« On ne peut pas laisser passer ce genre de chose, s’insurge Rachadi Saindou, président de la CADEMA. Quand on demande au syndicat les Eaux de Mayotte de résoudre les problèmes d’assainissement lorsque cela déborde notamment, il ne le fait pas alors que l’on paye pour cela. La CADEMA verse environ 400 000 euros aux Eaux de Mayotte chaque année pour une prestation qui n’est pas faite. De plus la population cotise également et les opérations de raccordement ne suivent pas. Nous avons décidé de délibérer afin de quitter le syndicat des eaux ».
Des travaux et des prestations qui ne sont pas réalisés
Deux problèmes majeurs irritent le président Rachadi Saindou. Tout d’abord l’absence de raccordement au réseau pour certains particuliers alors qu’ils y ont droit, ainsi que le manque de connexions à ce même réseau. « Concernant les particuliers vous croyez que les Mahorais ont les moyens de payer 2000 euros ou 3000 euros pour être raccordés au réseau, s’agace-t-il. Lorsque ça déborde ce n’est pas le syndicat qui intervient alors que c’est son travail mais les services de la CADEMA. C’est inadmissible ! ».
Idem pour les travaux concernant le projet Caribus, la CADEMA souhaite reprendre la maitrise d’œuvre tout le long du parcours. « Il y a beaucoup de retard vis-à-vis de l’assainissement. Il n’y a pas de connexion au réseau concernant les communes qui vont être traversées par le réseau Caribus, notamment à Passamainty et à Tsoundzou. On parle souvent de l’insécurité à Mayotte mais l’assainissement de l’eau est un véritable problème », poursuit Rachadi Saindou.
Reprendre les choses en main
La Communauté d’agglomération de Dembéni Mamoudzou souhaite récupérer entièrement la maitrise d’œuvre pour engager des travaux rapidement afin d’évacuer l’eau, la filtrer et ainsi éviter à la population de vivre dans des conditions insalubres. « L’eau usée ne s’évacue pas et stagne. On ne peut pas laisser les gens dans cette situation. La station d’épuration située à Tsararano fonctionne en sous-régime. Pourquoi ? Il y en a marre de payer alors qu’il (le syndicat, ndlr) ne sert à rien, s’exclame le président. A chaque fois que cela déborde et que les tuyaux sont remplis c’est la CADEMA qui résout le problème. Nous allons donc réaliser nous-mêmes les travaux afin de faire en sorte que les communes proches de Mamoudzou soient connectées et raccordées au réseau d’assainissement ».
La CADEMA compte ainsi reprendre sérieusement et rapidement les choses en main.
B.J.