Un « chef de bande » en prison après une agression à la boule de pétanque

Une altercation a failli virer au drame en janvier dernier. Un jeune homme en liberté conditionnelle a agressé un père de famille à coup de boule de pétanque. Quatre mois après les faits, le tout jeune adulte assurait au juge ne pas voir d'autre recours que la violence en cas de litige.

Ç’aurait pu être un simple différend sans gravité, entre un père de famille et un jeune de Mamoudzou. Mais un mot plus haut que l’autre a fait exploser de rage le mis-en-cause tout juste sorti de l’adolescence.

On est le 6 janvier quand le jeune Karim se rend à la porte de sa victime pour en découdre. Il n’aurait pas digéré une insulte proférée par le père de famille. Le ton monte, et le plus âgé poursuit l’autre dans la rue pour le faire déguerpir. C’est là que tout dégénère.

« J’ai essayé de protéger ma famille. Je ne l’ai même pas touché je voulais qu’il parte de chez moi et il ne voulait pas. J’ai fait une erreur. L’erreur est humaine » regrette à la barre le grand gaillard, poursuivi pour violences sans gravité envers celui qui le harcelait. Au lieu de simplement appeler la police, il a en effet décidé de poursuivre le jeune avec une boule de pétanque à la main pour l’effrayer. Cette erreur aurait pu lui coûter la vie.

Au lieu de s’enfuir simplement, le jeune se saisit de pierres et bombarde le père de famille, qui chute, blessé. Il se rue alors que l’homme à terre, ramasse la boule de pétanque et lui en assène un violent coup à la mâchoire. « Pendant 3 mois je n’ai pas dormi j’avais des douleurs » assure la victime du coup qui aurait pu lui être fatal.

« Un coup à la tête peut tuer » rappelle le procureur

« Un coup à la tête peut tuer. L’actualité récente rappelle ce qui devrait être une évidence » déplore le procureur Yann Le Bris. Le magistrat écarte la thèse des violences réciproques. Si les deux sont coupables de violences, le parquetier insiste sur la nécessité de bien différencier les protagonistes, dans leurs actes comme dans leur profil.
« Vous avez d’un côté un bon père de famille et de l’autre un chef de bande multirécidiviste en liberté conditionnelle et qui n’a aucun recul face à la gravité des violences commises ».

En effet, si le plus jeune a un casier vierge de prime abord, il est mis en cause dans plusieurs procédures, dont une pour meurtre et participation à un attroupement armé. Ce dernier écope d’un an de prison, dont 6 mois ferme. Retour à Majicavo. Il devra en outre verser 3000€ au père de famille blessé. Quant à lui, auteur de violences et victime à la fois, il est condamné à titre d’avertissement à 500€ d’amende avec sursis.

Y.D.

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