Naissance du CROUS Réunion-Mayotte pour donner vie au campus

De passage à Mayotte en novembre 2021, la ministre Frédérique Vidal avait annoncé un CROUS régional dès 2023. Un décret vient de l’entériner. Il va notamment permettre de fédérer les étudiants de Mayotte au sein d’un campus, nous explique le recteur Gilles Halbout.

Logements étudiants, restau U pour universitaire… l’action sociale qui touche la vie étudiante relève du CROUS, le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires, placé sous la tutelle du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Jusqu’à présent, seule La Réunion pouvait en bénéficier, et lors de la visite de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Frédérique Vidal, « avoir un CROUS à Mayotte » était une demande forte des collectifs.

Sur notre territoire des demandes de bourses étaient jusqu’à présent instruites et validées par le rectorat. Ainsi sur l’année 2021-2022, ce sont 6,7 millions d’euros de bourses qui ont été validées, soit une augmentation de prés de 50% en deux ans.

Alors que va changer ce nouveau CROUS Réunion-Mayotte ? Une question que nous avons posée au recteur et chancelier des Universités Gilles Halbout.

« Le CROUS recouvre plusieurs actions en dehors de l’octroi de bourses. La restauration, le logement, le campus et l’accompagnement des étudiants. Sur la partie bourse traitée par le rectorat, nous allons garder nos personnels qui en ont la compétence et le CROUS va mettre des moyens supplémentaires. Si la gestion sera centralisée, le rectorat et le Centre universitaire de Dembéni disposeront d’un guichet d’accueil des étudiants. »

Frédérique Vidal lors de la signature de l’extension du CUFR

Un vrai campus

Le véritable changement va porter sur le campus et le sentiment d’appartenance à une même communauté étudiante quelque soit les études suivies. C’est ce que permet dans les autres régions de France la CVEC, la Contribution à la vie étudiante, payée par les étudiants, « ici nous avions mis en place la Commission territoriale de la vie étudiante. Mais avec la création du CROUS Réunion-Mayotte, il va y avoir une vie de campus, que l’on soit étudiant au CUFR, à l’IFSI, en BTS, à l’IRTS, etc., avec différents programmes, dont des campagnes culturelles, une épicerie solidaire, etc. »

Gilles Halbout donne un exemple concret : « Sur le plan médico-social, les étudiants de l’Institut de Formation des Soins infirmiers vont pouvoir travailler avec ceux du CUFR sur plusieurs thématiques communes comme les addictions, les maladies sexuellement transmissibles, etc. » L’éloignement des différents sites n’est pas spécifique à Mayotte, dans les grandes villes il arrive que les campus soient géographiquement dispersés.

La méfiance envers la gestion centralisée à La Réunion avait incité à demander un CROUS en nom propre à Mayotte. Cela viendra sans doute, mais la progression doit se faire pas à pas, et les garanties sont données selon le recteur : « Il n’existe qu’un seul CROUS pour les Antilles- Guyane. Et si la Guyane commence à réclamer un CROUS, c’est plusieurs années après avoir fonctionné avec une université de plein exercice. A Mayotte, elle est prévue en 2024. D’autre part, si le conseil d’administration du CROUS est présidé par le recteur de La Réunion, le recteur de la région académique de Mayotte en est membre titulaire. »

Le décret entrera en vigueur au 1er janvier 2023.

Anne Perzo-Lafond

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