La raison de l’agitation au port de Longoni n’était pas cette fois des perquisitions liées à sa gestion, mais un blocage initié par l’ensemble des transporteurs routiers de l’île. Ils entendaient protester contre des délais de mise à disposition des containers anormalement trop longs, jugent-ils.
« Lorsque nous venons chercher un container, on nous balade de service en service, nous perdons un temps fou ! », nous relate Soifani, chauffeur chez Tilt. En une journée, il explique ne pouvoir livrer que trois containers. Les difficultés de circulation sont évidemment en partie fautive, mais pas seulement : « Les embouteillages sont en effet un gros problème, mais ils impactent pour moitié notre temps. Sur 8 heures de travail, nous passons environ 3 heures à patienter au sein des services du gestionnaire du port. »
Avec un impact sur le client, « lorsqu’un container n’est pas chargé, il reste sur le port, et des frais sont prélevés par MCG. Et ce sont les clients qui les paient. Parmi les anomalies, il y a le ravitaillements en carburant des stackers et RTG, les engins de levages, qui se fait lorsqu’on arrive au port, au lieu de le faire avant. Nous sommes obligés d’attendre, ça en rajoute ».
Mayotte Channel Gateway est donc mise en cause. Ce qui a incité les chauffeurs à demander une rencontre. « Nous sommes environ une trentaine à avoir bloqué toute sortie de marchandise ce lundi tant que nous n’avons pu avoir une explication de la bouche d’Ida Nel. »
Une rencontre a eu lieu dans la journée de lundi avec la présidente de MCG, « elle nous a dit qu’il y aurait une amélioration d’ici 10 jours. Nous allons être vigilants, car si ce n’est pas le cas, nous bloquerons tout à fait les sorties de marchandises du port. »
A.P-L.