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Comores : Une maladie végétale détectée après la fièvre aphteuse

La fusariose TR4 qui décime les bananiers existe probablement dans l’archipel, selon l’Institut national de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’environnement (INRAPE). Il y a quelques jours, le directeur général de cet institut, Dr Hamza Abdou Azali, avait annoncé un travail en cours d’identification de la souche de la fièvre aphteuse découverte chez des bovins en provenance de la Tanzanie et du Kenya. Des échantillons ont été envoyés en Afrique du sud pour des analyses préliminaires.

Les symptômes de la fusariose TR4 ont été signalés aux Comores. La certitude n’est pas définitive pour l’instant mais les responsables anticipent déjà un travail de recherche pour en avoir le cœur net sur l’existence ou pas de cette maladie qui décime les bananiers. Des tournées ont été programmées sur l’ensemble des régions du pays.

« Des prospections seront lancées dans deux semaines dans toutes les îles pour prélever des échantillons, lesquels seront envoyés au laboratoire de l’Université de Stellenboch, en Afrique du sud, pour certification de la maladie », a déclaré, en conférence de presse, le directeur général de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’environnement (INRAPE), Dr Hamza Abdou Azali selon qui la maladie en question a été déjà détectée à Mayotte « depuis 2020 ».

Les risques d’une propagation rapide

Revenant sur les caractéristiques et les ravages éventuels de la fusariose, l’INRAPE précise que « le champignon entraine une chlorose ascendante des feuilles (jaunissement des feuilles, ndlr) et de nécroses internes du pseudo tronc (brun-rouge sur le limbe et la nervure des feuilles, ndlr) », ajoutant que des symptômes ont été signalés dans certaines zones agricoles de l’île de Ngazidja (Grande-Comores). « Il n’y a aucun traitement pour éradiquer ce champignon une fois installé dans le sol », a-t-il précisé.

Un travail de recherche et d’identification des souches en cours

Les responsables de l’INRAPE ont souligné le caractère élevé de contagion de la fusariose car même après le flétrissement du bananier, la maladie peut survivre aussi longtemps sous la zone d’attaque « jusqu’à plus de dix ans, même s’il n’y a pas de bananier ». L’Institut souhaite d’abord évaluer le niveau actuel de propagation pour pouvoir ensuite édicter des mesures à l’endroit des agriculteurs.

Cette découverte des symptômes de la fusariose intervient à seulement une semaine après l’annonce d’une autre maladie d’origine animale : la fièvre aphteuse qui décime le cheptel bovin. Un bateau en provenance de Dar Es Salam avec à son bord des bovins a été immobilisé au port de Moroni. L’INRAPE a interdit toute opération de débarquement des bovins avant la mise en place d’un dispositif de sécurisation, de suivi et de contrôle poussé de ces vaches.

Des directives nouvelles sur le transport des bovins aux Comores

« Il s’agit d’une maladie animale virale non transmissible à l’homme, mais très contagieuse. Elle affecte les animaux de la famille des artiodactyles domestiques, c’est-à-dire, les bovins, ovins, caprins, porcins, entre autres »,  a souligné, de son côté, le directeur général de l’Elevage, Dr Charafoudine Anzade, qui précise que la fièvre aphteuse a été seulement découverte toujours à Ngazidja « pour le moment ».

Des directives strictes sur le transport et la vente  aux Comores d’animaux en provenance de la Tanzanie et du Kenya pourraient voir le jour. Mais, pour l’heure, l’INRAPE interdit toute vente aux Comores de bovins venant de ces deux pays par mesure de sécurité sanitaire des autres animaux dans l’archipel. « Les éleveurs peuvent être des vecteurs de transmission de la maladie. La sécrétion de l’animal atteint, les excréments, les vêtements ou les chaussures ayant été en contact avec l’animal atteint peuvent favoriser la propagation de la maladie », a expliqué Dr Hamza Abdou Azali.

Des échantillons ont été envoyés en Afrique du sud pour des analyses préliminaires. En attendant, des mesures préventives ont été prises. « La circulation du lait et de la viande des bœufs, cabris et moutons, est interdite en attendant d’identifier la souche de la maladie pour pouvoir introduire le vaccin adéquat à cela ». Les Comores ne disposent pas de moyens techniques suffisants pour faire du séquençage. Les échantillons prélevés sur des cas de maladie d’origine animale ou végétale sont envoyés dans un laboratoire spécialisé en Afrique du sud. Les conclusions sont incessamment attendues à Moroni.

A.S.Kemba, Moroni

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