Alors que la Loi d’Orientation et programmation du ministère de l’intérieur (LOPMI) est à l’étude au Sénat, le ministre l’Intérieur et des Outre-mer, en réponse à une proposition d’amendement du sénateur Thani Mohamed Soilihi, a annoncé la création de quatre nouvelles brigades de gendarmerie à Mayotte. « J’ai fait des annonces pour la Guyane où j’ai annoncé 4 brigades de gendarmerie […]. Je reviendrai à Mayotte où j’aurais l’occasion de pouvoir annoncer 4 nouvelles brigades également dans votre département », s’est exprimé le ministre Gérald Darmanin à l’attention du sénateur.
« Une attention particulière dans le choix d’implantation de nouvelles brigades »
Si la LOPMI prévoit sur cinq ans la création de 8 500 postes de policiers et gendarmes, le parlementaire a en effet présenté un de ses amendements prévoyant « une attention particulière dans le choix d’implantation de nouvelles brigades en outre-mer » au regard notamment de « la dégradation inédite du climat sécuritaire » et des spécificités de ces territoires. A ce titre, le sénateur est revenu en introduction sur les faits divers se multipliant et endeuillant les familles en outre-mer, tout en soulignant que « l’insécurité grandissante gagne toutes les catégories sociales ».
La difficile problématique du logement
En outre, le ministre a précisé que « si nous pouvons trouver rapidement un endroit pour y implanter des militaires de la gendarmerie, ils seront disponibles dès l’été prochain » à Mayotte. Un défi de taille au regard de la pénurie de logement dans le 101e département et la problématique de l’accès au foncier. Joint par téléphone, le général Olivier Capelle, commandant la gendarmerie de Mayotte, a indiqué qu’en « tout état de cause cela nous posera des difficultés d’installations parce qu’aujourd’hui, il n’y a pas de projets existant sur la construction de caserne pour implanter ces unités. Cela demandera un peu de temps ».
Un chiffrage de l’effectif de ces brigades pour l’heure impossible
Au regard du nombre supplémentaire de brigades annoncé, difficile de pouvoir avancer un nombre exact en termes d’effectif. Le général précise en effet que le dimensionnement de l’effectif de l’unité se fait « par rapport à la population présente dans la circonscription », où la brigade évolue, mais aussi « en fonction de l’activité de délinquance » dans ladite circonscription. Dès lors concède le militaire, « tant que je ne sais pas où l’on va les implanter c’est difficile pour moi de vous annoncer un chiffre de militaires au sein de chaque unité ». Néanmoins, si cette annonce se concrétise sur le terrain, le nombre de brigades s’élèverait alors à 10 permettant ainsi « un certain coup d’accélération ».
Pierre Mouysset