L’organisation des Jeux des Iles de l’Océan indien en 2027 est devenue l’un des grands sujets qui préoccupent les milieux sportifs aux Comores. Le gouvernement en a fait une priorité. Le président Azali Assoumani en a même parlé à l’occasion de la cérémonie de lancement, samedi 2 juillet, de la semaine olympique organisée en marge des festivités marquant la 47eme fête de l’indépendance.
Un cahier de charges pour convaincre le Comité international des Jeux
Le pays n’a jamais organisé les Jeux des îles de l’Océan indien depuis leur création en 1979. Cette fois, les autorités comoriennes veulent mettre les bouchées doubles pour les organiser dans cinq ans. Mais d’innombrables conditions sont à réunir avec des étapes à franchir dont la présentation du fameux cahier des charges qui doit indiquer les capacités techniques et organisationnelles. Le document doit être presenté l’année prochaine à Madagascar à l’occasion de la dixième édition.
« Nous avons l’envie d’organiser les Jeux comme l’a dit le président. Il faut nous mettre au travail dès maintenant. Et, nous devons, dans un premier temps, soumettre un cahier de charges pour validation auprès du Comité international des jeux (CIJ)« , a indiqué l’inspecteur Ibouroi Mohamed, le directeur général de la Jeunesse et des Sports. « Rien n’est impossible. Il y a déjà cette volonté politique. C’est une très bonne chose. Il faut maintenant convaincre le CIJ. Nous avons déjà quelques infrastructures. On peut réhabiliter d’autres pour être au rendez-vous« , a-t-il ajouté.
« Nous devons avoir un plan de financement du projet de construction d’une piscine olympique. Nous devons aussi augmenter notre capacité d’accueil dans l’hôtellerie et dans le village des Jeux. Je rappelle que les Jeux des Îles c’est entre 800 et 1200 personnes« , a souligné, de son côté, Abdou Mbechezi Mohamed, le président de la Fédération comorienne de boxe et conseiller chargé des relations internationales du président du Comité Olympique et Sportif des Iles Comores (COSIC).
« Il faut de prime abord une vraie décision politique dans laquelle le gouvernement comorien montre sa ferme détermination d’abriter les Jeux des Îles de l’Océan Indien pour la première fois dans notre pays. L’Etat et le Cosic doivent faire comprendre au Comité International des Jeux (CIJ) que nous avons l’intention de récupérer le drapeau des Jeux à Madagascar en août 2023 » a encore ajouté le président de la Fédération comorienne de boxe.
La piscine olympique au cœur des débats
Pour l’inspecteur Ibouroi Mohamed, le pays devrait mobiliser les ressources humaines nécessaires à la préparation technique des Jeux. « Il y a l’aspect de l’encadrement mais aussi l’aspect administratif. Il faut des gens suffisamment outillés sur le plan technique. Il nous faut des ceintures de sécurité dans les sites des jeux. Il nous faut préparer l’accueil, convaincre le CIJ sur la prise en charge médicale des athlètes« , dira-t-il. « Le Centre hospitalier universitaire de Moroni sera bientôt fini » ajoute Abdou Mohamed Mbechezi.
La semaine olympique lancée à Moroni a été un test pour mesurer les capacités du pays à abriter de tels jeux qui mettent aux prises de nombreux athlètes de plus d’une dizaine de disciplines. « Cette semaine olympique doit nous permettre d’évaluer nos capacités et nos moyens. Nous devons les renforcer encore davantage si nous souhaitons vraiment accueillir les Jeux des Iles de l’Océan indien en 2027« , a précisé Ibrahim Mzé, le président du COSIC.
Selon nos informations, les autorités comoriennes s’apprêtent à introduire une requête officielle auprès de la République populaire de Chine pour demander la construction de la piscine olympique à proximité du stade omnisports de Malouzini construit par les Chinois. « Aujourd’hui nous avons de sérieux atouts par rapport aux derniers projet d’accueillir les Jeux. Nous avons le Palais Omnisports de Maluzini, plusieurs stades de football américain, un gymnase couvert à Mutsamudu et de nombreux foyers pouvant abriter les sports de combat, l’haltérophilie, le tennis de table, entre autres« , souligne M. Mbechezi.
« Nous sommes en mesure de les organiser. Il suffit de régler la question de l’hébergement, construire la piscine olympique et préparer l’encadrement technique et organisationnel, c’est tout« , dit l’inspecteur Ibouroi Mohamed. Il n’y a pas encore un budget estimatif des Jeux. Mais les connaisseurs tablent sur au moins 15 millions d’euros pour construire et réhabiliter les plateaux et infrastructures sportifs d’ici 2026 pour espérer une éventuelle validation de leur candidature. « Il faut au moins 4 millions d’euros pour la piscine olympique« , a rappelé Abdou Mohamed Mbechezi.
A.S.Kemba, Moroni