La commune de Sada est considérablement endettée tant et si bien qu’elle ne peut plus faire face aux dépenses du quotidien. Aussi, le maire, Houssamoudine Abdallah, élu en 2020, ne mâche pas ses mots : « Le début de mandat est très difficile. La commune de Sada connaît un déficit de 8 millions d’euros. Nous avons demandé l’aide de l’État et de l’Agence française de développement (AFD) pour obtenir des subventions afin de faire face aux dépenses de fonctionnement incompressibles. Le quotidien des villes est compliqué, il est difficile de planifier des projets ». Le maire de Sada fait notamment allusion aux dépenses nécessaires pour faire fonctionner les différents services de la Ville. « Nous sommes amenés à faire des choix en ce qui concerne l’éclairage public, la voirie, le ménage dans les écoles ou encore le ramassage des déchets. Nous avons fait beaucoup de demandes de subventions et nous en avons eues. Mais la situation reste encore fragile ».
La ville de Sada s’est lancée il y a quelques années dans une politique de forts investissements avec de nombreux projets mais malheureusement avec peu de moyens. Aussi, la persévérance du maire et de son équipe a montré qu’ils étaient capables de travailler au-delà des problèmes. « La convention que nous avons signée avec l’AFD pour assainir les finances de la Ville nous a permis d’aller mieux mais il reste beaucoup à faire », poursuit-il.
Sada comme de nombreuses communes de l’île connait des difficultés au quotidien. À titre d’exemple, Houssamoudine Abdallah ne sait pas comment il va pouvoir financer le ménage dans les écoles de la Ville : « J’ai demandé un devis à un prestataire pour le ménage dans les écoles. Cela va de 500 000 euros à 1million d’euros par an ». Même si la nouvelle équipe municipale s’est engagée à assainir les finances de la commune, le travail va être compliqué. Néanmoins, Thierry Suquet salue les efforts faits depuis deux ans pour équilibrer les comptes : « La signature de ce contrat est la reconnaissance du travail que vous avez effectué pour rétablir les finances publiques et pour vous donner les moyens de faire fonctionner les services de la Ville comme l’éclairage, la propreté, etc. Notre objectif est de vous accompagner et d’apporter à la commune de Sada un appui suffisant et être présent à vos côtés. Je souhaite ainsi que l’on puisse avancer concernant l’avenir de la commune ».
Des investissements antérieurs conséquents
La visite du préfet et de son équipe ainsi que celle du directeur départemental des Finances publiques de Mayotte avait donc deux objectifs. D’une part, signer le contrat d’aide d’un montant de 800 000 € que la Ville recevra en deux fois : 400 000€ d’ici quelques jours, avant la fin de l’année 2022 et 400 000€ au cours de l’année 2023. D’autre part, il s’agissait aussi de faire une visite de terrain en allant voir les nombreux chantiers en cours pour avoir un état des lieux de l’avancée des projets.
Ainsi, deux terrains de foot ont été réhabilités. Un est à l’heure actuelle praticable. L’autre terrain, en synthétique, sera bientôt disponible. De plus, la place Manzaraka à Mangajou est en train d’être aménagée. Ce n’est pas tout puisque l’école maternelle de Mangajou est également en travaux pour le terrassement et un agrandissement. Par ailleurs, le maire en a profité pour montrer au préfet le terrain sur lequel sera construite la future mairie de Sada. « Les travaux devraient commencer début mars 2023 pour se terminer en 2025 », indique Houssamoudine Abdallah. La visite s’est poursuivie sur le chantier de la prochaine Maison France Service. Le maire a souligné à cette occasion le problème des escaliers dans certains quartiers de la Ville. « Chaque jour nous avons des appels concernant la dangerosité de certains escaliers, notamment pour l’accession des habitants à leur habitation, surtout quand il pleut ».
Le cortège s’est ensuite rendu à l’école primaire de Sada où un nouveau bâtiment va prochainement être mis en service. Une crèche est également en passe d’être terminée. Elle devrait ouvrir à la rentrée de septembre 2023 et comptera 40 places. L’école maternelle qui est en train d’être agrandie devrait être totalement opérationnelle également en septembre 2023. Bref de nombreux projets qui ont été engagés avant l’arrivée d’Houssamoudine Abdallah et de son équipe mais qui pourtant doivent en assumer la réalisation et la gestion. En dépit de cela, Thierry Suquet a réaffirmé l’engagement des pouvoirs publics : « Malgré votre endettement, l’État continuera de vous aider à financer des projets de développement pour votre commune ».
Benoît Jaëglé