Avec la barre symbolique des 10 000 naissances franchie pour la première fois en 2021, l’inauguration des nouveaux locaux du service néonatalogie de la plus grande maternité d’Europe constitue une avancée majeure pour le Centre Hospitalier de Mayotte (CHM).
Une augmentation des capacités d’accueil
« Avec deux berceaux par chambre nous sommes dans les standards à peu près normaux du fonctionnement d’un service de néonatalogie », s’est réjoui Jean-Mathieu Defour, directeur général du CHM. Une avancée majeure au regard des conditions d’accueil pouvant jusqu’alors être pratiqué, pouvant atteindre selon les périodes, quatre à cinq nouveau-nés par chambre. « Cela pouvait constituer une source de problème de contamination », informe Isabelle Etienne, pédiatre dans le service de réanimation néonatale. Une problématique de taille au regard du public qui y est accueilli, notamment les grands prématurés.
L’ouverture de ces nouveaux locaux, considère la pédiatre, « ouvre une possibilité d’accueil très intéressante ». Initialement localisée au rez-de-chaussée au sein du service de maternité, la néonatalité ne possédait officiellement que trente lits – six de réanimation, huit de soins intensifs et seize de médecine. Désormais, les nouveaux locaux au premier étage pourront compter 24 lits. Grâce à l’espace libéré entre les anciens murs, la capacité d’accueil de la réanimation et des soins attentifs va pouvoir doubler. Ce désengorgement réalisé va ainsi « assurer la sécurité et la prise en charge des patients, la qualité des soins et l’amélioration des conditions de travail du personnel soignant ayant beaucoup souffert pendant des années », note le directeur général du CHM.
Les choses avancent à l’hôpital de Mamoudzou
Si au niveau du matériel médical tout est présent, le renouvellement du mobilier est encore en cours notamment en ce qui concerne l’arrivée de berceaux. Néanmoins dès ce lundi, le personnel soignant va être en mesure de prendre possession des nouveaux murs. Première phase des travaux de réhabilitation du CHM – d’un montant de 290 000 euros financé par les fonds européens – le chantier du service néonatalogie aura nécessité seulement deux mois de chantier, de fin octobre à fin décembre. Un constat qui n’est pas passé inaperçu ni aux yeux de Jean-Mathieu Defour, « les choses avancent à l’hôpital de Mamoudzou », ni auprès du directeur de l’Agence Régionale de Santé, Olivier Brahic. « Le message que j’aimerai faire passer c’est que j’en ai marre des messages qui ont été passés au niveau national sur Mayotte ces derniers temps. Il faut montrer que les choses bougent, et que la santé se bouge pour améliorer les conditions de vie de la population», a-t-il insisté. A ce titre, le réaménagement du service des urgences constitue également un exemple des avancées notables qui ont lieu.
Des nouveaux locaux de néonatologie, la pédiatre Isabelle Etienne espère qu’ils participeront à atténuer le turnover du personnel soignant. Un réel problème puisqu’il faut « toujours reformer les gens sur la manière dont l’on travaille, sur les spécificités du territoire » ce qui incontestablement « rajoute des problèmes à ceux déjà existant compte tenu de la forte natalité ». Un argument supplémentaire donc en attendant la poursuite des travaux de l’établissement de santé en février 2023 et la création du second hôpital à l’horizon 2025.
Pierre Mouysset