27.8 C
Mamoudzou
lundi 27 janvier 2025

« A nous tous nous pouvons lutter contre le harcèlement scolaire »

Ce vendredi s’est tenue à l’Esplanade du rectorat la remise des prix du concours « Non au harcèlement ». Son objectif consistait à donner la parole aux jeunes de différents établissements scolaires afin qu’ils puissent s’exprimer sur la problématique du harcèlement scolaire. Un fléau malheureusement bien présent sur l’île.

« C’est un sujet que nous avons pris vraiment à cœur car nous avons vécu cet enfer personnellement ». La jeune étudiante encadrée de son groupe de travail parle avec émotion. Élèves au collège K2 de Mamoudzou, les jeunes filles ont été lauréates du prix affiche collège, ex æquo avec leur camarade du Collège Zakia Madi de Dembeni.

Trois autres groupes de travail de trois autres établissements vont également recevoir un prix qu’il s’agisse du Collège Ouvoimoja de Passamainty (prix vidéo collège), du Collège Mariama Salim de Sada (prix affiche Non au harcèlement sexiste et sexuel), ou encore le lycée polyvalent de Dembeni (prix affiche lycée). Les élèves qui se succèdent au micro ont pour la plupart été victime de pratiques d’harcèlement. Une jeune fille déclare « la peinture me permet d’aller de l’avant » et sa camarade de conclure, « à nous tous nous pouvons lutter contre le harcèlement ».

La lutte contre le harcèlement scolaire, une priorité nationale

Le harcèlement scolaire est une priorité au niveau national

Depuis quelques années, la lutte contre le harcèlement scolaire fait partie des priorités de l’Education nationale au niveau de la France entière. Dans ce cadre, le Plan de lutte contre le harcèlement à l’école, le programme pHARe a été mis en place. Dans sa prise de parole, M. Gilles Halbout, recteur de l’académie de Mayotte, a tenu à filer la métaphore maritime pour capter l’attention des jeunes élèves. « Un phare c’est fait pour éclairer. Éclairer un phénomène qui existe partout mais qui ne le devrait pas. Il faut dénoncer ces agissements. Le phare est également là pour prévenir du danger. Les navires ici se sont vos camarades de classes qui ne doivent pas s’échouer ou pire se suicider ». Ne pas laisser sombrer les élèves face aux écueils liés au harcèlement moral, sexuel et numérique, voilà l’enjeu du dispositif.

Selon M. Halbout, « les retours d’élèves harcelés sont encore trop peu nombreux, il faut libérer davantage la parole. Nous avons eu un certain nombre de signalements, de l’ordre d’une dizaine. C’est l’ordre de grandeur que nous avons actuellement mais cela ne traduit pas la réalité. Il faut en parler, les élèves ont désormais des relais, c’est l’objectif du dispositif pHARe, avoir des camarades qui servent de repères vers qui se tourner en cas d’harcèlement ». Ainsi, en plus du personnel de vie scolaire, médico-sociaux et l’équipe enseignante, les victimes de harcèlement peuvent se tourner vers leurs camarades de classe.

L’intégration des parents dans les dispositifs de prévention est capitale

Au collège de Sada, « au moment des élections des délégués de classe, un élève a été élu

Une partie des productions récompensées vendredi

référent harcèlement dans chaque classe. On a formé ces ambassadeurs qui récoltent la parole des élèves dans leur classe. L’équipe ressource gère les problématiques liées au harcèlement, prend en charge les cas avérés », indique l’infirmière scolaire pilote du projet pHARe au sein de l’établissement. Néanmoins, comme a tenu à préciser le recteur, « le travail de sensibilisation et de prévention ne pourra pas aller jusqu’au bout si on n’a pas le soutien et l’engagement de l’ensemble des parents ».

Pierre MOUYSSET

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Rentrée scolaire : Après les profs, place aux élèves !

Malgré des résistances, le Recteur de Mayotte et le maire de Mamoudzou organisent un retour progressif des élèves dès lundi 27 janvier, en fonction des moyens humains et matériels disponibles après le passage du cyclone Chido six semaines plus tôt.

Les sénateurs examinent un projet de loi d’urgence considérablement enrichi

Comme leurs collègues députés, c’est en Commission des Affaires économiques que les sénateurs ont vu arriver un texte amendé. Deux articles ont disparu, et d’autres ont été abondés de plusieurs points destinés à sécuriser le secteur économique mahorais.

Drissa Samaké nommé directeur général de Ewa Air

Drissa Samaké, 42 ans, vient d’être nommé directeur général de la compagnie aérienne Ewa Air. Avec un arrêt forcé puis une reprise des activités limité à cause du cyclone Chido, le nouveau commandant de bord aura comme défi de relancer la compagnie, sans oublier toutefois les mahorais qui souhaitent voir le tarifs des billets d’avion baisser.

Ibrahim Aboubacar livre les prérequis pour aboutir à un « Pacte pour la reconstruction » réussi

La question foncière fait l’actualité chaude de Mayotte avec une crainte d’expropriation que nous avons largement abordée. L’ancien député Ibrahim Aboubacar qui œuvre au quotidien sur cette question foncière au syndicat LEMA, livre son éclairage.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com