Deuxième commune la plus peuplée de l’île, Koungou abrite 21 écoles, 8 maternelles et 13 élémentaires. Mais avec 8.000 élèves et de nombreux non encore scolarisés, les structures sont largement insuffisantes actuellement, ne parlons pas de ce qui est anticipé par le Schéma directeur des écoles pour 2030. Etabli en février 2020, il évalue la croissance démographique à cette échéance, avec une variable frein, celle de l’indisponibilité foncière qui contraint à « optimiser les capacités de l’existant et à répartir les équipements. »
Ce schéma projette le nombre de 3.100 élèves en maternelle et 8.250 en élémentaire en 2030, soit plus de 40% d’augmentation de la population scolaire en moins de 10 ans.
« Sur la base de ces prévisions entre 2018 et 2030, il faudrait donc 250 salles de classe de plus, dont 88 classes pour supprimer la rotation », indique la commune. Qui a choisi une stratégie en deux étapes. « Jusqu’en 2025, il s’agira de rénover toutes les écoles, d’installer des classes en modulaire pour les besoins urgents et de construire trois nouvelles écoles ». Trois villages sont concernés : Kangani, avec la construction de 15 classes à la place des 4 classes maternelles existantes, Trevani, construction de 24 classes à la place des 3 classes maternelles existantes, et Koropa 1, construction de 24 classes à la place des 12 classes élémentaires existantes.
Utilisation des dotations de l’Etat
On est encore loin des 250 salles de classe, mais au moins, la marche vers l’arrêt des rotations est enclenchée.
Chacune de ces écoles comptera un parking et un réfectoire. Celui de Koropa 1 sera double afin d’être mutualisé avec Koropa 2. Par ailleurs, 5 réfectoires supplémentaires seront construits pour les autres groupes scolaires : Longoni bassin, Koungou mairie, Koungou plateau et Koropa 3.
Pour les rénovations, c’est un investissement de 2,5 millions d’euros, et pour les constructions, 39,6 millions d’euros, financé par le Schéma directeur des écoles. Rappelons que les constructions du 1er degré sont une compétence des communes, et que l’Etat alloue 50 millions d’euros chaque année dans cet objectif à Mayotte. Sur la période 2014-2018, seul 23% de cette somme était dépensée. Ce qui avait incité le rectorat à initier un partenariat d’ingénierie avec l’AFD et les communes.
Parallèlement aux rénovations et aux reconstructions, la commune investit 400.000 euros par an pour l’entretien et l’acquisition de mobiliers scolaires. Elle a aussi répondu à un appel à projet numérique pour doter les écoles de tablettes.
La deuxième étape 2025-2030 consistera à créer de nouveaux sites avec une prospective et une acquisition foncière à prévoir en amont.
A.P-L.