« Être libre, c’est choisir ses exigences ». Dans l’enceinte du lycée de Dembéni, les mots du colonel Casties, commandant en seconde la Gendarmerie de Mayotte, résonnent d’un sens profond pour les 28 nouveaux réservistes. La cérémonie, d’une intense solennité, marque l’accomplissement de la Préparation Militaire Gendarmerie. Issu du milieu civil, les 28 volontaires ayant terminé cette PMG ont reçu l’insigne PMG, les trois premiers de la promotion ayant eu l’honneur d’être décorés des mains du préfet de Mayotte, du colonel Casties et du maire de Dembéni.
Une formation exigeante pour devenir réserviste
Rien d’anodin dans cette démarche de réussite car depuis le 10 décembre, date de début de la PMG, une dizaine de volontaires ont quitté la formation, au regard du niveau d’exigence demandé. Si un mois avant la formation, un enseignement est donné en ligne, sur une plateforme spécifique, afin de conférer une première approche aux stagiaires, ces derniers ont ensuite intégré l’internat du lycée de Tsararano pour suivre la deuxième étape de formation. « Les journées ont été longues, levé 5h avec un couché à 22h », fait savoir l’adjudant-chef Daniel Dussap, directeur de stage de la PMG. « Les nuits ont parfois été plus courtes que prévues, tout dépendait des surprises », abonde-t-il.
Une stratégie qui donne une consistance à la nécessité d’être opérationnel à tout moment, qu’importe le jour ou la nuit. Chaque journée a été rythmée par des intervenants pour dispenser des formations spécialisées. Des évaluations avec des mises en scène ont eu lieu pour savoir comment les volontaires devaient réagir, au regard du contexte (ateliers de contrôle de véhicule, intervention face à un individu troublant l’ordre public etc.) et du cadre de la loi. Certaines de ces évaluations ont pu être fatidiques pour certains des stagiaires, « une faute de sécurité avec une arme, c’est rédhibitoire », renseigne l’adjudant-chef.
Pour ceux ayant reçu leur brevet de fin de formation, ils peuvent désormais s’inscrire sur la plateforme dédiée aux réservistes de la Gendarmerie afin de renseigner leur disponibilité. « On va les employer progressivement et en fonction de leur aire géographique », poursuit Daniel Dussap. Parmi leurs premières missions potentielles, les sorties tranquilles mises en place par les Gendarmes lors des mois de juillet et d’août et depuis renouvelées au regard du succès rencontré. Ainsi, quarante réservistes avaient été mobilisés durant les vacances scolaires de l’hiver austral. Le renfort du centre d’appel d’urgence fait également partie de leur future attribution avant de seconder sur le terrain les gendarmes sur les contrôles routiers et toutes autres formes d’intervention.
Un engagement de la jeunesse au service de la société
Si une seule PMG a lieu chaque année, en raison du budget et de la nécessité d’avoir le cadre suffisant pour loger les volontaires, 2 éléments, selon le colonel Casties, caractérisent cette promotion. D’abord le nombre de stagiaires ayant terminé le parcours. « Les promotions précédentes étaient de l’ordre d’une dizaine voire d’une quinzaine alors qu’aujourd’hui nous sommes presque à trente », indique le commandant en second de la Gendarmerie. Loin d’être en raison de la baisse de l’exigence, cet effectif s’inscrit dans l’engagement de la jeunesse de l’île qui répond présent et ce, de plus en plus tôt. « La jeunesse c’est l’essence de la réserve, la moyenne d’âge y est de 23 ans pour cette promotion », abonde le colonel Casties. Une joie certaine selon lui de voir cette motivation et cette envie de mettre son temps disponible au service de la société.
Pierre Mouysset