Le 29 juin dernier, le leader mondial du transport maritime annonçait l'interdiction de charger et transporter des véhicules hybrides et électriques à bord de ses transporteurs, en raison d'un grand nombre d'incidents ayant entraîné la perte de navires. Face à l'interdiction de commercialiser des véhicules thermiques à l'horizon 2035, quel avenir pour le transport de véhicules à Mayotte ? L'inquiétude est de mise chez certains concessionnaires automobiles.
Interdire le transport de véhicules électriques… à l’ère du passage à l’électrique ?
« A la suite de la réception de la nouvelle procédure CMA-CGM, et en raison d’un très grand nombre d’incidents ayant entrainé la perte totale de navires RORO et véhicules, la direction sûreté refuse à présent le chargement de véhicules électriques et hybrides (DGX
et non DGX) à bord de nos navires », annonçait la direction de la compagnie le 29 juin dernier. Une décision que nous confirme Olivier Dunant, directeur général de la CGA-CGM Mayotte, précisant toutefois que la directive ne concerne que les véhicules à quatre roues, et non les trottinettes et autres engins.
Un navire de la CGA-CGM
Face à l’actualité politique, cette décision justifiée par plusieurs incendies à bord des navires transporteurs a de quoi inquiéter. Le 8 juin dernier, le Parlement Européen votait en faveur de l’interdiction de la vente de véhicules thermiques à partir de 2035, dans le cadre du plan climat de l’UE ayant pour ambition de réduire de 15 % les émissions automobiles d’ici 2025 et de 55 % en 2030.
Quel avenir pour le transport de ces véhicules vers Mayotte ?
Face à une telle annonce, certains concessionnaires automobiles de l’île au lagon s’interrogent. Cyril Holveck, directeur général de Somiva (Renault), déclare que « le sujet est actuellement à l’étude ». Il évoque trois transporteurs qui « touchent Mayotte » : CMA-CGM, MSC et la compagnie Höegh.
Un navire roulier de la compagnie Höegh
» Si la CMA-CGM reste sur sa position de ne transporter aucun véhicule électrique et hybride, il va falloir transporter sur MSC. A côté peut-être que Höegh ferait des livraisons directement sur Mayotte au lieu de passer par La Réunion. Pour l’instant nous sommes en pleine interrogation, on est en train d’étudier le sujet pour tenter de basculer sur une autre compagnie ». Mais face à la recrudescence d’incendies sur les navires rouliers, est-il envisageable que les autres transporteurs locaux imitent l’initiative de la CGA-CGM ?
« Il est possible effectivement que MSC ait la même politique reprend le directeur de Somiva. « Pour l’instant on attend, et cela ne concernerait pas seulement Mayotte mais tous les DOM, donc forcément, cela risque de poser problème pour tout le monde ». Interrogée, la MSC n’a pas répondu à nos sollicitations, qu’il s’agisse du siège local comme du national. Si pour le directeur de Somiva « on a tout le temps de trouver des solutions », l’interrogation devra tout de même se poser. Et si Electricité de Mayotte (EDM) se dit prête au passage au 100% électrique, il faudra tout de même que les transporteurs suivent le mouvement.
A l’initiative du Conseil supérieur du Notariat, une délégation de plusieurs notaires s’est rendue à Mayotte dans le cadre d'une mission de deux jours pour faire le point sur la régularisation foncière dans le 101e département. La délégation va proposer des solutions afin que chaque Mahorais puisse enfin accéder à la sécurité foncière.
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