C’est un début de réponse aux coupures d’eau dans le sud. Le Smeam a lancé ce mercredi les travaux de construction d’un nouveau réservoir d’eau potable sur les hauteurs de Sada, au dessus du collège. Ce nouvel investissement est une des réponses découlant de la grave crise de l’eau de 2017, depuis laquelle les coupures sont récurrentes dès la fin de la saison sèche.
L’événement de ce mercredi donc, c’est » le lancement des travaux du réservoir de Sada d’une contenance de 3000 mètres cube qui va permettre d’améliorer l’alimentation en eau à Sada et plus largement dans le sud de Mayotte » explique Aminat Hariti, vice-présidente en charge de l’eau potable au Syndicat Mixte d’Eau. En effet, précise-t-elle, « Sada consomme environ 1000 mètres cube d’eau par jour, le reste sera donc pour le sud ».
Une fourniture d’eau plus pérenne donc grâce à ce réservoir qui sera alimenté par l’usine de l’Ourovéni, et sous réserve que celle-ci suive la cadence sur le front de la production. Mais c’est un autre sujet. « Il y a la question de la quantité d’eau mais aussi celle du stockage, on vient répondre à cette problématique là » indique Aminat Hariti.
La production, le stockage, mais pas que
En effet, poursuit-elle, « les réservoirs existants sont sous-dimensionnés car ils datent de plusieurs années, c’est tout le challenge du stockage ». Du coup, même des rivières bien alimentées et une usine qui tient le rythme ne permettent pas d’alimenter la population si on ne peut pas stocker l’eau potable entre l’usine et les robinets de chacun.
C’est donc un vrai besoin auquel le SMAEM s’attaque, mais ce n’est pas la solution miracle aux problématiques associées : le changement climatique, la déforestation qui empêche de retenir l’eau et de la drainer vers les nappes phréatiques, la pollution des rivières qui encrasse les usines de traitement etc.
Le réservoir doit être livré d’ici 2023. Il appartiendra d’ici là aux différents acteurs du territoire d’œuvrer à une évolution des pratiques, si on ne veut pas que les coupures d’eau soient chaque année le quotidien des Mahorais pendant plusieurs mois.
Y.D.