Et notamment, l’éternelle question de la desserte en carburant sur une île qui compte 8 stations services à terre et 2 maritimes. Quand on habite Kani Keli ou Mtsamboro, on est particulièrement attentif au niveau de la jauge de sa voiture ou de son scooter, la station la plus proche n’est pas dans le village voisin. La dernière en date est sortie de terre à Combani, un gros plus pour les habitants de la zone. De nouvelles stations ne sont pour autant pas programme, et la DG s’explique : « Ce n’est pas d’actualité. Notamment parce que nous avons un problème de foncier. Il faudrait pouvoir en implanter une à Dembéni, mais nous n’avons pas de site pour l’instant ».
Elle évoque un autre problème, celui de la capacité du réseau routier : « Nous avons échangé sur ce sujet avec le maire de Mtsamboro, il faut que nos camions citerne puissent passer partout, or, il y a des zones d’étranglement notamment sur les ponts, qu’il faut solutionner auparavant ».
A l’heure d’afficher un logo coloré du rouge-pétrole au jaune-solaire, dernier cri, certaines stations offrent un piètre visage… « Nous allons en effet poursuivre la politique de rénovation, notamment celle de Majikavo. Car nous voulons afficher le nouveau logo partout, mais aussi, solariser l’ensemble des stations ». Quant à celle de Longoni qui ressemble davantage à un abri provisoire qu’à une station, c’est un autre chantier : « Nous avons soumis le projet au siège qui a donné son accord. »
Les prix des carburants impactés par ceux du fret
En terme d’organisation, les anciennes stations restent sous direction TotalEnergies, « Cela date de 2003, quand nous sommes arrivés et que nous avons repris l’ensemble du personnel. Parce qu’elle est récente, celle de Combani est en gérance, ce qui sera le cas des nouvelles dans l’avenir. »
Enfin, les prix des carburants restent très élevés à Mayotte, malgré la remise de 15 centimes par litre de l’Etat et de 10 centimes par TotalEnergies. Ils étaient même ce mois-ci, les plus élevés des outre-mer. Rappelons que l’Inspection générale des Finances mène actuellement une mission relative à la régulation du prix des carburants et du gaz dans les départements d’outre-mer, à la demande de plusieurs ministres de l’ancien gouvernement, qui souhaitaient une régulation des prix « économiquement raisonnable tant pour les opérateurs que pour les consommateurs ».
Karine Poisson se fie à la méthode de calcul mise en place par décret 2014 afin de réguler les marges jugées trop élevées des compagnies pétrolières, « nous utilisons toujours la même procédure de calcul, mais le résultat peut varier en fonction de plusieurs paramètres. Quand les prix redescendent, nous le répercutons immédiatement, il n’y a pas d’effet parachute. Par contre, les prix restent plus élevés car le fret est plus cher ici qu’ailleurs. » Et l’embargo sur le pétrole russe décidé ce mardi par le président Macron ne va pas impacter favorablement les prix.
Notre île est toujours approvisionnée par l’arrivée d’un pétrolier par mois.
Anne Perzo-Lafond