Il faut remonter aux années 2010 pour voir la préfiguration initiée par Evie Faugas de ce qui deviendra la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) en 2016 à Mamoudzou. Le handicap était très peu pris en charge avant. Et six ans après, l’élu du Département qui est chargé des Solidarités et de l’Action sociale, Madi Moussa Velou, nous rapporte l’état des lieux : « Nous enregistrons 13.000 bénéficiaires des actions de la MDPH, et 37 salariés pour les mener. Il fallait donc monter en puissance en terme de structures ».
Et la création de la première antenne à Dembéni en fait partie, « il s’agit de la 4ème commune en nombre d’usagers de la MDPH », explique celui qui en est le conseiller départemental. Ce jeudi c’était jour d’inauguration, par le président Ben Issa Ousseni, en présence de Claude Vo-Dinh, le secrétaire général de la préfecture, du Grand Cadi, de la conseillère de Dembéni Zamimou Ahamadi, du conseiller de Sada Mansour Kamardine, des maires Said Moudjibou de Dembéni et Mouhamadi Madi Ousséni de Chiconi.
Le président Ben Issa Ousseni évoquait un financement de 200.000 euros pour cette structure, auquel seul le Département a participé. Or, la MDPH est inscrite dans une GIP, dont sont également parties prenantes la préfecture, la CSSM, l’ARS et la CNSA, « il faudra une participation de tous pour mener les chantiers des autres antennes sur Petite Terre et dans le Nord d’ici la fin de la mandature. » Une 4ème est envisagée, budget aidant, dans le Sud. « Nous rêvons d’accentuer la prise en charge pour tous ceux qui sont en besoin », nous rapporte Madi Velou qui est dans la logique, « Identification-Accompagnement-Prise en charge ».
« Le handicap, tout le monde peut y être confronté »
Un des axes défendus par Ben Issa Ousseni est la fin de la discrimination faite aux personnes handicapées qui arrivent sur notre territoire, « un délai de carence est appliqué lorsqu’elles arrivent de métropole ou de La Réunion, qui impose d’attendre un an pour pouvoir bénéficier à nouveau de leurs droits. Ça n’existe nul part ailleurs ! » Les ministres ont été interpellés sur ce sujet.
De son côté, Madi Velou a mis l’accent sur la sensibilisation du personnel employé : « A la MDPH de Dembéni, 12% du personnel sont en situation de handicap. Je demande donc aux personnes accueillies de l’indulgence et de les encourager lorsqu’elles arrivent ». En aparté, il mettait l’accent sur les valides, « certains pensent que le handicap, c’est pour les autres, alors que ça peut arriver à tout le monde ».
L’élu est conscient des enjeux, « mieux accueillir, c’est mieux former, mais pas seulement les cadres qui vont repartir dans quelques années, les agents aussi, en commençant par les plus anciens. Un budget y sera consacré. Des salariés de la zone environnante, assistantes sociales, travailleurs sociaux, sont affectés à l’antenne, tandis que les chefs de pôles navigueront entre Dembéni et Mamoudzou. Avec une nouveauté, « je vais instituer une demi-journée de fermeture au public pour réserver ce temps au travail des agents en interne. »
Anne Perzo-Lafond