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Mamoudzou

CD : Validation de la construction du collège de Cavani et de la modification du budget 2022

Seize rapports étaient soumis au vote ce mardi de séance plénière au conseil départemental. Le plus débattu ne fut pas, contrairement à ce qu’on pouvait penser, celui sur la modification du budget 2022, mais celui de la location d’un terrain du Département par le rectorat pour y faire construire un collège d’excellence sportive.

On savait que le débat allait être agité et politique. La proximité du collège d’excellence sportive avec le stade de Cavani lui valait ce label, mais aussi bien des tensions avec les élus du cru, Elyassir Manroufou et Laïni Abdallah Boina. Le premier s’oppose au recteur Gilles Halbout qui tente de mener à bien ses projets de construction face à la démographie scolaire en forte croissance.

Parmi les raisons qui incitent Elyassir Manroufou à réclamer que cet établissement aille voir plus loin, la crainte que sa capacité initiale de 600 élèves n’en voit rapidement le double, une concentration de jeunes qui « seront des agresseurs potentiels » dans son canton, et le nombre de jeunes à scolariser, « les besoins en éducation sont tels que je me demande pourquoi on veut faire un établissement d’excellence ».

Elyassir Manroufou et Laïni Abdallah opposés au collège à proximité du stade

Une tournure d’esprit qui ne réjouissait pas vraiment Ben Issa Ousseni, « dire que Mayotte ne mérite pas l’excellence me choque ! ». Sur la surpopulation scolaire, le président du CD rappelait qu’il s’agit d’un collège territorial d’excellence sportive, c’est à dire qu’il intègrera des jeunes sélectionnés pour leur niveau sportif issus des quatre coins de l’île, et que pour désengorger les établissements existants, un collège de 1000 places sera construit à Cavani Sud. Enfin, et malgré les cris de deux personnes dans l’assistance se voulant représentatives de « toute la population de Cavani », il rappelait que « la commune de Mamoudzou, en charge de la sécurité chez elle, approuve la construction de ce collège, tout comme le monde sportif. »

Il ne s’agit pas de la vente d’un terrain, mais d’un bail, « puisque à terme, nous allons récupérer les établissements scolaires dans le cadre de nos compétences ».

Un collège validé par l’ensemble de l’assemblée moins les voix des élus salariés de l’Education nationale, sortis car leur probité était mise en doute par les contestataires, et 4 voix contre : celles d’Elyassir Manroufou et Laïni Abdallah Boina, ainsi que Maymounati Moussa et Daniel Zaïdani qui leur avaient donné procuration.

53.000 euros de film anticaillassage sur les bus

Le rapport phare n’a pas été débattu. Il portait sur la modification du budget primitif 2022 au regard de l’évolution des recettes et des charges. La conseillère Bibi Chanfi, chargée de l’économie et de la coopération, rappelait la rigidité des recettes de fonctionnement, « elles sont constituées à 43% des dotations de l’Etat ». Elles ont augmenté cette année, plus de prévu, de 15 millions d’euros, « en raison de la hausse des taxes, des produits exceptionnels et des dotations de l’Etat. » Mais en face, les dépenses aussi ont augmenté, et de 30 millions d’euros, liées aux charges générales, à la masse salariale, « puisqu’il faut réajuster vers des postes de catégories A », et à l’augmentation de l’allocation de la perte d’autonomie. Les barges et les transports scolaires sont également deux postes énergivores en dépenses. A ce sujet, 53.000 euros sont débloqués pour financer des films anti-caillassage sur les bus scolaires.

Les films vont minimiser les risques en cas de caillassage

« Nous devons donc amputer notre autofinancement et donc les investissements à venir de 15 millions d’euros », expliquait la conseillère. Le gâteau de 50 millions d’euros d’excédent est donc grignoté de 15 millions d’euros. « Pour maintenir les investissements, il est recommandé de mobiliser davantage les cofinancements comme les fonds européens ou les contrats de projet. » Le rapport a été adopté à l’unanimité.

Autre rapport financier intéressant, celui portant sur l’ « Oudinot du pouvoir d’achat », pour lequel un effort de tous les partenaires est demandé afin de contenir l’augmentation des prix, « avec cette fois un suivi pour s’assurer qu’ils sont bien répercutés auprès des mahorais ». Le CD s’engage à baisser l’octroi de mer à 0% sur 11 produits du Bouclier qualité prix (BQP), MCG fait un geste de 5 euros sur le nettoyage de ses containeurs sur 4 mois, CMA CGM baisse son tarif de fret de 50 euros par container, Tilt de 2% sur le transit vers sa clientèle, Transit express mahorais de 50% sur les produits du BQP, et une révision des prix maximum du panier de la ménagère est assuré jusqu’en 2023.

Ont également été validés les travaux de la piscine Olympique de Kawéni, 35,6 millions d’euros, l’octroi de la maitrise d’œuvre de la Cité administrative de Coconi à un groupement composé notamment d’Ateliers 2/3/4, Arom, BIM ingénierie, pour un investissement de 32,5 millions d’euros qui devront faire l’objet de cofinancements, le transfert de la maitrise d’ouvrage pour la réalisation du front de mer de Mamoudzou à la ville, et la vente de trois parcelles au CHM pour son extension, après négociations, pour un montant de 864.000 euros.

Anne Perzo-Lafond

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