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Education : La méthode « Néo je lis, Néo je décode » entend faciliter la maitrise de la lecture

Depuis le début de la semaine, les conceptrices de la méthode novatrice d’apprentissage de la lecture « Néo je lis, Néo je décode » sont à Mayotte afin de participer à la formation des référents de ce dispositif sur l’île. L’occasion de faire un point sur les avantages de cette méthode ainsi que sur les attentes du plan « Dire-Lire-Ecrire » entré en vigueur cette année.

« Qui n’a pas encore eu son ardoise » ? demande l’enseignante à la vingtaine d’élèves de son cours préparatoire (CP) à l’école élémentaire de Sada II. Certains enfants lèvent la main afin de récupérer le précieux support. Les consignes sont données, écrire les syllabes énoncées par l’enseignante. Si des erreurs sont commises, elles sont analysées devant tout le groupe afin que les corrections soient comprises de tous.

Exercice en cours dans cette classe de CP

Un dispositif d’apprentissage novateur pour améliorer la maîtrise de la lecture

Parmi les observatrices de cette scène d’apprentissage, les conceptrices du dispositif « Néo je lis, Néo je décode » dont Isabelle Goubier, inspectrice de l’Education nationale, fait partie. Les co-auteures des manuels de référence sillonnent l’île depuis ce lundi afin de former, durant toute la semaine, la cinquantaine d’accompagnateurs qui seront au contact de l’ensemble des enseignants de CP de l’île pour les accompagner dans leur démarche d’appropriation de ce dispositif novateur.

Novateur dans la mesure où « le déchiffrage et la compréhension sont dissociés », explique Isabelle Goubier, précisant « qu’il y a un manuel de chaque » ayant pour caractéristique d’être « très visuel notamment avec l’utilisation de pictogramme ». « Il s’agit de faciliter la compréhension des élèves dans leur démarches d’apprentissage de la lecture », informe la conceptrice. Dominique Pince-Salem, inspectrice chargée du dispositif « Néo je lis, Néo je décode », rappelle que l’achat des 10 000 manuels, pour un montant proche des 120 000 euros, est lié à la volonté du rectorat d’unifier les pratiques de l’apprentissage de la lecture. « C’est du jamais-vu », insiste-t-elle, en précisant que « normalement ce sont les mairies qui achètent les manuels, non le rectorat ».

Donner de la cohérence aux initiatives éparses

Ainsi grâce à cet investissement d’ampleur, « il s’agit de donner de la cohérence, de formaliser les initiatives afin qu’elles s’inscrivent dans la continuité. Là où il y avait des actions éparses menées par des enseignants ou des chefs d’établissements, qui bien souvent s’arrêtaient au moment de leur départ, désormais il y a une méthode commune ne reposant plus sur des individus mais sur un système se voulant pérenne».

Isabelle Goubier expliquant les caractéristiques des manuels de la méthode « Néo je lis, Néo je décode »

L’achat de ces manuels s’inscrit également dans la mise en place, depuis la rentrée scolaire de cette année, du plan « Dire-Lire-Ecrire » ambitionnant d’améliorer « l’apprentissage de la lecture ainsi que de l’écrit ». A ce titre, lors de la conférence de presse de rentrée du rectorat, Gilles Halbout avait rappelé que l’objectif suivi est le doublement, d’ici deux ans, de la cadence de lecture des élèves, en passant de 15 mots à  30 déchiffrés à la minute.

Compléter le dispositif « Petit lecteur, petit scripteur »

Afin de résorber les lacunes liées à l’apprentissage de la lecture, un référent classe de 6e par collège participera également aux cycles de formation afin de découvrir la méthode « Néo je lis, Néo je décode ». Cette démarche s’inscrit dans le cadre de l’initiative « Petit lecteur, petit scripteur », désormais chapeautée par le plan « Dire-Lire-Ecrire », qui entend venir en aide aux enfants ne maîtrisant pas la lecture à leur entrée au collège alors qu’une personne sur deux est touchée par l’illettrisme à Mayotte.

Au cours de l’année scolaire trois autres journées de formation seront dispensées en novembre, février et avril afin d’assurer un suivi auprès des enseignants. Au regard de l’étendue de cette initiative globale, l’inspectrice Dominique Pince-Salem ne peut qu’espérer que les mairies seront au rendez-vous afin de compléter les effectifs des manuels.

Pierre Mouysset

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