Les violences conjugales analysées ici par le Service statistique du ministère de l’Intérieur correspondent aux crimes et délits commis par une personne étant ou ayant été le partenaire de la victime, que cela s’inscrive dans un contexte d’union libre, de PACS ou encore de mariage. Les crimes et délits conjugaux recouvrent des infractions de natures très différentes : violences physiques (qui vont des homicides aux violences sans incapacité), violences sexuelles (du viol au harcèlement), violences verbales ou violences psychologiques. Il s’agit ici des violences conjugales enregistrées par les services de sécurité nationaux.
Le nombre d’enregistrements a pratiquement doublé depuis 2016, « dans un contexte de libération de la parole et d’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie ».
Pour accréditer cette affirmation, le constat que la part des faits anciens (commis avant leur année d’enregistrement) est passée de 18 % en 2016 à 28 % en 2021.
Comme les années précédentes, il s’agit essentiellement de violences physiques, et la grande majorité des victimes sont des femmes (87 %).
Selon les statistiques fournies, la Guyane, la Seine-Saint-Denis, le Nord, la Réunion, le Pas-de-Calais et le Lot-et-Garonne sont les départements où le nombre de femmes victimes enregistrées pour 1 000 habitantes est le plus élevé. 89 % des mis en cause enregistrés en 2021 pour violences conjugales sont des hommes.
Mais l’analyse se penche sur le cas de Mayotte, dont le taux figure parmi les plus faibles enregistrés dans toute la France : 6,3 pour 1.000. « Il est illustratif du décalage qui peut être constaté entre victimes enregistrées par les forces de sécurité et victimation estimée par les enquêtes en population générale. L’enquête CVS Cadre de Vie et Sécurité auprès des victimes qui n’ont pas forcément déposé plainte menée en 2020 à Mayotte, fait en effet apparaître « une fréquence des violences sexuelles et au sein du ménage près de deux fois supérieure à celle observée en métropole (Grangé, 2021) ».
Les victimes de violences conjugales signalent rarement aux services de sécurité les faits qu’elles ont subis. Ainsi, d’après l’enquête de victimation Genese, moins d’une victime de violences conjugales sur quatre a porté plainte en 2020.
A.P-L.