre salon… Et c’est quasiment chose faite !
Baptisé Starlink Maritime, ce service également à faible latence, pouvant atteindre 350 Mbits/s en mer, est déjà disponible en bien des eaux reculées du Monde au niveau de 2 bandes ciblées Europe/nord-Amérique/Japon et pointe-sud Amérique latine/Afrique du Sud/Australie-Nouvelle-Zélande.
Loin du petit talkie-walkie sur son paddle gonflable, il faudra accessoirement sortir la coquette somme de près de 9 500 euros pour l’achat du terminal maritime spécial, garanti anti-corrosion, et se délester de quelques 4 600 euros mensuels. Point positif, pas d’engagement ! Paradoxalement bien moins cher qu’un haut débit satellite traditionnel et ayant aussi pour vocation de se démocratiser dans le temps, ce type d’appareil s’adresse dans l’immédiat aux grosses sociétés de Marine marchande, de transporteurs, d’industriels de la pêche mais également aux propriétaires de yachts.
Réelle révolution du 2.0 ou bien énième pollution électromagnétique et visuelle, le dispositif Starlink-SpaceX comptant déjà plus de 750 000 abonnés à travers 40 pays dans le Monde (dont 10 000 rien qu’en France), devrait expédier à terme près de 12 000 satellites pour couvrir l’ensemble de la planète. Idée lumineuse ou remake économico-concurrentiel de la guerre des étoiles, le groupe Amazon, et même l’Union européenne, se penchent déjà sur leurs propres et respectifs projets de constellation satellitaire. Cette même constellation satellitaire au cœur des actuels débats politiques internationaux sachant que Starlink est le fournisseur d’accès principal de l’Ukraine et qu’il n’a pas pour vocation initiale à être utilisé à des fins militaires.
MLG